Bilan de la mi-saison : en demi-teinte

Sion arrive à Noël avec une honorable 6ème place. Forte d’un excellent départ, l’équipe valaisanne n’a pourtant pas tenu sur la longueur. Alternant le bon, le moins bon et le carrément mauvais, la bande à Tholot manque encore d’homogénéité pour titiller les premières places. Mais celles-ci ne sont pas si éloignées…

Maudit mois d’octobre

Le mois d’octobre permet, à lui seul, d’expliquer les quelques regrets que je ressens lorsque que je regarde le classement actuel. Défait à domicile face à GC alors qu’il avait le match en main fin septembre, Sion ne se relèvera que trop tard. Défait largement à Bâle puis éliminé sans gloire de «sa» Coupe de Suisse, l’équipe valaisanne ne ramènera qu’un point du Brügglifeld puis du Letzigrund alors qu’il y avait bien mieux à faire.
L’autre facteur qui motive mes regrets est la «perte de points tardive» à laquelle l’équipe valaisanne s’est adonnée durant ces deux premiers tours. On peut affirmer que 7 points ont été perdus dans les arrêts de jeu ou les fins de match. Il a failli en être de même ce week-end. L’équipe se crispe terriblement lorsqu’elle mène en fin de match et cela crée de grands espaces.
D’un point de vue individuel, le bilan est lui aussi mitigé. Entre la confirmation (enfin !) du talent de Dominguez et la désillusion Marin, on peut aisément trouver des points positifs et négatifs. Une chose est sûre, Sion a trouvé une colonne vertébrale et celle-ci lui permet de tenir le choc même face aux adversaires les plus robustes. Vanins-Mitreski-Obradovic-Mpenza, c’est du solide ! On saluera l’éclosion du jeune Rochat qui devrait confirmer son talent et les huits goals de Mpenza qui font taire ses détracteurs bien que je sois convaincu qu’il puisse apporter bien plus à l’équipe. A lui de me donner raison !

D’un point de vue négatif, on peut regretter les transferts tardifs et inutiles de Dos Santos et Servin. Le premier n’aura participé qu’à un seul match alors que le second est allé prendre la place d’un jeune en M-21 et, même la, il n’avait pas le niveau. Sa pitoyable prestation face à Echallens où Rickli l’a baladé prouve une fois de plus que la cellule de recrutement sédunoise est parfois bien incompétente. Les demis de blanc n’aident probablement pas beaucoup lorsqu’il s’agit d’engager un libéro de métier… Pour Zambrella, là aussi recrutement tout à fait superflu, le bénéfice du doute lui profite et son talent pourrait bien éclore en deuxième partie de saison. Affaire à suivre !

Entraîneur inamovible

L’autre fait marquant de ce début de saison est bien sûr la «survie» de Didier Tholot sur le banc sédunois. CC se serait-il assagit ? Mes pronostics le renvoyaient en France fin octobre alors que notre fan de G-Star a finalement bouclé la demi-saison. Globalement attractif, le jeu prôné par Tholot mérite tout de même un petit reproche. Notre technicien français devient, avec l’hiver, de plus en plus frileux. Le système 4-1-4-1 mis en place est déjà passablement défensif puisqu’il prévoit la présence de Serey Die et Mitreski en plus des quatre défenseurs, mais il ressemble à un «catenaccio» en fin de match lorsque notre entraîneur remplace nos joueurs offensifs par des défenseurs comme ce fut le cas face à St-Gall. Cette démarche semble, en plus, avoir le don de tendre l’équipe valaisanne en suggérant «il faut conserver ce résultat, arrêtez de jouer et bétonnez derrière».

Légitimes espoirs

Le début du troisième tour devrait orienter définitivement la saison sédunoise. Il n’y a que 6 points entre la troisième et la huitième place. Bâle et YB semblent définitivement envolés alors que Bellinzone et Aarau sont eux décrochés. Ça se bousculera donc pour les troisième et quatrième places, toutes deux qualificatives pour l’Europe. Si l’on oublie de désastre tessinois, Sion finit sur deux notes positives avec des victoires sur YB et St-Gall. Avec un petit réajustement d’effectif, l’éclosion possible de Zambrella et la rigueur de Vanins, Sion peut définitivement nourrir l’ambition d’être à nouveau européen en fin de saison.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Ernest Shackleton