Ronaldo, phénomène et polémique

Victime d’une rupture du tendon rotulien contractée lors du match entre l’AC Milan face à Livourne le 13 février dernier, la situation de Ronaldo Luis Nazario de Lima ne laisse aucun fan du ballon rond indifférent. La faute au dopage ?

Dernièrement, Pelé avait déclaré qu’il ne croyait pas au retour de Ronaldo en tant que joueur et avait été aussitôt contredit par Zinedine Zidane, l’ancien numéro dix de l’équipe de France affirmant que Ronaldo est un battant et qu’il parviendra à refouler les pelouses au plus haut niveau. Cependant, même les fans les plus fervents du club «Rossonero» ne croient plus au retour du «Fenomeno». Il faut dire qu’il n’a pas été épargné par les blessures qui sont venues entacher sa formidable carrière, comme si tout était trop beau pour être vrai. Retour sur une carrière chahutée !

Ses débuts au PSV

Ronaldo Luís Nazário de Lima entame sa carrière professionnelle en 1993, à l’âge de 17 ans, sous les couleurs blanches et bleues du Cruzeiro Esporte Club, inscrivant 12 buts lors de ses 14 matchs disputés au cours de la saison 1993-1994 avec le club de Belo Horizonte. Les qualités de ce jeune prodige sautent aux yeux des plus grandes sociétés du monde du ballon rond. Ainsi, Ronaldo disputera ses deux prochaines saisons avec le club hollandais du PSV Eindhoven qui acquiert ses droits pour la somme de 6 millions de dollars. En deux saisons avec le club hollandais, «il Fenomeno» dispute 57 matchs et collectionne 55 buts. Son incroyable talent désormais confirmé, tous les clubs d’Europe ont les yeux rivés sur lui et c’est finalement au FC Barcelone que l’attaquant brésilien atterrit. Lors de son unique saison (1996-1997) avec le club catalan, Ronaldo inscrit 47 buts en 49 matchs, remporte la Coupe des Coupes, la Coupe d’Espagne, la Supercoupe d’Espagne ainsi que la Supercoupe d’Europe et termine meilleur buteur («Pichichi») de la Liga avec 34 buts.

Au terme de la saison 1996-1997, il devient l’objet d’une forte convoitise de la part du président de l’Inter Massimo Moratti et finit par signer un contrat le liant au club lombard. Le phénomène débute en fanfare avec le club milanais en remportant la Coupe de l’UEFA et le Ballon d’Or dès sa première saison. Au terme de la saison 97-98, le Brésilien dispute la Coupe du Monde avec la sélection «auriverde» en France et parvient en finale contre les hôtes du tournoi. Mais le malheureux est victime de convulsions d’origine épileptique et débarque au Stade de France une heure seulement avant le coup d’envoi tant attendu.  Avec leur meilleur atout dans un mauvais jour, le Brésil s’incline lourdement 3-0 face aux Tricolores.

L’interminable blessure

Revenons au chapitre Inter : en 1999, le phénoménal attaquant brésilien est victime d’une rupture du tendon rotulien de la jambe droite. «Ronnie» doit subir une intervention chirurgicale et est éloigné des pelouses de Serie A pour 6 mois. En 2000, à nouveau disponible, il entre en cours de jeu lors du match aller de la finale de Coupe d’Italie, opposant, au Stade Olympique de Rome, les Nerazzurri aux Biancazzurri de la Lazio. Mais encore une fois, le même tendon rotulien qui l’avait tenu éloigné des terrains lâche et force Ronaldo à quitter le terrain 6 minutes seulement après son retour tant attendu.

Agé de seulement 23 ans, Ronaldo entre dans un interminable tunnel sombre ou la sortie ne semble être qu’un lointain mirage qu’il n’ose espérer. La carrière de Ronaldo est fortement compromise. Cependant, il déjoue les pronostics et, à la fin de 2001, un an et demi après le malheureux épisode, Ronaldo est à nouveau disponible. L’actuel entraîneur de l’Inter, l’Argentin Hector Cúper préfère préserver Ronaldo et attendre le bon moment avec de l’utiliser. Ainsi, Ronaldo effectuera son grand come-back au terme de la saison 2001-2002 et est tout aussi talentueux que lors de l’ère précédant ses blessures au genou droit. La poisse qui persécute Ronaldo depuis ses débuts avec l’Inter ne le lâche pas, mais cette fois, elle est de nature sportive : le 5 mai 2002, l’Inter est battue par la Lazio de Rome et se voit dépassée par la Juventus qui remporte le Scudetto in extremis. «Il Fenomeno» veut à tout prix effacer ses derniers moments passés en Nerazzurro et y parvient.

Les succès

En effet, le Brésilien remporte la Coupe du Monde 2002 en Corée du sud et au Japon et devient le meilleur buteur de ce fabuleux tournoi avec 8 réalisations dont 2 inscrites en finale lors de la victoire (2-0) face à la Nationalmannschaft.

Ronaldo et son entraîneur Hector Cúper ne s’entendent plus et pour cette raison, le phénomène demande à être vendu. Les interminables tractations avec l’Inter débouchent sur un contrat signé en faveur du Real Madrid. Lors de sa première mi-saison disputée avec les Galactiques, récents vainqueurs de la Ligue des Champions, il remporte la Supercoupe d’Europe 2002 ainsi que la Coupe intercontinentale. Ces deux titres ajoutés au titre de meilleur buteur acquis lors de la Coupe du monde remportée avec les «Auriverde» valent au «Fenomeno» de s’adjuger son second Ballon d’Or. Sa splendide première partie de championnat est couronnée par la victoire de la Liga espagnole.

En plus des formidables titres remportés lors de sa première saison sous le maillot des Merengue, Ronaldo peut se vanter des 104 buts inscrits en 177 matchs officiels disputés avec les «Galacticos». Même si les 3 saisons et demies qui suivirent la glorieuse épopée furent plus stériles en succès, le Brésilien remporta tout de même une Supercoupe d’Espagne et, à titre personnel le trophée Pichichi (une fois de plus).

Cependant, la fin de la grande parenthèse de Ronaldo avec le Real n’est pas des plus faciles à gérer. Le public ne lui apporte plus son soutien, le jugeant trop gros pour pratiquer le football (l’année dernière un problème à la tyroïde lui avait été diagnostiqué par MilanLab). Peu utilisé, les dirigeants des «Galacticos», décident de mettre en vente l’attaquant brésilien. En janvier 2007, c’est à nouveau à Milan que Ronaldo atterrit, mais cette fois, son contrat, valable jusqu’au mois de juin 2008, le lie au rival de l’Inter, l’AC Milan.

De retour à Milan

Malheureusement, comme il a déjà foulé les terrains en Ligue des Champions avec le Real, le règlement ne permet pas l’attaquant de jouer avec un autre club et il ne peut ainsi contribuer à la victoire des Rossoneri en Champions League. Cependant, lors des 14 matchs qu’il dispute de janvier à mai, Ronaldo inscrit 7 buts et fait taire ses détracteurs. Victime de pépins à la cuisse à l’entre saison, Ronaldo manque la première partie de l’édition 2007-2008 de Serie A. Le Brésilien dispute son premier match face à Cagliari, après 3 longs mois d’absence. Attendu pour le match de Ligue des Champions opposant l’AC Milan au Benfica, Ronaldo est victime d’une blessure au mollet lors de l’échauffement. Ce nouvel inconvénient l’empêche de disputer la Coupe du monde des clubs, remportée par son club. Alors que tous les supporters Rossoneri croient que le phénomène doit tirer un trait sur sa carrière professionnelle, le Brésilien âgé de 31 ans fait son retour face à Napoli et inscrit 2 buts.

Tout semble finalement rouler pour Ronnie, mais lors du match à domicile face à Livourne il est victime de la même blessure qu’il avait subie avec l’Inter (rupture du tendon rotulien), mais cette fois du genou gauche. Ronaldo est opéré à Paris par le Dr. Saillant qui l’avait déjà opéré auparavant. Ce dernier estime que «Il Fenomeno», dans le meilleur des cas, ne pourra refouler les pelouses avant 9 mois.

La polémique dopage

Ces multiples blessures dont l’attaquant brésilien a été victime particulièrement vers la fin de sa carrière soulèvent une vive polémique. Dernièrement, le Dr. Bernardino Santi, coordinateur de la lutte antidopage pour la Fédération brésilienne de football, affirmait que les blessures à répétition qui ont touché le phénomène étaient l’effet secondaire des nombreux anabolisants que le Brésilien aurait pris lors de son passage au PSV Eindhoven. Le Dr. Santi déclarait que lorsque Ronaldo était arrivé aux Pays-Bas en 1996, alors âgé de presque 20 ans, il était d’une constitution très fine et que le club lui avait administré des substances anabolisantes afin de renforcer sa structure musculaire, ajoutant que les effets néfastes des anabolisants peuvent survenir 10 à 20 ans après la prise des produits.

La fédération brésilienne de football a illico presto remercié le Dr. Santi mais ce dernier a continué à lancer ses accusations dans divers médias. Ronnie a bien évidemment démenti quelconque prise de produits dopants. Je suis un très grand fan du phénomène mais je dois avouer que le Dr. Santi ne semble pas avoir tort. Il suffit de jeter un coup d’œil sur des photos du Brésilien avant son arrivée au PSV Eindhoven et de les comparer à celles de l’ère post-PSV. Il faudrait être affecté d’un grand trouble de la vision pour ne pas s’apercevoir que la musculature de Ronaldo, principalement les jambes, ont grossi monstrueusement. De plus, comment donner tort au Dr. Santi qui est si bien placé pour connaître l’effet bénéfique et néfaste en même temps des anabolisants et des produits dopants ?

Mais qui faut-il blâmer dans tout cela ? Pas le joueur en tout cas. Est-ce que vous croyez un instant que les responsables du PSV ont demandé à un jeune Brésilien de 20 ans débarquant en Europe s’il était d’accord de se soumettre au «traitement» à base d’anabolisants ? Ronaldo est sans doute le joueur de foot qui a le plus souffert des effets secondaires des produits dopants, produits dont il n’aurait pas eu besoin pour connaître une formidable carrière et qui l’auront finalement desservi en lui faisant rater de nombreux rendez-vous sportifs, en victime la plus spectaculaire du foot-business. Ronaldo, footballeur exceptionnel et homme si généreux, j’espère du fond du cœur que tu reviendras car tu mérites une meilleure fin de carrière.


Une image de la Coupe du Monde 2010 ?

Écrit par Grégory Soldati

Commentaires Facebook

8 Commentaires

  1. j adore ce joueur vraiment trop fort.
    Dernièrement Zidane lors dun entretien à avouer que cest le joueur qui la le plus impressionné de sa carrière en match et surtout à lentrainement pour moi ca veut tout dire (sachant que cest souvent à lentrainement quon voit tout le potentiel dun joueur).

    Sinon cest que mon avis mais lhygiène du joueur est aussi peut-être pour quelque chose dans les blessures à répétition (lautre ronnie prend gentillement le même plan de carrière….). Mais pour moi cest ce qui fait le charme de ce joueur hors norme ça le rend plus humain avec au moins un ou deux défauts.
    Jéchangerais pas un baril du VRAI ronaldo contre 100 baril du ronaldo tecktoniste mancunien.

  2. si tu ne respectes pas ton corps (agression de substances douteuses & alimentation déficiante), tu paies la facture tot ou tard dans le foot moderne. Triste sort pour ce joueur dexception qui a été trvs mal conseillé durant sa carrière….un peu comme Vogel…(cest un gag…)

  3. bsr.pour ce joeur ya pas d’autres comme lui,ile est unique,c’est un vrai phenomene.je l’aime fort et j’attends son routour avec impatience.

  4. ronal è le jour de mon epoque ,la bessure a fait perdre les TV de l’argent et les concpteurs de Jeux video.
    Moi je l’adore………….le phenomène du siecle.

  5. VOUS AVEZ OUBLIE LES AGRESSIONS QU’IL SUBISSAIT SOUS L’OEIL INCOMPETYENT DES ARBITRES ET LES PRATIQUES DE MAGIE NOIRE DES FRANCAIS EN 1998 AVEC L’AIDE DES MARABOUTS SENEGALAIS

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.