Sissi ? No, no.

Pour concurrencer lematin.ch et Nicolas Jacquier dont la prose épistolaire n’a d’égale que le vocabulaire infantile de Loana, Carton-Rouge.ch a décidé de faire exploser l’échelle des valeurs de la presse en Romandie. En effet, pour cette fin d’Euro 2020, la Rédac a cassé sa tirelire en recrutant un fin connaisseur du foot italien, Johann Lonfat, lui qui joua pendant 5 ans à l’AC Socho, club emblématique de la Série A (© Wikipédia). En nous pronostiquant un match serré avec un but d’écart, il n’avait pas tellement vu faux. Mais bon, on doit avouer qu’on a plutôt rongé notre frein que nos ongles dans ce match qui aurait dû commencer par les prolongations. Pataude et mal prise aux entournures par d’étonnants Autrichiens qui ont orchestré leur pressing tel une somptueuse symphonie de Mozart, la Squadra s’en est sortie grâce à Chiesa, bien qu’ayant souvent brulé la chandelle par les deux bouts. Le purgatoire ne fut pas si loin pour un Mancini crispé et crispant si bien que l’Italie a gagné ce soir, mais aussi peut-être perdu. Amen.

Le match en deux mots

Logique illogique.

L’homme du match

Déjà bien en vue contre l’Ukraine et les caravaniers du Nord, Xaver Schlager nous fit à nouveau un petit récital de pressing et contre-pressing qui furent si intenses qu’il ne nous surprendrait pas que le milieu autrichien soit ressorti de cette soirée totalement essoré. Le grand perdant ce soir, ce n’est sûrement pas cet ex du RB Salzbourg mais plutôt Wolfsburg qui va se faire chiper son soliste autrichien par un club anglais ambitieux, du style Brentford ou Burnley.

La buse du match

Un jour il faudra quand même se rendre à l’évidence que Marco Verratti serait plus utile dans le comité syndical de Pernod Ricard que dans un onze de foot. Volant la place de Locatelli ce soir, le joueur du PSG mit l’Italie dans le mauvais sens d’entrée avant de l’entrainer dans un coma éthylique quasi fatal. Sorti à juste titre vers la 70ème, Verratti démontra à nouveau qu’il n’est qu’un petit roquet contestataire doté d’un talent fou mais qui s’évertue à tout faire pour gâcher l’or qui lui sert de pied. A force de se la jouer à la Balotelli, il finira probablement à Newcastle, puis à Middlesbrough avant de partir au Qatar à Al Sadd pour le projet sportif.

Le tournant du match

Cette maudite 64ème minute où Marko Arnautović nous invente un petit joyau de coup de tête qui crucifie Donnarumma avant que cette tout aussi maudite VAR vienne nous voler ce but pour un hors-jeu du poil de pubis de Marko. Juste mais rageant, pardon, hyper-rageant.

L’esthète du match

Qui d’autre que l’angélique Federico Chiesa ? L’attaquant de la Juve nous gratifia sur son but d’un amorti de la tête tout en douceur, d’une touche de balle mystifiante de haut en bas pour finir son chef d’œuvre d’une volée dans un angle pas si évident. Divin.

Fin prêts pour la prochaine saison de « Danse avec les Stars’ »!

Le geste pourri du match

La nouvelle et débile pub Galaxus avec Gilbert Gress aurait dû être ce geste pourri tant elle est grotesque, mais pour rester dans le vrai football, on mettra plutôt en avant la tactique déficiente mis en place ce soir par le traditionnellement bien affuté Roberto Mancini. Attentiste, sans allant et sans idées, l’Italie s’est transformée l’histoire d’un soir en une sorte de duo Parmelin-Cassis. Et ça c’est mal.

Le chiffre à la con

Zéro.

Soit, le nombre de matches joués par l’Italie pendant cet Euro où le commentateur de la RTS n’a pas oublié de vous rabâcher que l’Italie était invaincue depuis 28, puis 29 et désormais 30 matches. Et si vous pensiez impressionner votre copine qui préfère le tchoukball avec cette stat, oubliez ! Par contre, si vous lui aviez dit que la dernière fois que l’Italie s’était imposée à Londres, c’était en 1997 avec un but de Zola, vous auriez vraiment pu faire forte impression. On dit merci qui ?

L’anecdote

Marko Arnautović a parfois été surnommé le Zlatan du pauvre par certaines langues fourchues. Alors, pour que vous vous forgiez votre propre idée, on a enquêté auprès de ses ex-coaches et coéquipiers pour établir certaines vérités au sujet du meilleur ami de la maman du Macédonien Alioski. A lire ce qui suit, on pourrait affirmer que Marko l’incompris est possiblement mûr pour finir sa carrière au FC Sion…. :

• Mourinho : « Il n’est pas à disposition de l’équipe mais du staff médical. C’est un gars fantastique mais il a une mentalité de gamin. Et son meilleur ami (Balotelli) ne vaut pas mieux. Tous deux ensemble et le vestiaire de l’Inter se transforme en une véritable garderie. »
• Larish (recruteur au Werder) : « Il a de lourds problèmes psychologiques sinon il n’agirait pas ainsi. Je lui conseillerais de consulter un psychologue. »
• Frings : « Il conteste trop et dit toujours non. Il doit trouver un équilibre pour ne pas paraitre si arrogant. »
• Eto’o : « Je lui ai filé une de mes Bentley et il a réussi à se la faire tirer »

La rubrique à Polo : Et si CC avait coaché les Autrichiens ?

Bon, disons que bon, les gars. On est là où que vous pensiez pas que je peuve vous amener dans ces prolongations. Mais si vous comptez comme il faut, ils sont onze, on est onze. Ils ont deux pieds comme vous et moi alors si vous faites pas les lopettes, laissez-moi et je m’occupe du reste car ça sert à rien de passer par quatre chemins pour cacher la merde au chat. C’est clair ?

Allez les gars !

Tiens, et si j’y mettais ma tête histoire d’aller chez le dentiste un dimanche ?

Et si le match avait eu lieu en 2020 ?

Il aurait duré 90 minutes pour cause de risques de transmission de COVID entre les joueurs et pour respecter le couvre-feu imposé par ce clown de Boris. Les deux équipes se seraient départagées avec un bon vieux feuille-caillou-ciseau si cher à Frank Ribéry, remporté bien entendu par Chiellini, sur une tricherie que même la VAR n’aurait pu diagnostiquer.

La minute Pierre-Alain Dupuis

Comme de coutume, la RTS nous gratifia d’un festival de sorties qui firent mouche à de nombreuses reprises dans le Bingo de Carton-Rouge.ch.  Entre « les Italiens ont mis le pied sur le ballon » ou « les Autrichiens ont le sens du sacrifice » Rinaldi s’est tout d’abord un peu Paratté (Eeeeeet Ouaaaaiiiiiiis) avant d’élever le niveau en affirmant que dans ce match, « il fallait absolument rendre à César ce qui appartenait à César ». On ne sait toujours pas exactement quoi, peut-être Cléopâtre ou son nez, qui sait ?

Mais c’est bien sur le plateau à Genève que les experts se surpassèrent avec un Pablo Iglesias survolté, sûrement en observant son homonyme italien Chiesa faire le show à Wembley. « Alors Pablo, que va-t-il se passer dans ce match ? » La réponse mit l’ensemble des abonnés de Netflix sur le pied de guerre : « Tout dépendra du scenario du match’ »  Et quand on y ajoute « Les Italiens défendent en avançant” ou « l’Italie voyage bien ensemble sur ce terrain », on ne peut que remercier Pablo de faire virevolter nos méninges de pauvre footeux. On n’y comprend rien mais c’est tellement imagé que ça doit être vrai.

La rétrospective du prochain match

Malgré une domination flagrante (d’après Thomas Meunier), la Belgique s’effrite aux penalties face à une Squadra une nouvelle fois bien chanceuse. La Belgique doit désormais se rendre à l’évidence que son premier rang au classement FIFA est aussi justifié qu’un autocollant végan sur les vitrines d’un McDonald’s.

L’Autriche, quant à elle, devra se rendre en Moldavie pour se qualifier pour la CM du Qatar. Passer de Regent Street à l’avenue Josef Wissarionowitsch Staline de Chisinau en si peu de temps, c’est un peu comme si après tes vacances sur les plages de Saint-Domingue, tu devais partir avec ta belle-famille pour une semaine de camping à Simplon-Village.