Genève-Servette : la tête dans le sac

Lors de chacune des séries de play-offs précédentes, Genève-Servette est passé complètement à côté d’un match. En finale, c’est désormais également le cas après l’acte III. Un égarement qu’il s’agira de ne pas renouveler.

C’est un fait : les Lions de Zurich sont intrinsèquement tellement supérieurs aux Genevois qu’ils peuvent se permettre de n’être pas géniaux et rester toujours à proximité. Et lorsque leur adversaire n’est plus aussi à son affaire que depuis le début de la saison, alors il devient bien difficile de les inquiéter.Deux minutes n’étaient pas encore jouées que les hommes d’Harold Kreis bénéficiaient d’un coup de pouce du destin, sous la forme d’un tir anodin de Daniel Schnyder dévié par on-ne-sait-trop-qui dans la mêlée qui squattait le slot. Mais les Genevois n’étaient pas beaucoup plus malheureux, égalisant alors qu’ils avaient installé le jeu dans le camp adverse à 4 contre 5. Le tir de Bezina, en position idéale, glissait sous le bras d’un Ari Sulander qui connaissait là, mais on ne le savait pas encore, son seul moment de faiblesse de la partie.


Alston à la lutte avec Gobbi

On pouvait alors penser que les choses étaient rentrées dans l’ordre. Mais deux minutes plus tard, Juraj Kolnik, très gourmand et un brin perso ce soir, perdait bêtement le palet dans la zone neutre, face à la ligne zurichoise la plus constante, la troisième. Le contre fusait et Kevin Gloor, parfaitement décalé par Alexeï Krutov, ne laissait aucune chance à Gianluca Mona.
Contraints une nouvelle fois de courir après le score, les Aigles commençaient déjà à montrer quelques signes de confusion. Par exemple, on voyait Olivier Keller, véritable roc dans les séries, dégager sur un Zurichois dans sa zone. Le Genevois parvenait toutefois à récupérer le puck et à lancer Morris Trachsler, qui centrait pour une parfaite déviation de Thomas Deruns.
Malgré une scène digne de Marignan devant la cage grenat aux alentours de 15’15, le score en restait à la parité pour le premier thé, et l’espoir demeurait donc chez les locaux.
Pourtant, désormais, plus rien n’allait tourner pour eux. C’est une nouvelle erreur individuelle, une approximation de Sebastian Schilt dans sa zone, qui offrait le but de la victoire au duo Thibault Monnet-Jan Alston, bien discret jusque là.
Et comme en face, les Servettiens faisaient preuve d’un manque de lucidité crasse à la relance et rataient des passes faciles, ils peinaient sérieusement à porter le danger. Pour ne rien arranger, l’équipe perdait parfois le sens du collectif et la solidarité qui a fait son succès. Notamment lorsqu’en fin de match, certains cherchaient systématiquement à sauver la mise tous seuls. Si l’on ajoute un power-play bien pâle et peu aidé par une pénalité de méconduite infligée à Serge Aubin en fin de match, on mesure l’impuissance offensive démontrée.


Les Zurichois jubilent, la série est relancée

Preuve enfin que décidément quelque chose ne tournait pas rond dans la maison genevoise : Chris McSorley ne prenait pas de temps mort et se la jouait petit bras, attendant les vingt dernières secondes pour sortir son gardien, alors que plusieurs engagements en zone offensive lui avaient offert la possibilité de forcer le destin.
Jusqu’à présent, la réaction après un match raté a toujours été impressionnante. Qu’en sera-t-il cette fois ?
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

GE-Servette – ZSC Lions 2-3 (2-2 0-1 0-0)

Patinoire des Vernets, 6’837 spectateurs (guichets fermés).
Buts : 1’54 D. Schnyder (L. Grauwiler) 0-1, 4’51 G. Bezina (F. Conz, L. Meunier / 4 contre 5 / J. Kolnik) 1-1, 6’56 K. Gloor (A. Krutov, V. Lakhmatov) 1-2, 14’34 T. Deruns (M. Trachsler, O. Keller) 2-2, 33’37 J. Alston (T. Monnet) 2-3.
Arbitres : N. Mandioni ; J. Simmen, A. Sommer.
Genève-Servette : G. Mona ; G. Bezina, J. Mercier ; O. Keller, J. Gobbi ; R. Breitbach, M. Hoehener ; S. Schilt ; J. Kolnik, S. Aubin, F. Conz ; I. Fedulov, L. Meunier, J.-P. Vigier ; T. Deruns, M. Trachsler, S. Lüssy ; Jér. Bonnet, G. Augsburger, C. Rivera ; T. Rüfenacht. Absents : J. Cadieux, P. Savary (blessés), K. Law, Jul. Bonnet, F. Hecquet, F. Heynen (surnuméraires).
ZSC Lions : A. Sulander ; R. Suchy, S. Blindenbacher ; L. Leeger, M. Seger ; D. Schnyder, A. Stoffel ; C. Cadonau ; R. Gardner, A. Wichser, P. Sejna ; J. Alston, D. Pittis, T. Monnet ; V. Lakhmatov, K. Gloor, A. Krutov ; M. Murovic, L. Grauwiler, M. Bastl ; K. Lindemann. Absents : B. Forster (suspendu), D. Johner, R. Pavlikovsky, A. Lemm, M. Wichser (surnuméraires).
Pénalités : 5 x 2’ + 10’ (S. Aubin, charge contre la tête) contre Genève-Servette, 5 x 2’ contre les ZSC Lions.
Notes : 46’13 M. Seger tire sur le poteau. 59’40 G. Mona sort enfin.

Écrit par Yves Grasset

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5 Commentaires

  1. Très bon résumé de la partie. Rien ne tounait correctement pour Genève.
    Dommage que ce match fut retransmis à la télévision parce quil ne reflète pas le niveau de Genève.

  2. en tout cas une chose est sure….. si on voit lémotion quil y avait, que ce soit au niveau du public ou des joueurs, dans les séries Berne-Gottéron ou Genève-Gottéron, et bien cette finale parait bien pâle… Genève cest mieux quà Zürich niveau ambiance mais tout de même… on reste sur notre fin…. quels matchs misérables, heurtés, durs à souhait, tactiques, dans un Hallenstadion où on entend les claquements des cannes, où il ny a que le jeu du milieu de zone qui devient important…. après une saison si brillante de tous les clubs de ligue A(excepté Basel) on espérait vraiment une finale hors norme….. quelle tristesse cette fin de championnat…. GROS SOUPIR…..

  3. Bon, niveau finale, il ne faut pas sattendre à un jeu ouvert comme le 6ème zsc-davos. Malgré ça, je trouve quil y a de lintensité et de belles actions de jeu.
    Côté ambiance, cest sur que ce sont les 2 pires patinoires, avec bale bien sur.

  4. intensité ça cest sur….. mais sur le porteur du puck et pas sur le puck lui même…..

    belles actions…. ouais bof…. toujours le même schéma… un contre, passe de gauche à droite sur lailier qui score….

    pas de fantaisie dans le jeu, ni de lumière, juste 2 très bon coachs qui saffrontent avec des joueurs physiques qui savent casser le jeu….

    perso jaime pas…

    mais effectivement ce que tu dis est vrai, zsc davos cétait ouvert (et cest souvent le cas avec davos par ailleurs)….. dommage car pour les fans cest plus sympa… ou la finale Berne-Gottéron dil y a déjà très longtemps…..

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