DD et ses 23 salopards

Le sélectionneur français a bien formé son bataillon de renégats, jeunes esthètes millionnaires retournés et ralliés à la cause de sa politique d’austérité, et voilà la France championne du monde. L’information se décline à la une des journaux du monde entier ce matin, et évoquera à certains le souvenir proche mais brumeux d’une fin de journée parfaite et arrosée dont on se souviendra longtemps. D’autres, rivaux, adversaires battus, Italiens, Belges ou Croates, la liront encore une fois avec amertume avant de sombrer dans le déni. De manière inexplicable quand on connaît la propension des Français à avoir le triomphe modeste.

Le match en deux mots

Des boulettes de gardien, des débats à n’en plus finir pour savoir s’il y a main ou pas, la VAR, des grands joueurs qui passent à côté de leur match, une équipe qui ferme le jeu et plante en contre, une équipe qui fait le jeu mais est incapable de conclure : une finale toute en contraste comme un condensé de cette coupe du monde et de la dernière Ligue des champions.

Le football est un sport qui se joue à 11 contre 11… et quand la France gagne à la fin, ses voisins trouvent souvent quelque chose à redire.

La France est championne du monde.
La Croatie ne remporte pas le prix du jury puisqu’il n’existe pas.
La Belgique celui du public pour la même raison.

L’homme du match

Après la Corée, après Berlin, après Knysna, après Eder, Didier Deschamps était en mission. Celle qu’il s’était lui-même fixée, dans le sillage d’une conviction forgée auprès d’Aimé Jacquet et de sa bande de 98 : si l’équipe de France est une grande équipe de foot, reste à transformer son destin de loosers magnifiques en palmarès de froids champions. Le sélectionneur français a réussi son pari : transformer une bande de gamins égocentrés en guerriers déterminés prêts à faire passer leurs ambitions personnelles par le spectre d’un projet collectif restrictif mais diablement efficace. Qu’on applaudisse ou dénigre la manière, cette deuxième étoile reste un coup de maître.

La buse du match

N’golo Kante. Incroyable mais vrai, lui aussi peut passer à côté d’un match, et pas n’importe lequel. Si la France joue à 12 avec son milieu de poche des grands jours, elle a bien eu l’impression d’être à 10 jusqu’à son remplacement par N’zonzi à la 53ème.

Kante passé à côté de ta finale mais que tes potes te pardonnent :

Le tournant du match

Y a péno ou y a pas péno ? Malgré la VAR, le flou entourant la réglementation des fautes de main n’a pas fini de faire parler.

Le geste technique du match

À Moscou, l’ouverture de Pogba pour M’Bappé sur l’action qui mène au troisième but.

À Paris, ça :

Le geste pourri du match

Le dribble raté de Lloris qui offre le deuxième but aux Croates. Il n’était pas obligé mais Hugo est comme ça, généreux, capitaine au grand coeur, il avait juste décidé de compenser le coup franc et le penalty litigieux dont avait bénéficié son équipe en première période.

L’anecdote

Ca y est, le pétage de câble autour de la victoire des bleus à commencé et chacun va s’y mettre..

Et sinon, dans les tribunes ?

– Vous reprendrez bien un peu de Macron ?

– Non merci, j’en ai eu assez.

– Alors un peu de Poutine ?

– Ça va je vous dis, je suis gavé. Je vais faire un Infantino si ça continue.

La minute Christian Jean-Pierre

Margaux, assise à ma droite pendant cette finale, au sujet de l’entraîneur français en train de se faire un sang d’encre sur son banc avant le troisième but français : « Personne n’a remarqué que Deschamps ressemble à un vieux batracien desséché qu’on aurait oublié d’arroser ? » Puis à la fin du match, sous l’orage : « Voilà il va mieux ! »

La rétrospective du prochain match

Les bleus commencent la Ligue des nations par un 0-0 sans panache. Sans la ferveur et le décor des matchs à élimination directe de la coupe du monde, le style DD perd forcément  beaucoup de sa saveur.

Allez, je cocoricraque: on est champions du monde bordel !!!