Pigeon d’octobre 1: Vladimir Petkovic

Je m’excuse auprès de mes trois fidèles lecteurs (bonjour papa ! bonjour maman ! bonjour aussi à toi, jeune Ukrainienne qui me lit en cachette, qui est secrètement amoureuse de moi et qui n’ose franchir le pas, tu peux y aller, c’est le bon moment, j’ai des dispos), je m’excuse donc auprès d’eux, car je vais reprendre en grande partie des arguments que j’avais déjà développés lors de mon compte rendu d’Espagne-Suisse.

Il va être ici question d’une qualité de Petkovic qui se transforme peu à peu en défaut : sa fidélité absolue en certains de ses joueurs.

Il ne fait aucun doute que sa confiance aveugle en Seferovic alors qu’il était en perdition en 2016-2017 à l’Eintracht (3 goals en 25 apparitions) puis en 2017-2018 au Benfica (4 goals en 20 apparitions) a permis à Haris de retrouver son moral en équipe nationale et d’exploser par la suite. Même après avoir ouvertement menti à de réitérées reprises en annonçant qu’il serait très attentif au temps de jeu de chaque joueur en club (un exemple parmi cent ici), il s’est entêté à sélectionner Haris, qui à cette époque avait plus de minutes jouées avec la Nati qu’avec le Benfica. Soit, la suite lui a donné raison.

Mais alors que j’avais déjà de la peine à accepter que Petko retarde l’éclosion de Mbabu en continuant contre tout bon sens à jouer la carte d’un Lichtsteiner usé jusqu’à la corde, aujourd’hui on touche vraiment à la limite de ce raisonnement avec Sommer.

Depuis deux ou trois ans, ce dernier empile les boulettes, les dégagements en touche et les sorties portenawak, et tout lui est pardonné parce qu’il fait deux arrêts réflexe sur sa ligne. Alors que derrière il y avait des gardiens de grand talent qui piaffaient d’impatience, Petko ne leur a donné que des miettes. Roman Bürki (neuf titularisations, dont sept amicaux. Il est resté sur le banc trente-cinq fois) a fini par claquer la porte de la Nati. Marwin Hitz a fait pareil avant le Mondial en Russie. Les deux sont probablement meilleurs que Sommer (et cela ne fait même aucun doute concernant Bürki, qui au printemps 2019 était considéré selon le magazine Kicker comme le meilleur joueur de Bundesliga tous postes confondus) mais, éternellement barrés, ils ont finis par être dégoûtés. Ayant le même âge que Sommer, ils savent que leur chance ne viendra jamais. C’est pourquoi aujourd’hui on retrouve Omlin et Mvogo sur le banc, qui ne sont pas les deuxièmes et troisièmes meilleurs gardiens que la Nati pourrait aligner, mais qui ont 26 ans, donc une chance de passer devant Sommer (même si Petko est capable de l’aligner avec un tintébin à 56 ans).

Pour Sommer, l’addition devient lourde : il offre un goal aux Ukrainiens, un autre aux Espagnols et, comme ce n’est plus le Sommer d’il y a deux ou trois ans, il prend le troisième contre les Allemands car il lui manque une fraction de seconde dans sa mise à terre. Exactement le genre de but qu’il sauvait il y a quelque temps et qui faisait de lui un gardien exceptionnel sur sa ligne. Alors s’il commence à prendre ces goals-là, plus les boulettes…

Pourtant, Petko ne s’accroche pas ainsi avec TOUS ses internationaux. On se souvient des remous créés juste après la coupe du monde, quand il a décidé de se séparer de Djourou, Gelson Fernandes et Behrami. Pour ce dernier particulièrement, qui sortait d’une performance qui a marqué les esprits au marquage de Neymar contre le Brésil, et qui était quand même le premier Suisse à avoir disputé quatre coupes du monde, l’incompréhension a été grande. Pourtant, on ne peut pas dire que la suite de sa carrière en dents de scie ait donné tort à Petkovic.

Vladimir est donc capable de renouveler son effectif, de faire de la place pour des Lotomba, Cömert, Omeragic, Sohm, Sow, Itten et Vargas, qui sont la Nati de demain. Bon, je te l’accorde, il est aussi capable de miser sur Christian Fassnacht, on sent bien que des fois il est un peu à court d’idées.

C’est juste qu’il a ses chéris : Seferovic, Sommer et probablement Shaqiri. Avec des réussites diverses : un franc succès pour le premier, un gros point d’interrogation pour le dernier, et ce qui commence à ressembler à un fiasco pour Yann Sommer.

 

Crédits photographiques:

Photo de tête: Serg Stallone/CC0/Wikimedia Commons https://commons.wikimedia.org/wiki/User:Serg_Stallone

 

A propos Yves Martin 247 Articles
Cette Nati a deux vertus : celle de faire rêver quasi tout son peuple, et celle d'emmerder les connards de la fachosphère. Longue vie à elle.

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