Juin : j’ai l’air bien con

Je ne crois pas que le mérite existe en sport. Seule une chose compte : le résultat. C’est sans doute pour cela que j’ai toujours beaucoup aimé le football italien et que je me suis souvent bien marré quand j’entendais les gens autour de moi m’expliquer que telle équipe jouait bien, que telle autre privilégiait l’attaque, etc.

Juin 2008 : l’Espagne est championne d’Europe ! En battant en finale l’Allemagne, une formation dont on ne peut pas dire non plus qu’elle est attentiste. Bref, le sacre du risque, du beau jeu, de la pureté technique au détriment de la science tactique ou de la puissance physique. Un sacre… mérité, je dois bien en convenir.Cet Euro 2008, à part le fait qu’il a été organisé sous la pluie et le froid dans des pays aussi joyeux qu’un camp de travail dans la Sibérie stanilienne, fut une vraie réussite. Pas mal de buts, plusieurs équipes séduisantes, des révélations, des confirmations, et Cristiano Ronaldo en pleurs. Non, franchement, un très bon bilan.
Mais j’avoue que j’ai l’air bien con avec mes conceptions footballistiques. Je vous en ai déjà exposé les premiers points. Je poursuis en vous renvoyant à la présentation de l’équipe d’Espagne dont je m’étais fait l’auteur avant la compétition. Vous comprendrez sans doute mon désarroi. En résumé, j’expliquais que l’Espagne ne gagnerait pas à cause de son vieux machin d’entraîneur, El Abuelo Arragones.

Ouais, ben là, j’avais fait fort ! Je me dois ici de présenter mes excuses à celui qui a su gommer la plupart des travers de la Seleccion pour cet Euro. Sa force ? Avoir mis fin à la guerre perpétuelle entre joueurs du Real Madrid et de Barcelone. Comment ? En ne prenant de Madrilènes que le minimum vital, à savoir Casillas et Sergio Ramos.
On l’a très peu dit, mais l’Espagne a également opéré un changement radical dans son football. Souvent sclérosée par l’importance prise par sa plaque tournante du milieu de terrain – l’époque des Milla, Amor, Guardiola, Baraja -, elle s’est muée en machine à gagner, n’hésitant plus à sauter une ligne pour trouver Torres en pointe alors qu’avant, elle passait systématiquement par son demi défensif, ralentissant le jeu.
Un coup de maître rendu également possible par la fuite de pusieurs joueurs hors de la péninsule, en Angleterre, où les Fabregas et consort ont appris bien des choses et sont surtout sortis du schéma classique et martial Real/Barça.
Mais bon, j’ai ma fierté. D’autant plus que je détiens la vérité et que vous êtes tous des abrutis (voir mon portrait dans la rubrique «Qui sommes-nous»). Je ne peux m’empêcher de parler du fait que l’Espagne, en quart de finale, n’a sorti l’Italie qu’aux tirs au but. Une loterie (je dis ça maintenant, mais si ça avait été l’inverse, j’aurais considéré l’exercice comme tout à fait régulier) qui peut pencher d’un côté comme de l’autre.
L’élimination habituelle d’Espagnols méritants mais battus par le réalisme transalpin que je prédisais avant la partie. Et, comme vous le savez tous, l’Italie serait allée au bout de l’aventure. Mais bon, ne faisons pas la fine bouche, on a évité le Portugal. Et ça, c’est plutôt précieux.

Écrit par Psyko Franco

Commentaires Facebook

6 Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.