La Tchéquie dans l’inconnu

Après avoir été la honte de la nation tchèque après leur fiasco canadien l’année passée, les Tchèques sont en quête de rachat. Sur le papier, c’est du lourd mais à voir si l’amalgame prendra cette fois-ci. Pour l’occasion, la Tchéquie est allée repêcher Jágr au fin fond de la Russie pour tenter d’obtenir une médaille, l’objectif avoué.

1) Pourquoi ai-je choisi de présenter ce pays ? Pour faire plaisir à mon ami Jiří Novák et car il s’agit de ma deuxième patrie. En tant que fan, cette présentation sera forcément biaisée et subjective.

2) À quoi sert ce pays ?

À être autrefois envahi par l’URSS, à envoyer bouler l’Union européenne, à générer de brillants intellectuels (Kafka, Kundera, l’ancien président Havel) comme de profonds idiots (l’actuel président Klaus), mais surtout à produire les meilleures bières de la galaxie. Contrairement à leurs collègues balkaniques, les Tchèques ont toujours su opérer – avec intelligence – des changements majeurs au sein de leurs institutions sans se foutre sur la gueule avec leurs voisins. Dans le sport en général, il sert surtout à emmerder le plus possible les nations dites dominatrices. Niveau hockey, c’est globalement un succès, puisqu’ils ont remporté quatre titres mondiaux ces dix dernières années.

3) Comment joue-t-on au hockey dans ce pays ?

Souvent avec un taux d’alcoolémie qui vous ferait passer 25 ans en taule aux États-Unis ou encore condamner à la lapidation en Iran, mais cessons avec la politique. En République tchèque, le hockey se joue avec des maillots particulièrement hideux où le logo et le nom de la ville sont parfois même supprimés au profit du sponsor principal. Un HC Apple – HC Microsoft, ça ferait rêver.

4) Pourquoi vont-ils gagner les Mondiaux ?

Étant redevenue une équipe moyenne, la Tchéquie bénéficiera à nouveau de ce rôle d’outsider qui ne peut que mieux lui convenir. Avec des individualités telles que Hemský, Kotalík, Zidlický, Olesz, Čajánek et surtout Jágr, l’équipe pourra faire très mal si la sauce prend.

5) Pourquoi vont-ils se faire éliminer au premier tour ?

Justement parce que ces ingérables individualités seront incapables de jouer en équipe. Généralement, la Tchéquie – après un ou deux matches poussifs – monte graduellement en puissance. Jágr en aura rien à secouer, Rolinek et Irgl se fouteront dessus avant même le début du premier match alors que le reste de l’équipe sera bien trop bourré pour espérer quoi que ce soit.

6) Qui sont les joueurs à surveiller ?

Dix-neuf ans après sa dernière apparition sous le maillot national à un championnat du monde en Suisse, Járomir Jágr sera l’une des attractions du tournoi. En cas de nouvelle débâcle, il faudra surveiller tous les joueurs qui rentreront au bercail afin de les protéger des jets de tomates qu’ils essuieront.

7) Qui sont les joueurs à ne pas surveiller, mais dont on peut éventuellement se moquer ?

Si Jágr arbore la même coupe de cheveux qu’au début des années 90 alors qu’il était à Pittsburgh, on pourra allègrement se faire plaisir. La Tchéquie a toujours eu d’excellents gardiens, mais pouvant totalement sombrer aux moments-clés et se prendre des rouleaux schürchiens comme ce fut le cas de Vokoun aux JO de Turin. Avec la présence de trois «nobodies» à ce poste, on ne devrait pas être déçu…

8) Une bonne raison de les supporter ?

Les 98.7% de la population étant – hormis leur pays, et encore – pour le Canada. Un petit rééquilibrage serait le bienvenu.

9) Une bonne raison de ne pas les supporter ?

Car ils ont remporté assez de titres ces dernières années. Un peu d’altruisme de leur part ne ferait pas de mal.

10) Bon d’accord, mais sinon ?

Ayant remporté à ce jour le tournoi de référence à Nagano en 1998, la République tchèque – contrairement aux autres nations – avait su composer un parfait mélange de joueurs NHL et de jeunes évoluant au pays avec un succès total. Ces trois dernières années, ils ont fait tout le contraire. La nouvelle équipe dirigeante semble avoir compris cela en ne convoquant que cinq éléments de la Ligue Nationale, le reste de l’effectif évoluant en Tchéquie, en Russie, en Suède et en Suisse. Cela n’exclut toutefois pas la possibilité d’une nouvelle déroute.

Écrit par Mathieu Nicolet

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