Puta Vida

Duel latino-américain déséquilibré en tout entre le roi de la jungle et cheetah

Le match en deux mots

Un vendredi après-midi parfait sur le pré, avec du foot propre et engagé, du théâtre, du psychodrame et quelques personnages caricaturaux. Entre héros et guignols.

L’homme du match

Juan Santamaria. Le tambour major de l’armée levée par un général quelconque, devenu le Winkelried costaricain, se sacrifiant en allant mettre le feu au poste de commandement adverse durant un conflit dont personne ne se souvient. Acte fondateur d’une nation humble et mesurée qui, après dix minutes de jeu domine le Brésil et manque l’ouverture du score sur une belle occasion. Il donne à la Concacaf d’abord et au monde ensuite un foot sérieux et appliqué, qui fait penser aux rois du ballon pendant un match entier qu’ils feraient bien de serrer les boulons et de sortir le talent du sac à godasses pour la suite des événements.

La buse du match

Puisqu’il faut cogner sur Neymar pour être dans le vent, dire du mal des riches et puissants, ce sera donc lui. Pour la prestation décousue qu’on croit pouvoir lui reprocher comme si on en était en partie propriétaire et que sa valeur marchande valait des gémonies à chaque balle ratée ou à chaque exagération.

Je suis un peu fatigué par les donneurs de leçons qui ne voient en ce joueur qu’un raté millionnaire digne d’acerbes diatribes et perdent de vue le jeu, les joueurs, le théâtre, les coups de théâtre et le plaisir d’assister à une partie, simplement sans faire des phrases sur ce qu’il aurait dû ou ce qu’il aurait pu. Voilà.

Le tournant du match

C’est peut-être con, mais le tournant du match, c’est le temps gagné sur des simulations, qui vaut une extension du temps réglementaire et deux goals aux 91 et 97ème. Sans ça. Ou avec un poil plus de réussite (c’eût été trop, peut-être, mais je suis tico et j’ai une objectivité contrariée), le Costa Rica tapait le Brésil exactement comme sa sœur européenne, la douce Helvétie quelques jours plus tôt.

PosÉquipePWDLFAGDPts
132105147
231205415
3310224-23
4301225-31

Le geste technique du match

Tout ce que Navas fait est un geste technique du match. Tout.

Le geste pourri du match

Après 65 vraies fautes, Neymar en simule une. Penalty. Puis vidéo. Puis pas penalty. C’est con hein ? Après ça ne comptera plus et, aussi triste que je sois du résultat de ce match, je dois dire que je me suis senti content pour lui de son goal de bout de match. Parce qu’après une saison à affronter les défenseurs des équipes moyennes de Ligue 1, vivre avec la pression d’un pays légendaire qui attend de lui des miracles, c’est pas simple. Salaire mis à part… je ne comprendrais jamais l’histoire de « il doit être meilleur parce qu’il gagne beaucoup d’argent », scusez-moi.

L’anecdote

Quand l’arbitre va voir s’il y avait vraiment péno sur le péno (je m’en remettrais pas de cette absurdité de VAR qui fait basculer le foot d’esprit et de jeu vers une entreprise efficiente, tout ce qu’on cherche à fuir quand on quitte le job pour passer au sport ou au spectacle), mon coeur s’est arrêté, mes poumons aussi, ma rate, mon intestin, mon estomac, mes reins, tout. Pendant une minute. Une sorte de flash mob des organes.

Et sinon, dans les tribunes ?

Je sais pas, j’y étais pas. Mais comme le reste de cette Coupe du Monde, j’y vois quelques groupes pour les caméras et le reste en remplissage. J’ai bon ?

La minute Pierre-Alain Dupuis

Le matche est vieux de 5 minutes et 11 secondes quand le commentateur de la Dôle glisse « pas sûr qu’il y ait beaucoup de travail pour le Allisson durant cette partie ». La conclusion avant le boulot. Le prisme est posé, on peut regarder à travers pendant tout le match. Tocard.

La rétrospective du prochain match

Ben à bien y réfléchir, je dirais encore deux beaux matchs. Je sais pas si c’est l’alcool, mais je trouve que dans ce groupe, c’est vachement bonnard le foot produit.

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4 Commentaires

  1. Un peu trop de parti pris pour cet insupportable de Neymar, à mon goût, mais sinon assez bon article. Et d’accord avec l’auteur concernant la VAR ! Mais arrêtons avec cette plaie, ou fixons des règles de recours à cet instrument qui tiennent la route ! Les arbitres, les entraîneurs,les joueurs, les spectateurs,maintenant tout le monde dessine des rectangles avec les mains à longueur de match ! Mais aio ! Stop !

  2. Le moins bon article? Non mais oh, faudrait voir pour discuter avec votre thérapeute de cette obsession pour la critique vaseuse et péremptoire. On dirait mon réd chef.

  3. J’avoue que je suis un peu étonné. Je viens de relire l’article à froid, et je le trouve vraiment bon. C’est puissamment écrit et il y a de belles trouvailles, même si personnellement je vais adorer détester Neymar pendant 20 ans. Il n’a d’ailleurs pas fini de piorner, parce que les Serbes ne vont pas le rater…

    Bref de la belle ouvrage, le rédac chef est plutôt content.

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