Pigeon d’octobre 2: Sébastien Wüthrich

L’ex-joueur du Servette FC est soit un grand incompris du football suisse, soit un grand malchanceux ou, et ce sera notre préférence, un enfant gâté qui aura toujours réussi à trouver quelqu’un d’autre à blâmer pour sa carrière en dents de scie, une carrière qui ressemble étrangement à celle de Mario Balotelli, en moins bien vu qu’elle a été entachée par un passage au Servette.

Sa nomination dans ces pigeons d’octobre est donc un véritable hommage à son parcours de footballeur un peu moche mais également un clin d’œil pour son dernier choix de club, le météorique Astra Giurgiu qui racle les fonds de tiroir du championnat roumain. Bon, on pourrait nous répondre que c’est toujours mieux que le championnat moldave ou ouzbek (hein Derdiyok !).

De notre côté, à force d’écouter les pléthoriques excuses de Sébastien Wüthrich sur les atermoiements et injustices qu’il a subis dans sa carrière, on aurait cru entendre Pithivier, un des héros de La Septième Compagnie: « C’est pas moi, Chef, j’ai glissé. »

Alors voici l’épopée de « Pithiwüthrich » à notre sauce !

2011: C’est pas moi, Chef, c’est Chagaev !

Bon c’est vrai que d’avoir dû endurer ce cinglé de Tchéchène peut offrir des circonstances atténuantes au Neuchâtelois d’origine. « Bulat avait promis beaucoup de choses donc on avait quand même un peu d’espoir. Il y avait une structure comme on n’en n’avait jamais eu avant. » Libre à Wüthrich d’avoir été naïf et d’avoir cru que le Père Noël se déguisait derrière les lunettes teintées de cet escroc, mais les signaux étaient passés au rouge depuis belle lurette sur les agissements de ce funambule de Chagaev. L’appât du gain, et ce ne sera pas la dernière fois, aura joué un mauvais tour à l’ambitieux Wüthrich. On y reviendra dans le chapitre consacré au Servette un peu plus bas.

2012: C’est pas moi, Chef, c’est CC !

Passer de Chagaev à CC, c’est un peu comme si après un verre d’Oeil de Perdrix d’Auvernier, tu décidais de passer au Goron de Charrat. « J’ai connu à Sion une belle vague d’entraîneurs (10 !). Tout entraîneur avait une philosophie différente, Du coup j’étais un peu perdu, je jouais une fois sur deux, c’était compliqué. » Alors voilà de belles excuses trouées, car les Messi, Sergio Ramos et Handanovič qui ont connu de nombreux changements dans leur club unique ces dernières saisons, ont eux réussi à s’adapter au changement de cap proposé par leurs entraîneurs. Donc un prétexte à balancer au fond de la fosse des Mariannes.

2014: C’est pas moi, Chef, c’est CC bis !

Après une bonne saison à St-Gall en prêt, Sébastien Wüthrich doit bien malgré lui revenir vers Constantin, qui tient son contrat. «Je ne veux pas retourner à Sion, avec toute la merde qui se passe là-bas.» Belle mentalité de vainqueur et surtout, s’attaquer de manière si frontale à CC était passablement stupide vu qu’à ce petit jeu, il ne peut y avoir qu’un seul vainqueur. Par pure vengeance, Christian bloqua son transfert à St-Gall en exigeant pas moins de deux millions pour l’attaquant neuchâtelois. CC 1 – Pithiwüthrich 0.

2016: C’est pas moi, Chef, c’est Courbis !

Repêché miraculeusement par Rolland Courbis à Montpellier, Wüthrich n’y jouera que deux petits matches, dont l’un disputé contre Lens au printemps 2015. Et voici ce qu’il vint geindre aux journalistes qui voulaient encore lui donner du crédit : «Je n’ai pas eu de temps de jeu jusqu’à Lens en effet, reprend l’intéressé. Ce n’était pas un super match mais, pour une première, voilà, c’était correct. Je n’ai pas eu d’autres occasions de m’exprimer en Ligue 1…». Ne sachant pas trop quoi faire du Suisse, Courbis voulut le prêter à Bastia pour lui donner du temps de jeu, mais ce jamais content de Wüthrich lui répondit du tac au tac qu’il n’était pas intéressé par le club corse. Résultat des courses, un exit de la Paillade pour passer à un club digne de son talent : le FC Aarau.

2020: C’est pas moi, Chef, c’est mon agent !

Après quelques saisons réussies au Servette, le contrat du natif du Locle ne fut pas renouvelé par le directoire Grenat, et Dieu qu’il se mit à couiner contre cette injustice. « J’ai tout de même été nommé cinq fois dans l’équipe type du Blick », disait-il pour expliquer sa totale incompréhension face au dédain porté à son éminente personne par Constantin Georges. « Ils me proposaient de m’augmenter de 500 francs par année. Avec mon agent, on l’a pris pour un manque de considération. Du coup, on a fait une contre-proposition et mon agent a voulu emmerder en demandant beaucoup d’argent. Ils ont refusé et après, ils n’ont plus rien dit. » Et voilà comment le Balotelli du foot romand est passé d’une ville cosmopolite avec un jet d’eau à Giurgiu, une ville pourrave de Roumanie avec un joli pont en fer des années Ceaușescu.

Du talent, Sébastien Wüthrich en avait probablement. Mais à force de le gâcher en faisant la forte tête un peu partout où il a trainé ses crampons en ne se remettant jamais en question, voilà qui ne peut que lui valoir la suite logique: une nomination aux Pigeons d’Or de Carton-Rouge.ch.

A propos Paul Carruzzo 207 Articles
Elle est pas un peu belle notre Nati et tout le bonheur qu’elle nous amène ? Alors, Rickli et compagnie, si vous ne vibrez pas devant cette équipe, vous n’êtes pas non plus monstrement obligés de regarder. Profitez d’un bon match de hornus et foutez la paix à nos joueurs, qui comme vous, ont un joli passeport rouge à croix blanche.

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