Brillantissime !

Splendide, magnifique, grandiose, géniale, impressionnante, fantastique, hallucinante, folle. Il n’y a pas de superlatif assez grand pour décrire la saison du LHC. Un club qui a plus souvent tiré des larmes de peine que des larmes de joie à ses supporters. Des supporters dont j’ai la fierté de dire que j’en fais partie.

Oui mais ! Si être supporter implique parfois de faire de lourds sacrifices sur son temps libre, il est des « petits détails » (on y reviendra), comme une famille ou un boulot qui ne permettent pas toujours de suivre partout et toujours son équipe favorite, fût-ce pour un match décisif et historique. N’est pas Yves Martin qui peut, et même si le Hallenstadion depuis Lausanne n’est pas la Praille depuis La Réunion. C’est donc la mort dans l’âme que j’ai du me résoudre à suivre ce VIIème acte devant ma vieille Samsung, mes voisins me pardonneront.

♫ ♫ Ihr seid nur ein Tennis Publikum… ♫♫

A côté des centaines de désagréments de ne pas vivre l’événement au milieu du kop, il est un avantage indéniable : on peut voir et revoir les actions – ralentis et replays aidant – et éviter ainsi de sortir des énormités avec 3‰ dans chaque pneu. On peut aussi juger objectivement de l’attitude sonore des clients zurichois et des supporters lausannois. Alors certes, on supputait la médiocrité, ou la connaissance pour reprendre le terme choisi par mes éminents confrères Schmid J&B, des spectateurs du Hallenstadion, mais en ce septième match de tous les superlatifs, on en a eu la confirmation la plus définitive. On est d’accord, le sinistre Crawford avait fait du McSorley dans la presse bourbine en attaquant minablement John Gobbi, mais est-ce une raison suffisante pour que les abrutis à drapeau ayant payé 15 balles de plus pour un match contre le néo-promu ne cessent de siffler le génial numéro 43 à chacune de ses apparitions ? Au lieu de pousser ses joueurs à fond, ce Scheisse Publikum a préféré faire ressortir toute sa frustration de n’avoir pu plier l’affaire en quatre parties. Avec un peu de bienveillance, on peut comprendre que le supporter des GCK Lions a préféré la chaude ambiance du KEK au congélateur pathétique d’Oerlikon.

On y croit en ce premier tiers !

L’infâme Crawford aurait dit de son gardien Flüeler qu’il est tellement mauvais qu’il n’est même pas capable d’arrêter un Medizinball. Hallucinant de bêtise (ou méthode US pour réveiller la fierté d’un joueur en-dessous de tout ?), mais il a raison. Ce Caminada du pauvre est le maillon faible du Z. A l’opposé, la défense du LHC reste ce qui se fait de mieux en la matière. Cela a été dit et redit, sans un gardien de la classe de Huet, Lausanne ne serait qu’une équipe normale. Avec lui, elle peut s’autoriser à rêver et faire mentir les statistiques historiques. Allez Cristobal, fais ressortir une fois ta franchouillardise et admets que sans toi, ce LHC en aurait pris 10 hier soir contre Rapperswil. Une telle solidité, un tel calme, une telle maîtrise devant ta cage, cela permet à tes collègues défenseurs de se surpasser. A l’image de Philippe Seydoux (quel sauvetage en fin de premier tiers et sur l’erreur de Leeger au deuxième !), à qui j’aurai donné mon vote de MVP de la partie si je m’étais retrouvé en zone presse.
Le fameux système Ehlers, ultra-défensif et progressant par contres ne fonctionne que si l’équipe possède plus que deux ou trois joueurs capables d’aller marquer. Bang, Hytönen et Antonietti, cela ne se discute pas. Conz, Deruns et Savary non plus. La checking-line lausannoise est aussi impressionnante que celle de l’époque de Staudenmann. Que dire alors de la deuxième ligne ? Le seul bémol à cette saison pourtant parfaite sur le plan sportif. On aura tout le loisir pendant les longs mois d’été de spéculer sur le remplacement des deux bons étrangers de Ligue B du LHC.

Les petits détails noirs et blancs

Les petits détails, c’était le leitmotiv de tout ce qui se fait de mieux dans la presse spécialisée à quelques heures de la rencontre. Les forces en présence étaient-elles vraiment si proches ? C’est pourtant bien sur un détail que l’acte VII s’est finalement joué. Excellent jusque-là, le malheureux Federico Lardi commet une faute mineure (il aurait dû se rappeler que trois demi-finalistes romands cela ne passe pas avec Bertolotti et ses sbires) qui permet en cinq petites secondes à Bergeron de la bleue, via Cunti et Shannon, de marquer le seul et unique but du match. Cela alors même que les Lausannois avaient déjà réussi à tuer héroïquement deux pénalités discutables en début de tiers. Ce n’est évidemment pas à cause des arbitres que Lausanne a perdu, mais ils y ont largement contribué. S’ils avaient sanctionné cette charge sur Thomas Déruns en milieu de troisième tiers, peut-être que le Hulk des montagnes neuchâteloises ne serait pas allé se faire justice lui-même à quelques secondes de la fin du match.
Les secondes à la fin du match, parlons-en ! Les préposés à l’horloge zurichoise étaient tellement apeurés à l’idée de voir les Vaudois revenir dans la partie qu’ils se sont permis un coulage de secondes à deux reprises suite à des arrêts de jeu. Attitude minable et pathétique d’un club en pleine panique et à qui normalement tout est du. L’équipe des ZSC n’avait pourtant pas besoin de cela, intrinsèquement meilleure que le petit poucet néo-promu, elle a pu fêter sa victoire comme un titre de champion d’Europe et espérer maintenant faire mieux qu’une élimination en demi contre le grand frère.
Pour Florian Conz et ses potes, c’est maintenant l’heure des cocotiers, du sable fin et des mojitos. Profitez les mecs, vous le méritez douze mille fois !

Photos Pascal Muller, copyright EQ Images

Zurich Lions – Lausanne 1-0 (0-0 1-0 0-0)

Hallenstadion, 10’067 spectateurs.
Arbitres : Reiber/Wiegand, Kaderli/Wüst.
Buts : 29e Bergeron (Shannon, Cunti/à 5 contre 4) 1-0.
Pénalités : 2 x 2′ contre les Zurich Lions; 3 x 2′ 5′ et pénalité de match (Déruns) contre Lausanne. Topscorers PostFinance: Wick; Hytönen.
Zurich Lions : Flüeler; Stoffel, Bergeron; Seger, McCarthy; Blindenbacher, Geering; Schnyder; Bärtschi, Trachsler, Kenins; Keller, Shannon, Schäppi; Nilsson, Cunti, Wick; Fritsche, Senteler, Bastl.
Lausanne : Huet; Seydoux, Reist; Gobbi, Leeger; Jannik Fischer, Lardi; Stalder, Genazzi; Conz, Savary, Déruns; Antonietti, Hytönen, Bang; Setzinger, Genoway, Simon Fischer; Neuenschwander, Froidevaux, Augsburger.
Notes : Zurich Lions sans Hächler, Baltisberger, Künzle ni Tabacek (surnuméraires); Lausanne sans Morant, Bürki (blessés), Gailland, Primeau ni Fleury (surnuméraires). Lausanne sans gardien dès 58’44. 59’45 temps-mort de Lausanne.

Écrit par Vincent Keller

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19 Commentaires

  1. Effectivement assez ridicule le public et les préposés à l’horloge zürichois. On entendait vraiment que les fans du LHC.
    Dommage le poteau de Bang. J’aurais bien aimé voir les zürichois devoir se découvrir. Après il faut reconnaitre que les joueurs loz étaient cuits, notamment la ligne à Hytonen qui devait jouer un shift sur deux. Malgré tout une belle saison du LHC. Je pensais que vous alliez faire des points jusqu’à Noël mais que la défense ne tiendrait pas le coup à la longue. Vous avez démontré une belle volonté jusqu’à la fin et les play-off étaient mérités (et c’est un dzo qui le dit…).

    Seul bémol hier soir: l’odieuse charge de Deruns: tu peux être frustré (du résultat et de la pénalité non sifflée sur lui) mais ça n’excuse pas ce vilain geste!

  2. Contrairement à la charge de Schnyder sur Keller, celle de la crapule à Deruns avait comme but de blesser clairement l’adversaire. Un véritable geste de salopard.

    Bon, pas de raisons qu’il ne recommence pas puisqu’il a même reçu les félicitations du jury, Bertolotti en tête…

  3. C’est horrible à dire après la belle saison et la formidable série disputée par Lausanne, mais l’image qui me restera du match d’hier, c’est cette ignoble charge de Deruns, à 3 secondes de la fin, alors que le match est pour ainsi dire terminé. Rarement vu un geste aussi scandaleux.

  4. Charge dangereuse certes, mais Bärtschi se tourne au dernier moment et baisse la tête… Pas très professionel non plus.

  5. A 3 seconde la fin tu t’attends pas à ce qu’un connard t’envoie la tête la première dans la bande au milieu de la patinoire……donc le pas professionnel….
    Il faut quand même relever que Deruns est un sombre débile….MAIS QUE DIRE DES SBIRES de la ligue qui laisse se genre de charge impuni alors que c’est juste de la frustration!
    Je suis abasourdi, sans voix, triste, bref…

  6. « S’ils avaient sanctionné cette charge sur Thomas Déruns en milieu de troisième tiers, peut-être que le Hulk des montagnes neuchâteloises ne serait pas allé se faire justice lui-même à quelques secondes de la fin du match. »
    Donc si on comprend bien, étant donné qu’une pénalité n’avait pas été sifflée sur lui 10 minutes avant, il faut comprendre que le « Hulk des montagnes neuchâteloises » ait voulu paralysé un mec… et ce juste par frustration ?
    les images sont claires, cet abruti a la volonté de le « démonter » ! Il aurait été appréciable que le chroniqueur qui, selon ses dires en début d’article, « peut voir et revoir les actions – ralentis et replays aidant – et éviter ainsi de sortir des énormités avec 3‰ dans chaque pneu » signale l’imbécilité et l’irresponsabilité de ce geste plutot que de tenter une justification nalheureuse…

  7. Comment juger objectivement des performances sonores devant sa tv quand on sait que l’emplacement des micros et leur réglage peuvent fortement faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre ???

    (non, je ne dis pas que ZSC a un public de feu, c’était juste un constat général. A peu près aussi objectif que de dire que les supporters adverses n’ont pas chanté parce qu’on ne les a pas entendus quand on est situé au milieu du kop.)

  8. Bravo Lausanne pour cette magnifique saison. On croise les doigts pour confirmer l’an prochain et attention aux ZSC Lions qui ont eu un sacré sparring partner pour la conquête du titre, ils auront à coeur de manger du genevois.

    Quant à la charge de Déruns, je la trouve gratuite et scandaleuse. Heureusement que Bärtschi s’en sort sans mal. Je préfère nettement le Thomas Déruns qui marque des buts décisifs plutôt que ce genre d’attentat. Les arbitres ont été visiblement payés par le président zurichois mais ce n’est pas une raison.

  9. Extraordinaire saison du LHC. Personne en début de saison ne pensait que cette équipe pouvait finir au dessus de la barre. Pourtant, ils l’ont fait. Et de façon méritée encore…

    Ils ont passé la saison à se battre pour obtenir le droit aux play-offs. Ils ont flirté des mois durant, avec cette putain de barre. Ils avaient pour cette bagarre affaire à des équipes plus riches, plus expérimentées… Mais ils ont gagné.

    Ils auraient pu chercher à « renforcer » l’équipe, remplacer des étrangers pas toujours à la hauteur, dépenser comme d’autres de l’argent qu’ils n’avaient pas. Ils auraient pu. Mais ils ne l’ont pas fait.

    Qui pensait au moment de débuter ce quart de finale contre l’ogre zürichois que cette série serait la plus indécise des quatre? Personne. C’était impossible. Lausanne l’a fait!!!

    Ce dernier match aurait pu (peut-être) tourner en faveur du petit Poucet. Ce ne fut pas le cas. La faute à ce premier (et unique) but tomber sur une nouvelle pénalité.

    Une belle histoire que cette saison du LHC.

    Jusqu’à cette mauvaise foi crasse qui consiste à dire que l’arbitre a aidé le ZSC hier soir. Car oui, certaines pénalité lausannoises étaient « sévères ». Oui, on aurait pu siffler une ou deux fois de plus contre des zürichois. Mais c’est le hockey, ça va vite, il faut prendre une décision rapidement. Parfois, on se trompe…

    Hier soir, surtout, le ZSC était plus fort, plus frais.

    Une belle histoire que cette saison du LHC.

    Jusqu’à cette charge immonde, impardonnable, méchante, vicieuse, dangereuse, j’en passe et des meilleures, de Déruns.

    On peut se demander ce qui lui est passer par la tête… On était pas sur la glace. On ne sait pas ce qui a pu se passer entre les deux hommes durant ce match. Voir durant le reste de la saison… Mais ça. NON, non et non.

    Malheureusement, le pire était à venir. Quelques « experts » allaient trouver le moyen de justifier cette charge par un oubli d’un arbitre en milieu de match, par de la frustration ou de la déception. Par la rage de vaincre pourquoi pas aussi. On allait nous dire encore que finalement, le danger vient plus du comportement de Bärtschi que de la charge de Déruns!!! Ben oui, on a pas idée de tenter un dribble en hockey sur glace bordel…

    Bref, une bien belle histoire que cette saison du LHC.

    Jusqu’à ce que le fanatisme le plus ultime nous explique que Bärtschi tenait absolument à finir sa vie dans une chaise roulante…

    Dommage.

    Supporter une équipe, c’est bien. Rester lucide et respectueux de l’adversaire (même si lui, ne l’est ps toujours), c’est mieux…

    Messieurs les lausannois, à la saison prochaine. Avec je l’espère une belle équipe. Mais aussi sans ce genre de gestes aptes à eux seuls à ternir l’image d’une équipe, d’un club et du très bon travail de tout un staff. J’espère une sanction exemplaire, sévère mais juste. À la « hauteur » de la charge de Déruns.

    Il faut tout faire pour que ce genre de charge n’existe tout simplement plus. Une longue, très longue suspension devrait attendre le neuchâtelois, forte amende à l’appui. Et pour les gens qui cautionnent ce genre de geste, eh bien je ne vois qu’une chose. Espérer, si ils jouent eux-même au hockey, qu’ils ne soient jamais jamais jamais victimes d’une telle charge. Ils n’auraient forcément la chande de Bärtschi…

  10. Marrant ces pourfendeurs du hockey business qui se pressent pour mettre 45.- dans une place debout. Non au hockey pop-corn qu’ils disaient lol !

  11. Rien à dire si ce n’est que le match entre Langenthal et Olten l’année passée avec un paraplégique à la clé n’a pas du résonner dans la caboche apparemment vide (et très très moche) de Thomas Déruns.

    J’admirais ce joueur jusqu’à ce que je voie un coup de sang pareil. Bärtschi aurait du t’exploser la tronche pour te gratifier d’un (ou plusieurs) bec(s) de lièvre supplémentaire(s)…

    Finir handicapé ou lourdement blessé sur une charge comme celle-là c’est du 50/50.. bordel…

    Va te calmer ailleurs…

  12. Tout a été dit. Je voulais écrire un pavé mais je me suis retenu cette fois.

    J’attends avec impatience l’article qui va parler du nouveau Malley (si c’est pas un poisson d’avril en avance)

  13. @Marc

    D’accord la charge de Deruns était dégueulasse et inacceptable. Mais l’attaquer comme ça sur son physique est vraiment minable.

  14. Merci Olmat et NF, c’est gentil.

    En même temps, c’était facile.
    Je suis totalement neutre suc cette s
    affaire. En plus Déruns et deux-trois commentaires m’ont donner un peu de matière. Je suis pas amoureux des lausannois. En foot comme en hockey. Mais je sais reconnaître une équipe qui mérite que je lui apporte mon intérêt, j’ai pas dis soutient.

    Et ce LHC en fait partie. Au moins 59 minutes 57 secondes durant.

    Le LS de la dernière campagne européenne alors que le club est en Ligue B (ben oui, pour moi, ça restera pour toujours la Ligue A et la Ligue B…) aussi.

  15. @Dude

    Ouais pas tant minable que ça. Un bourreau qui doit le fait que Bärtschi n’ait pas eu de souci physique grave au plus pur des hasards ne va mériter non plus des caresses dans le sens du poil (même s’il n’en a pas sur le caillou).

    Cela reste de mots qu’il ne lira pas et dont il se contre-fout. Lui il n’a par contre pas respecté physiquement un autre joueur qui à un instant T est devenu juste un sac de barbaque contre lequel s’exciter.

    Donc non, ce n’est pas minable du tout je trouve, c’est mon défouloir à propos de ce geste révoltant.

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