Foooormidables et un peu forts pour être minables

Le point commun entre la poutine, Olivier Giroud, le joint de culasse, la chatte à DD, la coupe menstruelle, la tactique de Deschamps, une capote, M’bappé qui joue au mauvais garçon… vous l’avez ? Oui, voilà, ça ne ressemble à rien mais ça peut se révéler sacrément utile. Des torrents de haine et de critiques vont s’abattre sur l’équipe de France, la manière dont elle a géré ce match, son niveau de jeu dans cette compétition et j’en passe. À titre personnel, je me délecte du plaisir que ne bouderait aucun fan de foot à travers le monde, même ceux de la rédaction de Carton-Rouge qui se tapent la tête contre le mur en voyant leur honni voisin aller en finale : avoir la trentaine et déjà goûter à la troisième finale de coupe du monde de sa sélection. Et ça je vous jure que c’est beau, que c’est presque indécent et que je veux juste en profiter, avec ou sans la manière !

Le match en deux mots

À moins d’être LA génération espagnole allemande ou brésilienne, une coupe du monde ça se gagne dans la tête, au métier, sur la tactique. Deschamps aurait pu faire de la génération qu’il a eue sous ses ordres LA génération française et dominer le monde à la régulière en laissant son talent éclater aux yeux de tous. C’est mal connaître le monsieur, qui veut gagner, point final, et ne pas prendre le risque de tomber les armes à la main.

Toute en maîtrise et en même temps sur le fil du rasoir, la France a gagné. Point-Finale. Et les Belges qui pensaient passer à la régulière vont mettre un moment à comprendre et à accepter cette dure leçon : le beau ne triomphe pas forcément sur l’utile. Mais à quoi s’attendaient-ils en affrontant la start-up nation de Jupiter descendu de l’Olympe pour nous gratifier de sa présence dans cette demi-finale ?

L’homme du match

Les 11 de derrière côté français.

La buse du match

Les interviews post-match de Courtois et Hazard. Qu’ils descendent l’équipe de France et le jeu qu’elle a offert hier ? Rien à redire, c’était fort moche plutôt que formidable. Qu’ils soient déçus de tomber dans un match fermé, sur un combat tactique, plutôt que dans un match fou après un concours de beaux gestes ? Leurs âmes d’esthètes les honorent. Mais les entendre dire « on est la meilleure équipe du tournoi », « le champion du monde ne sera pas la meilleure équipe » etc… non mais vos gueules les gars, c’est pathétique là. Quand tout ce que t’as à répondre à une équipe regroupée derrière c’est de balancer des transversales sur Fellaini et Lukaku alors que dans le même temps t’empiles les joueurs techniques et offensifs sur le terrain, t’as le droit d’être dégoûté mais tu la ramènes pas…

Le tournant du match

3 juillet 1998. Quart de finale de la coupe du monde. La France du capitaine Didier Deschamps, alors joueur de la Juventus de Turin, élimine la Squadra Azzura aux tirs au but après l’avoir prise à son propre non-jeu. La presse transalpine titre : « Nous avons accouché d’un monstre ». 20 ans plus tard, le petit monstre a bien grandi et est en finale de coupe du monde.

Le geste technique du match

La célébration de Big Sam Umtiti.

Le geste pourri du match

À peu près tout ce qu’Olivier Giroud a entrepris offensivement. En même temps c’est pas son rôle, on est d’accord.

L’anecdote

C’était ma brève préférée du guide ultime du mondial signé SO FOOT. Ro-Me-Lu Lukaku. Si ses potes s’appellent Eden, Toby, Jordan ou Michy et nous rappellent ainsi la grille de programme de la RTBF dans les années 80, lui s’appelle Romelu et l’explication est aussi simple que basique : son père, nommé Roger Menama Lukaku, l’a baptisé en prenant les deux premières lettres de chacun de ses noms et prénoms. Et voilà comment on s’appelle Romelu plutôt que Kevin.

Et sinon, dans les tribunes ?

Je n’y étais pas. Mais en bas de chez ma tante dans le XVIIIème arrondissement de Paris les mecs étaient chauds au coup de sifflet final !!!! Preuve à l’appui.

La minute Christian Jean-Pierre

Des cocoricos, un peu de mauvaise foi, rien d’anormal finalement pour le duo Margotton-Lizarazu. Ce qui m’a fait regretter un instant Thierry Roland qui n’aurait certainement pas manqué de finir sur un « oh Jean-Michel, c’est laid mais c’est bandant, oh ce que c’est bon, oh le pied. »

La rétrospective du prochain match

Les Bleus brodent sur leur maillot la deuxième étoile après avoir difficilement disposé de Croates épuisés par leurs 120 minutes contre les Anglais. La France exulte et s’apprête à casser les organes sensibles du monde entier pendant plusieurs générations. « Haters gonna hate » comme disaient les jeunes avant qu’ils ne le soient plus.