Bienne fait le break

Dans un Stade de Glace tout acquis à leur cause, les Seelandais ont obtenu leur deuxième victoire contre les fantomatiques Bâlois au terme d’un match d’une qualité fort moyenne. En prenant rapidement l’avantage à la marque, les Biennois se sont ensuite contentés de gérer leur avantage. Tant mieux pour l’aspect comptable, tant pis pour le spectacle.

En premier lieu, je dois faire mon mea-culpa concertant ma théorie de sac-à-pain sur la prétendue différence abyssale entre les deux ligues. Si les Läckelis ont été catastrophiques mardi soir, ils ont vraiment touché le fond lors de cet acte II. Mardi dernier, le nouvel entraîneur bâlois Glen Williamson avait réussi l’incommensurable exploit d’aligner ses deux plus mauvais étrangers, soit Hauer et Sarault. Avec le résultat que l’on connaît. Malheureusement pour les Biennois, la ligue décida une fois de plus de les emmerder le plus possible : le juge unique Reto Steinmann ayant suspendu Sarault pour deux matches, le mentor de Bâle était donc contraint d’aligner un étranger nettement plus performant en la personne de Duda. Las, le Tchèque n’a pas pu tout faire tout seul. Même le retour au jeu de Nüssli n’influença en rien le misérable collectif rhénan.

Un match moyen, et encore…

Au début du match, on pouvait déjà sentir les Bâlois au fond du bac. Le seul joueur tentant de motiver ses troupes était le portier remplaçant, Reto Schürch. Plutôt révélateur… Le premier tiers-temps a vu une nette domination biennoise qui s’est logiquement concrétisée par une avance de deux longueurs à la fin de cette période. Le deuxième tiers-temps fut en revanche soporifique au possible. Bienne recula d’un cran, alors que Bâle fut toujours aussi incapable de créer quoique ce soit. En fin de match, les Rhénans se montrèrent un peu plus dangereux, mais il était déjà trop tard. A voir ce piteux spectacle, on voit mal comment le cancre de LNA pourrait éviter la culbute. Avec sans doute des joueurs ayant déjà des contacts avancés avec d’autres organisations de l’élite, la démotivation y est totale et on ne peut plus évidente. Au vu du score final de 4-1 en faveur du pensionnaire de LNB n’ayant aligné qu’un seul mercenaire, ça fait réfléchir. Ou pleurer, c’est selon.


Deux buts et un asssist de Tschantré

Ambiance ? Vous avez dit ambiance ?

Autre source de déception, le manque chronique que possède le public seelandais pour s’enflammer. Pour une série où la clé est une promotion en LNA, la faible prestation des fans biennois fit peine à voir. Disons qu’il y a bien eu un semblant d’ambiance dès le 2-0, mais le souffle est très vite retombé. Certes, le match n’était pas très emballant qualitativement parlant, mais tout de même. A trois minutes du terme de la rencontre, le public se réveilla à nouveau, sachant le match gagné. Mais à nouveau, sitôt le coup de sifflet final, plus rien ou du moins pas grand-chose. Tout le monde a sagement quitté la patinoire, sans trop d’effusions de joie.

Carton rouge pour la sécurité

Avant le match, j’attendais avec impatience de voir le contraste saisissant entre le kop biennois plein et le secteur visiteurs peuplé de 28 Bâlois (selon les dernières nouvelles officielles). J’ai rapidement dû déchanter : peu avant le match, une foule de supporters locaux envahirent cette cage à lapin. Les grotesques fans rhénans étaient alors cantonnés dans une zone restreinte délimitée par de simples banderoles. Le tout sous le regard indifférent des sécus biennois et bâlois. Le chemin vers les échauffourées était alors tout tracé.
Comme prévu, ça n’a pas raté : dès la fin du match, une demi-douzaine de jets de bières de parts et d’autres ont suffi à lancer les hostilités. Le service d’ordre fut bien naturellement débordé et l’affrontement a fini par s’étioler de lui-même, faute de combattants visiteurs. Si Bienne compte retrouver la LNA, il devra drastiquement revoir sa copie en matière de sécurité. Au moins, il y aura eu de l’ambiance à ce niveau-là.


Hauer et Bâle seront bientôt à leur place : en LNB

Régis, on est avec toi !

En sortant de ce hangar à copeaux de bois, j’ai croisé de manière fortuite le futur Chaux-de-Fonnier Régis Fuchs. Enfin… il l’a toujours été, remarquez. J’ai donc été le haranguer avant qu’il ne prenne la poudre d’escampette avec ses congénères :
Eh Régis, z’auriez pas 2 petites minutes à m’accorder ? C’est pour CartonRouge.ch…
Grmbl… Ouais bon là je n’ai pas trop le temps !
Ouais mais bon, au point où vous en êtes…
(Soupir lointain et profond) Bon ben allez-y droit direct alors.
Ah c’est cool ça ! Tout d’abord, comment s’est passé la rencontre d’un point de vue personnel ?
Comme d’habitude en ce qui me concerne. Un match de merde de plus à mon compteur. Ça ne fera que le 61ème cette saison.
Vous n’êtes pas un peu dur là malgré la défaite ?
Attends, t’es bien gentil mon petit mais si t’as pas remarqué, je m’emmerde quand même sévère dans ce club de buses sans âme et sans public. Parfois, ces cons en viennent même à offrir l’entrée aux gens, sans résultat. Non franchement, vivement que je me casse, car là j’en ai ma claque.


Régis Fuchs a répondu à nos questions…


En effet, vous faites un peu peine à voir sur le banc, à votre place de surnuméraire attitré… D’ailleurs à quoi pensez-vous dans ces moments ?

Bof, à pas grand-chose. Quand on me demande d’aller sur la glace, j’y vais, j’essaie de faire le moins de conneries possible, et voilà.
Ouais ouais quand même ! Dites plutôt que vous êtes en train de reluquer les jolies naïades présentes en face de vous !
Non mais ça va pas non ?!?! Enfin… (long silence), c’est vrai qu’il y en a qui sont plutôt bien foutues non ? Surtout celle au 3ème rang là, avec son petit jean moulant taille basse. Je l’aurais bien… oui enfin bref ! C’est pas le sujet.
C’est pas faux, même si je dois vous donner raison sur le potentiel évident de cette jeunette. Dernière question : votre motivation sera-t-elle encore présente la saison prochaine, en dépit de votre âge avancé ?
Vous savez, à défaut de grives, on bouffe des merles. Alors autant aller retrouver mes racines. Bon, à la Tchaux, y’a pas grand-chose à faire à part peller la neige 10 mois sur 12. Mais c’est au moins l’occasion d’évoluer dans un lieu où les gens s’intéressent un peu plus au hockey. Et puis, ils sont du genre indulgents, les Chauxois. Même si je joue comme une pive, je sais qu’ils ne vont pas m’en tenir rigueur car je suis un enfant de la région.
Alors merci encore Régis et bonne continuation. Vous avez toute ma compassion.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Bienne – Bâle 4-1 (2-0 0-0 2-1)

Stade de Glace, 6343 spectateurs.
Arbitres : MM. Kurmann, Wehrli et Wirth.
Buts : 6e Miéville (Tschantré, Peter/5 c 4) 1-0, 14e Truttmann (2-0), 48e Tschantré (Truttmann/4 c 5) 3-0, 48e Tschuor (Gerber, Hauer) 3-1, 59e Tschantré (dans la cage vide) 4-1.
Bienne : Wegmüller; Gossweiler, Reber; Diethelm, Thommen; Kparghai, Fröhlicher; Beccarelli, Peter, Ehrensperger; Tuomainen, Miéville, Brägger; Truttmann, Tschantré, Korsch; Pasche, Wetzel, Zigerli. Entraîneur: Heinz Ehlers.
Bâle : Züger; Hauer, Collenberg; Horak, Wüthrich; Gerber, Randegger; Duda, Camenzind, Nüssli; Rubin, Tschuor, Voegele; Della Rossa, Walker, Schnyder; Rieder, Studer, Fuchs. Entraîneur: Glen Williamson.
Notes : Bienne sans Meyer, Tremblay, Kamerzin, Burakovsky et Gerber (blessés), Bâle sans Sarault (suspendu), Bundi, Stalder, Plavsic, Hudec et Papineau (blessés). Tirs sur le poteau de Tschantré (9e), Camenzind (33e) et Tuomainen (45e). Temps-mort demandé par Bienne (57’46)
Pénalités : 7 x 2′ contre Bienne, 11 x 2′ + 1 x 10′ (Hauer).

Écrit par Mathieu Nicolet

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