Les chardons écossais vifs

Samedi 11 février 2023. Jasmine Flury devient, à la stupéfaction générale, championne du monde de descente grâce à une course parfaite. Encore dans l’euphorie de cet exploit – et vaseux d’un vendredi soir un peu arrosé – je zappe en quête de contenu sportif à déguster dans cet après-midi. Et là, stupeur ! Arrivé sur France 2, je tombe sur un Ireland’s Call somptueux, en live de l’Aviva Stadium de Dublin. Je ne bougerai que deux bonnes heures plus tard, après un match dingue entre les Boys in Green et la France.

Pourquoi je vous raconte ça ? Parce qu’en bon rugbyx, je sais que 2023 est l’année de la Coupe du monde, donc grâce à ce match je reprends gentiment mais sûrement le fil du rugby international pour être prêt cet automne à faire des analyses à la con sur un sport que je maîtrise très peu. Mais aussi et surtout car, sur le groupe signal de votre site préféré, mon collègue Florent Gonnet donnait ses impressions sur le match susmentionné, ce qui nous a conduit à échanger sur le sujet et à planifier d’aller voir ensemble ce fameux Écosse-Irlande dans un bar fribourgeois (oui, on a fait une infidélité au Bamee mais pas sûr que Marco ait déjà entendu parler du Tournoi des Six Nations. Alors lui demander de nous mettre une partie entre deux des meilleures nations actuelles pendant que dans le même temps se joue un somptueux Thun-Wil, on l’aurait définitivement perdu).

La préparation d’avant match a été une franche réussite.

Voilà donc comment on en est venu à vous servir cet article. Je remercie au passage Flo, bien plus calé que moi au niveau de l’ovalie et qui m’a bien aidé. Parce que franchement, certaines fautes, même avec l’explication sur l’écran et à côté de moi, j’ai toujours pas compris hein.

Le match en deux mots

Un whiskyco qui a tenu toutes ses promesses.

L’homme du match

Difficile de sortir un homme (vert) plus qu’un autre dans cette rencontre. On pourrait quand même citer le toujours vif James Lowe, auteur du deuxième essai des siens qui a mis le feu (vert) au match. Un véritable géant (vert) lors de cette partie et qui aurait pu aggraver la marque quelques minutes avant la fin, sans la faute de main (verte) de son coéquipier. On citera également Johnny Sexton, dont on reparle plus bas, encore vert malgré ses presque 38 printemps, et dont le jeu au pied a mis l’Écosse au tapis (vert) en lui faisant prendre une véritable volée de bois vert en seconde période.

La buse du match

Le patron du bar où nous étions, qui n’a pas mis le son du match et nous a donc privé de deux des hymnes les plus somptueux du monde. On a du les écouter en replay pour le kiff en rentrant. Non mais sérieusement, tant l’Ireland’s Call que Flower of Scotland, dans un stade, c’est quelque chose. Regardez, et écoutez, par vous-mêmes :

Le second, dans le chaudron de Murrayfield, a même ému aux larmes Stuart Hogg, vice-capitaine écossais qui fêtait sa centième cape aujourd’hui et qui en a pourtant assurément vu d’autres.

Le tournant du match

La mi-temps. Nous seulement il y a eu changement de côté, ce qui est déjà un tournant en soi, mais surtout l’Écosse, pourtant bonne dans le premier acte, est revenue avec autant d’envie qu’un non britannique devant une canette d’Irn-Bru. C’est peu dire que le XV du trèfle en a profité, grâce à la technique de ses ailiers et à la maîtrise du jeu au sol. L’Écosse a marqué le premier essai du match pour mener 7-3 après 17 minutes. Ce seront les seuls et uniques points des chardons dans cette partie.

L’esthète du match

Probablement le virevoltant Mack Hansen, auteur du premier essai des Boys in Green. Pas tant pour sa prouesse que pour son casque que ne renierait pas un certain Jason Voorhees.

Quand tu réalises subitement qu’il y a un tueur en série sur le terrain…

Le geste pourri du match

La sortie sur blessure dès la 5eme minute du délicat poète écossais Richie Gray (2,08 mètres pour 126 kg quand même). Alors que son jeune frère Jonny a lui tenu les 80 minutes. Deux nuances de Gray.

Le chiffre à la con

557.

Comme le nombre de points inscrits dans le Tournoi des Six Nations par la légende irlandaise Jonathan Sexton, qui a sur ce match égalé le record détenu par son compatriote O’Gara en plantant sept unités au pied. On veut bien que dans un sport avec autant de points, ça puisse aller vite, mais quand même cinq-cent-cinquante-sept, c’est beaucoup.

L’anecdote

Ce match, comme beaucoup d’autres dans le Six Nations, a la particularité de couronner vainqueur du Centenary Quaich l’équipe qui l’emporte. Il ne s’agit pas d’une tarte aux quetsches qu’on aurait laissé moisir pendant de longues années (malgré les réputations culinaires discutables des belligérants), mais bien d’un trophée. Il faut savoir que pas moins de neuf coupes annexes sont distribuées lors du Tournoi, la plus ancienne étant la Calcutta Cup (récompensant chaque année le vainqueur du match entre l’Angleterre et l’Écosse), la plus célèbre étant probablement la Triple Couronne (destinée à la nation britannique qui vaincra les trois autres). D’autres trophées font par contre moins rêver, comme le Trophée Eurostar (oui oui, il récompense le vainqueur de France-Angleterre). Mais celui qui nous intéresse aujourd’hui est donc la récompense pour le vainqueur de chaque Irlande-Écosse. Pour la petite histoire, les Boys in Green ont assez largement l’avantage au palmarès du Centenary Quaich (qu’on aurait quand même pu appeler Whisky Cup).

La minute Johan Djourou Dimitri Yachvili

Comme expliqué ci-dessus, nous n’avions pas les commentaires France TV sur ce match. Mais on citera quand même le type à la table d’à côté qui s’est écrié « ah, tu vois, lui c’est Sexton, c’est un des meilleurs joueurs du monde » au moment de l’arrivée du capitaine irlandais sur le terrain, l’un des rares top joueurs de ce match à avoir une tête bien reconnaissable, due à son aura et à sa longévité. Très content de constater que d’autres rugbyx étaient présents sur place en tous cas, son pote n’y a vu que du feu.

La rétrospective du prochain match

L’Irlande a l’occasion de vaincre les jusqu’ici décevants voisins honnis anglais à Dublin. Ce qui rajouterait un certain panache dans leur quête de 23ème titre et de quatrième Grand-Chelem dans ce Tournoi. Le tout un lendemain de St-Patrick. Honnêtement, ça aurait une sacrée gueule.

A propos Joey Horacsek 84 Articles
Bon ça va, je vais pas vous sortir ma biographie

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