Zagreb les Fès

C’est quand même toujours sympa cette petite finale. On se pose devant la télé un samedi aprèm, histoire de se remettre d’un souper de boîte trop arrosé. On profite d’un match avec de belles équipes, sans trop d’enjeu. On regarde les Marocains essayer de tuer l’arbitre.

Le match en deux mots

Le plan Orsic n’a pas marché.

L’homme du match

Josko Gvardiol. Celui qui est probablement le meilleur défenseur de ce Mondial s’est aussi mué en buteur dès la 7ème minute, avant d’éclabousser ce match de sa classe. Il aurait même pu (enfin dû, mais on en reparle plus bas) obtenir un pénalty. Le Zorro croate, qui pour rappel est né le 23 janvier… 2002 (!), est promis à un sacré avenir.

À noter aussi la sacrée perf de l’inusable Ivan Perisic, 33 balais depuis environ 10 ans, décisif partout sur le terrain, en attaque comme en défense. L’exact inverse de l’ensemble de la Nati face au Portugal.

La buse du match

M. Abdulrahman Ibrahim Al-Jassim. C’était l’arbitre, si jamais. Dans la droite ligne de l’arbitrage déplorable auquel on assiste depuis quelques jours, M. Al-Jassim a été totalement à la rue pendant ce match. Comme quoi, vraiment tous les Qataris qui auront foulé la pelouse durant ce mondial auront été ridicules. Entre deux pénaltys non-sifflés pour la Croatie, dont un flagrant, et cette volonté de ne jamais sortir de carton, il aura réussi à pourrir un match initialement bon enfant. Cela montre les limites des nouvelles directives de la FIFA relatives à la limitation des cartons, pour « ménager le suspense »… Au bout d’un moment, quand cinq marocains viennent t’insulter et te pousser, il faut sortir la biscotte mon grand. Même une rouge n’aurait pas été choquante hein…

Et l’idée de ne pas arrêter le jeu alors que des joueurs, pour le coup réellement blessés, restent au sol, est brillante aussi. Ça apaise super bien les esprits.

Le (presque) tournant du match

En tout début de partie, avant même les premiers buts, Bono, le gardien irlandais marocain, a failli se planter l’autogoal de la décennie, en faisant une passe directe en corner au ras de son poteau, alors qu’il n’était même pas en danger. Dans un mondial où les boulettes de cerbères ont cruellement manqué, ça aurait peut-être été un joli tournant. En espérant que lesdites boulettes arrivent du coup demain.

L’esthète du match

Les deux buts croates sont de vrais bonbons pour les yeux. Entre le premier qui intervient suite à une combinaison sur coup-franc qui ne doit pas marcher tous les jours, et le second sur lequel tu te dis que si Orsic caresse sa femme comme il caresse le ballon, Madame doit être sacrément comblée, on en a eu plein les yeux.

Le geste pourri du match

La préparation physique des défenseurs centraux marocains. Cinq joueurs convoqués, quatre qui finissent le tournoi blessés. Alors, on notera qu’au moins le sélectionneur, contrairement a un autre guignol que Léo Thurre a failli citer, a au moins convoqué des remplaçants en cas de coup dur. Mais de devoir finir une Coupe du Monde sans stoppeurs, un poste qui n’est pourtant pas le plus exposé sur le terrain, c’est sûrement du jamais vu. À ce niveau, ça vaudrait peut-être la peine de changer de préparateur physique. En tous les cas, ces blessures à répétition nous ont plus évoqué une balle assise qu’un match de foot en 2ème mi-temps.

Le chiffre à la con

162. Comme le nombre de sélections internationales de Luka Modric. On dirait pas, mais c’est énorme. À titre de comparaison, Alex Frei en a moitié moins. Pareil pour Shaqiri. Heinz Hermann, joueur suisse le plus capé, s’est arrêté à 118. Modric en a 44 de plus. Et rien d’indique que ce soit fini. Il n’y a pas grand monde devant le génie croate, hormis quelques peintres du nom de Cristiano Ronaldo ou Sergio Ramos. 162, c’est aussi le nombre de supporters marocains qui ont enfin compris que, parfois, supporter son équipe c’était aussi bien que de siffler l’adversaire. Vivement que les 25’000 restant le comprennent aussi.

L’anecdote

C’est marrant cette habitude des supporters croates de s’afficher avec des bonnets de water-polo en tribune. Vous imaginez si d’autres pays venaient à faire de même, s’afficher avec des accessoires de leur sport national dans des stades de foot ? Les fans suisses avec des pierres d’Unspunnen, des fans espagnols avec des banderilles de corrida, des anglais avec des fûts de bière, des français avec des slogans de grévistes, …

Si le match avait été une chanson : Last Man Standing, Bruce Springsteen

En hommage à la défense marocaine, bien sûr.

Le Doha dans le cul

C’est quand même cocasse de faire l’ouverture du match avec, comme de coutume, un immense trophée de la Coupe du Monde au milieu du terrain. Ce alors que ce match est précisément le seul dans lequel les équipes présentes n’ont pas la moindre chance de le remporter.

La minute Johan Djourou

Immense déception pour mécolle me rendant compte que Djourou, fort de ses incroyables prestations jusqu’ici, semble ménagé pour la finale au sein du team RTS. Nous aurons donc droit à Léonard Thurre aux côtés de David Lemos. Un duo qui ne tardera pas à pomper encore un peu Messi, ressassant à quel point son solo en demi est « le moment fort du Mondial ». Rien que ça. Préparez vous pour demain, on va bouffer du cirage de pompes.

Thurre qui ne s’arrête pas en si bon chemin puisque, peu après, il nous glisse de manière subrogative que sa date de naissance est la même que celle de Luka Modric. On connaît quelqu’un qui aimerait bien recevoir un peu d’attention l’année prochaine…

Enfin, comment ne pas citer la blague du match : « Il est un peu optimic », D. Lemos, 2022. David, on sait que tu nous lis. La dernière blague de ce niveau t’avait amené à nous écrire un super article sur notre site. La porte est toujours ouverte si jamais.

La minute de silence pour les ouvriers morts

(…)

Le pronostic d’avant-match selon l’indice MILFF (Match Index Losail Forecast Football)

Ce match devait être une démonstration pour le Maroc, 3ème de notre indice MILFF, face au petit poucet croate. Mais il n’en a finalement rien été. Notre indice est décidément aussi fiable qu’Eray Cömert.

A propos Joey Horacsek 84 Articles
Bon ça va, je vais pas vous sortir ma biographie

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