Non, nous ne vivrons pas, quatre ans après, la revanche du 7-1 du Mineirão. Privés de la perspective de cette vengeance, des Brésiliens sérieux, sans figures de haute voltige, aériens mais pas trop, ont disposé sans trop de difficulté de Serbes terre à terre et qui ne voulaient plus entendre parler ni d’envol, ni de hauteur de vue, ni de tout objet ailé, et ce quel que soit le nombre de têtes qui y soient associées. Et à la fin Tite a battu Tito.
Le match en deux mots
La Bohème.
Une certaine idée de la vie à laquelle adhère une grande partie des Brésiliens, mais aussi le bar dans lequel j’ai pu, en compagnie d’une belle volée du contingent de la rédaction de Carton-Rouge, regarder les ailes-vète de Shaqiri Xhaka et Lichtsteiner se qualifier sans trop trembler. Présence coupable car en tant que « Frouze de service » de la rédaction l’on m’avait assigné au « doublon » de cette poule et à ce Brésil-Serbie.
Si à la base cela m’était égal, je dois avouer que les deux premiers matchs de la Nati m’ont plutôt emballés et que j’ai donc, sans vergogne, abandonné mon poste. Avant de sagement rentrer à la maison pour regarder la rediffusion sur la RTS.
L’homme du match
O monstro ! Thiago Silva a livré un gros match en défense aux côtés de son compère Miranda, muselant parfaitement une attaque serbe qu’on a connue plus diserte.
En seconde période, il y est même allé de son petit but. Voir l’Allemagne se faire sortir l’a incontestablement galvanisé. C’est bien, un chialeur de moins dans l’équipe du Brésil.
La buse du match
Comment résister quand on me tend ainsi la perche. Car oui, la buse est bien, selon le Larousse, ce « gros rapace diurne au plumage brun tacheté de clair, très utile par le grand nombre de rongeurs dont il fait ses proies ». Ok, j’arrête d’insister sur le vocabulaire de basse-cour, mais en toute sincérité, que nos amis Serbes ne voient ici aucun acharnement dans l’utilisation de ce dernier et des piètres jeux de mots qui y sont associés, car chez moi, au pays du seul animal capable de chanter les pieds dans la merde, toute référence à un quelconque Galléiforme ou à tout autre animal ailé comme plumé ne peut être que laudatif. En toute sincérité…
Le tournant du match
Les occasions successives des Serbes au retour du vestiaire entre les 50ème et 60ème minutes. La défense brésilienne a tenu le coup puis les Serbes ont baissé les bras.
Le geste technique du match
L’ouverture lumineuse de Coutinho sur le premier but. On parle beaucoup de Neymar mais depuis le début de la compétition c’est lui la star du Brésil.
Le geste pourri du match
No comment :
They see me rollin…
They hatin…
Patrolling..
they tryna catch me ridin’ dirty.. 🤳 #neymarroll #ridindirty 😃 pic.twitter.com/v6vkT3Qzed— LL (@olubuzz) 27 juin 2018
L’anecdote
La merveilleuse explication du médecin brésilien pour expliquer la sortie de Marcelo visiblement victime d’une entorse lombaire : « cela pourrait être dû au matelas de l’hôtel ».
Et sinon, dans les tribunes ?
La preuve que nos deux rédacteurs étaient juste mal tombés la semaine passée :
Et à la fin, c'est l'amour qui gagne.#SERBRE pic.twitter.com/D988ku5a71
— J-Christophe Buisson (@jchribuisson) 27 juin 2018
La minute Pierre Alain-Dupuis
Un grand, vibrant, sincère hommage à David Lemos contraint de commenter ce match dans une infinie solitude pendant que l’intégralité de sa rédaction et de ses potentiels téléspectateurs étaient devant Suisse-Costa Rica. J’ai failli ressentir la même chose, mais comme moi je fais ça bénévolement j’ai pu n’en faire qu’à ma tête.
La rétrospective du prochain match
Les Brésiliens mènent 3-0 contre les Mexicains quand tout à coup la main du destin s’abat sur le joyau brésilien. Sur sa septième roulade du match Neymar se démet l’épaule, sort sur civière, et s’ouvre alors le nouveau feuilleton de l’été dans l’European Medical Center de Moscou. Jouera, jouera pas ? Sans lui, le Brésil trouve enfin son équilibre et corrige 6-0 l’Angleterre U21 en quarts de finale.
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