Italie – Irlande : une pause au milieu de tout ce football

Antonio Conte a réussi un défi pertinent mais pénible à regarder en présentant une squadra affreuse afin de mobiliser son groupe pour faire beaucoup mieux en huitième. Ça tombe bien, son futur adversaire avait fait presque pareil la veille.

LE RÉSUMÉ.

C’est fou comme la Chimay va bien avec les chips Paprika. D’abord, je pensais qu’il fallait du plus raffiné, par respect pour les prétendus moines qui la brassent. Finalement non, les Zweifel Paprika c’est propre. Less is more.

J’étais content parce que je m’étais servi la Chimay dans un beau verre de la Brasserie des Franches-Montagnes. Elle était pile juste, pile à température, un délice. J’ai mis un disque parce que y avait pas plus intéressant à entendre qu’à voir pendant ce match.

Et je suis retombé sur cet ancien album de Beth Hart. Quand elle a commencé à blueser dans mes enceintes, j’ai pensé que je ne méritais pas ce confort, cette luxure. J’ai laissé la la télé tourner, puisque je devais faire un compte-rendu.

L’HOMME DU MATCH.

Antonio Conte, comme Vincent Dubois la veille. Aligner une équipe sans intérêt et lui donner des consignes absurdes pour produire un jeu dégueulasse. Tout ça pour se faire volontairement incendier dans la Gazzetta dello Sport demain et baisser la pression pour le huitième contre les stars du X espagnoles.

Je l’ai vu serrer le poing sur le but irlandais. Il y a des types qui sont des coachs simples et il y a des gestionnaires. Conte en est. En générant le doute dans la nation, il dope ses étalons, les surcharge en orgueil, pour les lâcher fous de rage face aux ibères sous peu.

LA BUSE DU MATCH.

Moi. Choisir Italie-Eire comme seul match à chroniquer du premier tour, je me suis avancé pour rapporter un moment inutile et absurde, la victoire à l’arrachée de bourrins écorchés contre des ersatz qui avaient l’ordre de perdre.

LE TOURNANT DU MATCH.

La fin de ma première Chimay. Parce que choisir d’en reprendre une maintenant que les Pixies chantent Greens and Blues, c’est prolonger le plaisir. Mais sans l’extase du changement.

Y a bien une Grimbergen que j’ai vu geindre au fond du bac, mais comment être sûr que ce ne sera pas pour regretter la Chimay. Mon coeur balance, ma main tremble, le temps est suspendu. Parenthèse enchantée. Je ne saurais dire ce qu’il serait advenu si j’avais repris une Chimay puisque je choisis l’autre. Elle me satisfit dans les grandes largeurs. Je pense que les chips étant terminées, mes papilles s’ébaubirent plus facilement de la richesse des goûts de cette blonde fermentée plusieurs fois pour le plaisir de tous.

Il se dit dans la presse spécialisée que le but de la 84ème fut le haut fait. Soit. Je vois Sirigu mimer le paralysé pour obéir à Conte qui exigeait une défaite et une belle tête sur un beau centre. Bien. De là à parler de tournant du match…

LE GESTE TECHNIQUE DU MATCH.

Sans.

IRL ITA

LE GESTE POURRI DU MATCH.

L’ensemble de l’oeuvre produite par les Irlandais et les Italiens ce soir mérite une mention en matière de pourriture. Du lent, du brusque, du raté.

Chantez et distrayez-vous avec les supporters irlandais qui changent des roues de bagnoles, chantent des berceuses et des sérénades, c’est de la chaleur humaine en barre.

Quant au foot… C’est bien simple, être dans les gradins pour un match de foot irlandais, c’est comme le parachutisme ou une pipe faite par une vieille : c’est bon, mais il ne faut pas regarder en bas.

CE MATCH M’A FAIT PENSER À…

Des milliards de choses.

Mon présent, mon avenir, ma prévoyance vieillesse, la journée de demain, cette fille que j’aimerais revoir. Toutes ces méditations du quotidien savoureuses entre bonne bière et bon blues.

L’ANECDOTE.

Vous savez que les FARC viennent de signer un cessez-le feu avec le gouvernement colombien. C’est fou ça, non ?

LA MINUTE PIERRE-ALAIN DUPUIS.

« Contrairement à Randolph qui est remplaçant à West Ham, Hendricks est remplaçant à Derby County »

LE TWEET À LA CON.

LA RÉTROSPECTIVE DU PROCHAIN MATCH.

L’Italie est de retour dans le monde du foot. Elle cause aux espagnols d’intricables tracas jusqu’à la 78ème minute. Giaccherini éreinte alors Piqué et Ramos, profite que De Gea couvre encore son angle comme Gilbert Montagné et marque le seul but du match. Les conversations sur le jeu chiant espagnol se prolongent pour les quarante ans à venir, y a pas de raisons qu’on parle encore de catenaccio alors que l’Italie joue à trois défenseurs et qu’on ne nous fasse pas suer avec le Tiki Taka pour des siècles et des siècles. Il y a chez le footeux une passion pour la persistance qui paraît venir de l’hyperespace.

Face à la France, les Irlandais tentent les mêmes tacles, les mêmes tampons, mais se pètent la gueule sur le pré, ratant des joueurs trop véloces pour être attrapés. Payet marque 5 goals.

 

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