Cela n’aura pas échappé à votre sagacité, chers lecteurs (trices), mais Sa Sainteté, l’ersatz du vrai Messi(e), notre bon Pape Benoît a débarqué sur Genève aujourd’hui. Pas tant pour serrer dans ses bras les sœurettes de Géronde, mais plutôt pour négocier avec le CICR ou la Croix Rouge le rapatriement sur les Malouines de tous ses compatriotes, les médiocres joueurs de ce chef de gang qu’est Sampaoli. Tous ? Non, car Caballero ne pourra pas rentrer en Argentine avant son ensevelissement. Son offrande démoniaque à l’heure de jeu offrit aux Croates de véritables noces de Cana avec un sec 3-0 au bout du chemin de croix de l’Albiceleste . Plus nul qu’eux, c’est Pape-possible.
Le match en deux mots
Brillant et barbare.
L’Argentine, déjà bien ridicule contre la sélection des Houx, nous a conviés d’entrée à une partie de natation désynchronisée avec le trio Otamendi, Savio et Acuna qui préféra organiser un tennis-ballon avec Caballero afin de ne laisser planer aucun doute sur la future bourde du Citizen. Et comme Sampaoli attendit la 80eme minutes avant de faire entrer Messi en jeu, on ne put décidément pas compter sur les Argentins pour faire avancer le match. A défaut de buts et d’actions spectaculaires, les Otamendi et consorts en profitèrent pour nous offrir quelques magnifiques tacles inter-tibiaux qui ont sans doute réjoui l’ensemble du peuple uruguayen. De son coté, Rebić tenta bien d’imiter les barbares de la Pampa mais ne récolta qu’un carton jaune pour son écrasement de cheville intempestif. Apprenti va.
Heureusement que la brillance apparut enfin en deuxième période sous l’impulsion de Modrić, Rakitić et Brozović, un trio qui vint nous faire aimer le football sincère comme Rabiot la provocation enfantine. Des coups vicelards, il en plut encore des tonnes, mais on les oublia bien vite en rigolant avec les Croates de cette minable troupe argentine, exsangue et démotivée.
« Lionel, vous allez vraiment jouer avec ce cantonnier au but ? »
L’homme du match
Luka Modrić n’a pas besoin de se mettre un plat de spaghettis carbonara sur la tête pour se faire remarquer et nous signaler que le ballon, il le maîtrise aussi bien que Federer sa raquette ou Rocco sa quéquette. Entre ses relais dans les espaces restreints, ses passes longues au cordeau et finalement son but divin de la huitantième, le Madrilène nous fit dans le très bon goût à Nizhny Novgorod, juste à l’inverse de Sampaoli et son étrange collection de tatouages biscornus.
La buse du match
C’est bien entendu le portier argentin Kariullero, pardon, Caballero et sa superbe relance sur Rebić. D’ailleurs cet arrogant de Mourinho avait vu tout juste (pour une fois) lorsqu’il déclarait avant le match en live sur la télévision Russia Today (véridique): «Caballero in goal, or myself, would be the same because I would save the same as Caballero ! ». Et vlan, voilà pour José le Poulpe.
| Pos | Équipe | P | W | D | L | F | A | GD | Pts |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 1 |  Croatie | 3 | 3 | 0 | 0 | 7 | 1 | 6 | 9 |
| 2 |  Argentine | 3 | 1 | 1 | 1 | 3 | 5 | -2 | 4 |
| 3 |  Nigeria | 3 | 1 | 0 | 2 | 3 | 4 | -1 | 3 |
| 4 |  Islande | 3 | 0 | 1 | 2 | 2 | 5 | -3 | 1 |
Le tournant du match
La transversale touchée par Rakitic à la 87ème. Avec un 4-0 au tableau final, on aurait très certainement eu droit à un pugilat en direct entre Sampaoli et Maradona. Voir un bulldog mordre un gros porcelet, ça aurait fait de l’audience dans les chaumières.
Le geste technique du match
Soulignons ici la louche imparfaite du portier argentin Caballero qui choisit de rendre la vie très difficile à l’attaquant de l’Eintracht de Francfort Rebić, forçant ce dernier à parachever ce service nonchalant d’une volée certes audacieuse sous la latte, alors qu’un pointu aurait largement suffit. Comme quoi le génie est toujours assez proche du ridicule.
Mêlée, introduction pour les bleus
Le geste pourri du match
L’entêtement des défenseurs des deux équipes à tenter de foutre leur gardien respectif dans la merde. On aura bien tout vu durant cette partie : des passes trop courtes aux manchots des surfaces en passant par des missiles envoyés dans un esprit » démerde-toi avec ce bout de plastique » ! Imagine Subasić, il doit passer la moitié de son temps à chercher si Strinić et Vida vont pas lui faire une variante et l’autre moitié à baby-sitter Lovren qui n’en loupe pas une pour venir t’enfiler un auto-goal.
L’anecdote
Grace à la VAR, les joueurs de cette CM 2018 en Russie savent enfin dessiner un carré. Ils ont vite appris.
Et sinon, dans les tribunes ?
Maradona s’assied. Maradona s’extasie. Maradona se désespère. Maradona s’agite. Maradona se repoudre. Maradona se lève. Maradona part. Pendant ce temps, 30,000 Argentins admirables et passionnés donnent leur sueur et leurs cris pour une belle bande d’enfoutistes. Alors les gros plans sempiternels sur la plus grande forfaiture que l’Argentine ait portée comme sélectionneur national, on peut gentiment les mettre à la poubelle, comme les discours de Christophe Darbellay soutenant Sion 2026.
Bielsa, enlève ce masque, tu es ridicule.
La minute Pierre-Alain Dupuis
Vague et divaguant, voilà le résumé de la « performance » de Stéphane Rinaldi durant la partie. Pour le vague : « On a eu les audiences pour cette Coupe du Monde, on ne peut pas évidemment les communiquer, mais on vous remercie ! » Ou comment ouvrir sa gueule pour ne rien dire. Pour le divague : «La Croatie jouera contre le deuxième du groupe de la France ! ». Ou comment raconter n’importe quoi vu que l’Islande et le Nigeria peuvent encore finir en tête.
On attendra encore de meilleures audiences pour la remise en question ?
La rétrospective du prochain match
Les Argentins désormais coachés par le duo Bielsa-Maradonna arrachent le nul 0-0 face aux Nigérians pourtant réduits à 9 à la suite de nombreuses jambes cassées par un Otamendi un petit peu plus rugueux qu’à l’accoutumée. Dans l’autre match, les Croates s’inclinent de manière surprenante face aux Islandais qui, très fair-play dans la victoire, organisent une collecte de poils de barbes pour les offrir à Luca Modrić.
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