Et un, et deux, et trois, et Qatar !

Il faut être téméraire pour chroniquer l’équipe de Suisse, qui multiplie les scenarii les plus dingues et les retournements de situation les plus fous. Mais bon, je suis un homme courageux, sinon je ne sauterais que des pédiatres. Alors allons-y !

Le match en deux mots

Breathe, breathe !

L’homme du match

Seferovic. S’il avait planté son péno en Irlande du Nord, on aurait été quasi qualifiés au coup d’envoi, et du coup on se serait emmerdés.

La buse du match

Cette vidéo a été prise par Sébastien Guénat, le 8 septembre 2021, chez moi, au coup de sifflet final du tant désolant Irlande du Nord-Suisse. Vous reconnaîtrez notre légende Robin Chessex, ex-chroniqueur mythique de la Nati sur Carton-Rouge (et pas du tout saoul, qu’est-ce que tu vas croire !)

Perso je suis super-content qu’on ait un chroniqueur sur place.

Le tournant du match

Ce match, c’est zéro à zéro à la mi-temps, après six ou sept occasions de but et onze corners en quarante-cinq minutes, l’œil rivé sur le score de l’Italie en Irlande du Nord.

Puis une deuxième mi-temps martienne, avec six goals (dont deux annulés sur hors-jeu), un poteau, quatorze changements offensifs, deux bouteilles de rouge et trois érections (avec probablement deux ou trois taches dans le calbute, faudra que je contrôle ça).

En 2021, regarder l’équipe de Suisse quand on a besoin de calme et de tranquillité, c’est un peu comme lire Mein Kampf quand on a besoin de douceur.

L’esthète du match

Allez, une dernière fois cette année ! J’ai encore des lecteurs et des potes qui me disent qu’ils la regardent chaque fois jusqu’au bout… Alors je rappelle que l’esthète de TOUS les matches à venir de la Nati dans les 20 prochaines années restera à jamais Pogba et sa petite danse de merde sur son goal le 28 juin.

Je vous la remets pour le plaisir, et je parie que vous serez nombreux à finalement revoir la vidéo jusqu’au bout. Y a pas de mal à se faire du bien.

Le geste pourri du match

Cette première période durant laquelle, à force que nous dominions stérilement, nos adversaires ont réussi petit à petit à nous instiller le poison du doute, ce qui est somme toute normal pour les inventeurs du parapluie bulgare.

A la fin, c’est quand même eux (et mon calbute, donc) qui sont dans le yaourt (bulgare, toujours), juste retour des choses.

Sinon j’ai bien aimé aussi la tronche des joueurs bulgares pendant leur hymne, une mélodie tellement soviétique qu’elle te donne envie de sortir le knout. Tu sens bien que sourire serait considéré comme une insulte au pays, ça respirait tellement la joie de vivre qu’on aurait dit l’équipe nationale ouïghoure.

 

L’anecdote

Fut une époque où la Bulgarie était un sacré morceau. Au mitan des années 1990, la sélection emmenée par Hristo Stoitchkov, Emil Kostadinov et Krasimir Balakov (sans oublier feu le si sexy Trifon Ivanov…) était capable de taper n’importe qui, au hasard l’Allemagne en quart de finale du Mondial 1994…

A l’époque quand tu recevais la Bulgarie, je te promets que tu ne te demandais pas si cela allait être possible de leur planter 4 ou 5 goals.

Y a dû avoir une catastrov depuis : aujourd’hui, tu entends parler de Bulgarie, tu penses à un parfum de luxe.

Le chiffre à la con

Yasen Petrov, le sélectionneur bulgare, a titularisé contre la Nati son cinquième gardien en huit matches. Comme ce dernier a pris quatre goals, je suppose que Petrov n’a pas fini de tâtonner. Cher lecteur, si tu as une vague grand-mère née à Plovdiv et que tu as encore tes quatre membres (peut-être même que trois peuvent suffire), si tu es capable de perdre du temps dès la troisième minute et de chanter un hymne triste qui dure trois plombes en faisant la gueule, tu as toutes tes chances.

Et sinon, dans les tribunes ?

14’300 Suisses déchaînés, des encouragements constants, plus de cloches que de Bulgares, au moins une trompette, et plein de « J’y étais » pour les 10 ans à venir.

La minute Pierre-Alain Dupuis

Pascal Droz : « Vous étiez 200’000 vendredi contre l’Italie devant RTS2, vous ne devriez pas être moins nombreux ce soir ». Alors bon, comment t’expliquer sans te décevoir que les 40’000 Ritals qui mataient le match vendredi sur RTS2 ne seront que partiellement remplacés par les douze Bulgares qui se sont connectés hier soir depuis leur ambassade à Genève via le réseau 3G ?

Sinon, en fin de match, Lemos qui commente quasi les deux matches en même temps, celui de Belfast et celui de Lucerne, et qui passe de l’arrêt sur la ligne de Bonucci au bel assist de Steffen, ça restera mythique.

Plus inoubliable en tout cas que ce dialogue en début de deuxième mi-temps, pendant lequel Lemos cherche à meubler en racontant à Von Bergen sa trépidante discussion avec le responsable des chaussures et crampons de la Nati (un surnommé « Tchuppi ») qui, en réponse à une question sur l’état de la pelouse de Lucerne, et accrochez-vous, lui a répondu « No comment », ça valait bien la peine de nous faire chier trois minutes. Je comprends bien que parfois il faille meubler, mais là on était au niveau du Père Lachaise.

La rétrospective du prochain match

Je n’ai aucune idée de quel sera notre prochain match. Ligue des Nations, amical, qualifs de l’Euro 2024 ? A tous les coups ce sera un 4-3 avec quatre goals annulés par la VAR, trois pénos dont deux ratés (y compris un sur une panenka), et deux expulsions de chaque côté alors qu’un nul suffisait à qualifier l’équipe recevante si elle confirmait au match suivant par une victoire par deux buts d’écart (mais sans en prendre plus que un à domicile).

Le football est un jeu universel parce qu’il est simple. Et c’est important qu’il le reste.

Voilà chères lectrices, chers lecteurs, après avoir chroniqué quinze matches de la Nati cette année (et mis un tampon à Shaq au passage), je vais cuver un peu jusqu’en 2022. Je vous souhaite une bonne fin d’année sur carton-rouge !

A propos Yves Martin 247 Articles
Cette Nati a deux vertus : celle de faire rêver quasi tout son peuple, et celle d'emmerder les connards de la fachosphère. Longue vie à elle.

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6 Commentaires

  1. Pas un mot sur la résurérection de Shaq?
    Et l’avènement de Okatropfort?

    Merci Martin pour ces 15 chroniques hilarantes. Je suis un lecteur assidu
    Hop LS et Hop Suisse

  2. A l’image des excellents David Lemos et Steve von Bergen, tu nous as fait vivre cette fabuleuse année de la Nati avec talent, passion et humour. Merci Martin.

    Et merci aussi à la Nati de nous avoir offert les deux plus beaux lundis soirs de notre année, voire de notre vie.

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