Simone Rapp, l’homme qui a été acheté un million de francs il y a une année et qui sera finalement échangé contre trois figurines Panini (dont une dorée quand même) complète la liste des Pigeons de 2018.
Son départ du LS a depuis été plus ou moins annoncé officiellement, c’est dire si sa nomination fut méritée. Plutôt que de s’en prendre aux supporters du club qui ont eu le toupet de le siffler à Winterthour, Simone aurait mieux fait de réfléchir à sa situation : ce n’étaient pas les fans qui rataient des montagnes, ce ne sont pas non plus eux qui l’ont condamné au banc, puis à suivre le match depuis les tribunes. Bref, non content de pouvoir enfin disputer un titre lors de la grande finale des Pigeons, grâce à vous chers lecteurs, Rapp rejoint Dembinski et Prijovic au Panthéon des attaquants qui auront marqué l’histoire des bleu et blanc.
Christian Binggeli, qu’on avait un peu méchamment nominé parce qu’au fond on l’aime bien, termine tout de même à la deuxième place avec un joli score, devant Lara Nicht-so-Gut-Behrami et Arno del Curto.
Election du Pigeon d’Or 2018
Nous voici donc en ce début 2019 avec neuf pigeons à départager, que je vous liste ci-dessous :
Février : René Fasel
Mars : Rolf Fringer
Avril : Christophe Grau
Mai : Xavier Hochstrasser
Juillet : Alex Miescher (Pigeon du Mondial)
Août : Pascal Mancini
Septembre : Romain Grosjean
Octobre : Yann Marti
Novembre : Simone Rapp
Voici comment le vote va s’organiser :
- Dès aujourd’hui et jusqu’au samedi 19 janvier, vous pourrez voter pour élire les deux finalistes d’un premier groupe de quatre Pigeons, tous issus du monde du football.
- Du lundi 21 janvier au dimanche 3 février, vous pourrez voter pour élire les deux finalistes du second groupe de cinq Pigeons, avec zéro morceau de ballon rond dedans.
- Enfin, vous aurez tout le mois de février pour départager les quatre finalistes. Rappelons que dans le mesure du possible, il s’agira ensuite pour la Rédac d’aller remettre le trophée du Pigeon d’Or 2018 à l’heureux vainqueur (même que si c’est Mancini, va falloir courir vite)
Aurons-nous le plaisir de remettre le pigeon à notre victime en personne, comme cela avait été le cas en 2013 pour Pascale Blattner et en 2007 pour Christian Constantin ? Rappelons par exemple qu’en 2008, sa Seigneurie Pierre-Alain Dupuis avait refusé de nous rencontrer…
A vos votes chers lecteurs !
Cliquez sur les titres ci-dessous pour lire les présentations des quatre pigeons « Foot » de l’année 2018
Mars : Rolf Fringer
Mars : Rolf Fringer
Ce jour-là, la cîme des arbres chatouillait le ventre du ciel, qui en pleurait de rire. Autrement dit, il pleuvait d’abondance sur mon mercredi d’avant-Pâques, le brouillard masquant jusqu’à la barrière de mon balcon – d’habitude si encline à souligner, au lointain, la Pointe d’Ivoire – conditionnant mon humeur dont le moins que je puisse dire est qu’elle se trouvait dans l’état d’un servcie secret israëlien : maussade ! Pour couronner le tout, reprenant le fil d’actualités qui lie les rédacteurs de Carton-Rouge plus que la maïzena, voilà-t-y pas que je retombe sur les propos du rouquemoute honni dont j’ai déjà eu l’occasion de parler dans une autre rubrique, le triste consultant de TeleClub outre-sarinois : Rolf Fringer, s’exprimant sur la qualité du jeu du Lausanne-Sport en la qualifiant de « welsche ».
Rolf, (éructé avec un tantisoit de raucité ça fait assez aboiement. J’aime !)
Vous êtes un sot !
Vous pourriez vous contenter de l’être ce qui, somme toute, ne pourrait qu’enquiquiner votre proche entourage, la femme délicieuse qui a le courage de vous supporter, les enfants que, peut-être, vous avez su lui faire entre deux errements, votre voisin de palier, bref tous ceux qui, parce qu’ils préfèrent privilégier le vivre-ensemble à la confrontation stérile, vous tolèrent plutôt que de vous jeter aux orties mais non : il vous est nécessaire d’en apporter la preuve en chaque occasion. Vous me direz qu’à sot, il y a sot et demi puisque vous émargez au budget de Téléclub au titre de chroniqueur, cette chaînette d’info sportivo-masturbatoire ayant souhaité vous donner du temps d’antenne, ce temps dont le monde du foot vous a privé à juste titre, puisque de foot vous ne connaissez que les quelques notions qui vous permirent de naufrager la Nati en Azerbaïdjan.
Michel Audiard avait écrit : « un con ça ose tout et c’est précisément à cela qu’on le reconnaît. » Vous ne nous aviez pas dit que vous connaissiez Audiard ! Vous vous permettez d’asséner des jugements dont le sectarisme est aussi patent que l’incurie qu’ils révèlent. Il est vrai que vous savez faire jouer les Romands, que vous savez les disposer sur le terrain pour qu’ils donnent le meilleur rendement possible : le désastre de Bakou en est un merveilleux exemple. Mais peut-être souhaitez-vous, en brocardant ce que vous nommez « einen typischen welschen match », vous venger de ceux qui vous ridiculisèrent en perdant lamentablement ce match contre les Azéris ?
Quand on a comme vous les casseroles d’incompétence qui vous carillonnent à l’arrière-train; quand à chaque intervention plus stupide que la précédente, vous vous faites reprendre de volée, ne pensez-vous pas qu’il serait temps pour vous de disparaître dans les abysses, de rejoindre l’infinie cohorte de ceux qui ont pris le parti de se taire.
C’est un parti pris : je ne vous aime pas. Vous êtes pour moi une source récurrente d’urticaire et de désagréments gastro-intestinaux. Alors si, parce que vous n’êtes ni journaliste, ni un technicien reconnu du ballon rond, ni psychologue, ni chroniqueur (je croyais, par ailleurs, qu’il n’y avait que dans les mensuels de fesse sur papier glacé qu’on avait besoin de gros niqueurs), ni drôle, ni subtil, ni affûté, ni en phase, si vous décidiez de vous casser du paysage télévisuel, en fait du paysage tout court, vous feriez œuvre de salubrité publique.
Entretemps, je vous souhaite le plus gros pigeon possible.
Veuillez croire, Rolf, à l’assurance de mon manque absolu de considération.
Bertrand Jayet
Mai : Xavier Hochstrasser
Mai : Xavier Hochstrasser
Ce mois-ci, Carton-Rouge est fier de te présenter une trajectoire exemplaire. Mais pour éviter les problèmes, je précise que cet article est réservé aux plus apnéistes de nos lecteurs. En effet, sa lecture d’un bloc sans respecter les paliers de décompression pourrait provoquer des accidents de désaturation.
Saluons donc ici la carrière de l’encore jeune footballeur Xavier Hochstrasser, bientôt 30 ans, en quelques étapes :
2012 : Il participe aux Jeux Olympiques avec la Nati
2013 : LNA avec le FC Lucerne
2014: LNB avec le Lausanne-Sports (donc avec un club qui vise la montée)
2015 : LNB avec le FC Le Mont (donc avec un club qui vise la faillite)
2016 : Promotion League avec le Stade Nyonnais
2018 : Deuxième ligue genevoise avec le FC Onex (entraîné par son papa)
Il est donc assez simple de prévoir la suite :
2019 : Joueur à Conches
2020 : Remplaçant dans la II de Prangins
2021 : Entraîneur-assistant au FC Elan
2022 : Il se blesse en essayant d’apprendre à jongler à son fils
2023 : Il sort au premier tour du tournoi de FIFA 23 sur PS5
2024 : Il fait une dépression en regardant le film « Chute libre » avec Michael Douglas et est retrouvé en position fœtale sous son armoire en serrant contre lui de toutes ses forces un objet insolite : le Pigeon d’or
Yves Martin
Juillet : Alex Miescher
Juillet : Alex Miescher
Même pour la Coupe du Monde, la rédaction de Carton-Rouge ne pouvait pas vous proposer une sélection de pigeons sans un Suisse bien de chez nous. Avec sa fabuleuse idée de ne plus sélectionner de joueurs binationaux, Alex Miescher est un candidat de choix.
Suite à la célébration de Granit Xhaka et Xherdan Shaqiri après leurs buts contre la Serbie, chacun y est allé de sa petite récup’ xénophobe et puante, et le secrétaire général de l’ASF a saisi l’occasion pour faire parler de lui : pour Miescher, les jeunes binationaux qui refusent d’abandonner leur deuxième passeport ne devraient pas pouvoir accéder aux filières nationales de formation.
Dans la courte présentation du bonhomme sur le site de l’Association suisse de football, on apprend qu’« Outre le sport, la politique nationale fait partie de ses hobbies. Dans sa commune [Biberist, canton de Soleure, moins de 8000 habitants], Alex Miescher est conseiller communal et, en même temps, il est chef de fraction PLR. » Il chercherait à récupérer pour son PLR 2-3 sièges du groupe UDC au conseil communal de Biberist qu’il ne s’y prendrait pas autrement, le chef de fraction.
Récup’ ou non, même s’il a parlé en son nom, le fait que celui-ci soit associé aussi étroitement à l’ASF aurait dû suffire à licencier Alex Miescher. Si la faîtière du football en Suisse se permet de garder dans ses rangs un homme aussi rétrograde, puisse-t-il au moins être gratifié d’un Pigeon doré. Nous comptons sur la sentence aquiline des lecteurs de Carton-Rouge.
Philippe Küng
Novembre : Simone Rapp
Novembre : Simone Rapp
Le 4 janvier 2018, le LS annonçait l’arrivée de Simone Rapp, qui était à ce moment en tête du classement des buteurs de LNA. Un gros coup, assurément, pour un montant qui a circulé d’un million de francs. Avec le rachat du contrat de Francesco Margiotta pour la même somme, Lausanne s’armait pour une mission commando qui devait lui permettre de sauver sa place en LNA. Las…
Une année plus tard, Lausanne a finalement été relégué, mais INEOS a réussi à conserver sa ligne d’attaque, qui devait du coup pour le moins écraser la LNB : en ajoutant le jeune Zeqiri, l’équipe devait s’appuyer sur un trio à 2’000’036 francs, ce qui ne doit pas être très éloigné du budget total de certaines équipes de la ligue.
Après la relégation, Margiotta a longtemps traîné ses états d’âme, lui qui rêve de jouer à la Juventus (moi je rêve de choper Scarlett Johansson et pas sûr que ma cote soit beaucoup moins élevée) ou au moins de jouer dans un club suisse qui le rapprocherait géographiquement de chez lui. Son regain de motivation au LS coïncide à peu près avec l’arrivée de Celestini comme entraîneur au FC Lugano, mais bon, je vais encore passer pour une mauvaise langue.
De son côté, Zeqiri, qui avait du mal à convaincre comme joker, est petit à petit en train de gagner ses galons de titulaire, lui qui est sous contrat avec le LS jusqu’en 2021.
Et Rapp dans tout cela ? Il faut tout de même revenir sur son tableau de chasse au moment de son engagement : le gars était à mi-saison meilleur buteur de LNA avec Thoune. AVEC THOUNE ! Tu parles qu’il faisait bander, c’est comme si le meilleur buteur de LNB aujourd’hui était un attaquant de Kriens…
Au temps pour moi…
Plus tard on s’est souvenus qu’en fait il avait planté la moitié de ses goals contre le Lausanne-Sports, mais bon, c’est un détail… Toujours est-il que Rapp-le-tueur a gentiment perdu sa place de titulaire. Le dernier match qu’il a commencé coïncide avec le fiasco absolu contre Vaduz il y a plus d’un mois (1-2 et les dirigeants qui interviennent en catastrophe dans la semaine pour recadrer le vestiaire). Depuis il est apparu 34 minutes en quatre matches. Et quand Contini tente le forcing contre le leader Servette, qui fait-il rentrer ? Non pas Rapp, mais Zeqiri, à la 77ème minute, qui égalise 60 secondes plus tard.
Bref, plutôt que de s’en prendre aux supporters du club qui ont eu le toupet de le siffler à Winterthour, Simone ferait mieux de réfléchir à sa situation : ce ne sont pas les fans qui ratent des montagnes, ce ne sont pas non plus les fans qui le laissent sur le banc. S’il veut éviter qu’à la fin de son contrat le LS l’échange contre trois vignettes autoroutières, c’est le bon moment de se bouger un peu. Si un pigeon peut lui picorer un peu le derche, je prends.
Yves Martin
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