Le carnet de notes des joueurs du LHC

Cette année est une grande première : pour la première fois depuis 8 ans, les élèves de la classe vaudoise suivent le programme de l’échelon le plus haut du hockey suisse. Si le changement de niveau est toujours difficile à négocier, les ravages d’EVM n’aident pas non plus. Entre bonnes surprises et désillusions, voici le bulletin intermédiaire des joueurs lausannois sur une échelle allant de 1 à 6. Pour certains, il sera indispensable de corriger le tir afin de ne pas faire échouer la classe. Pour les meilleurs, ils devront poursuivre leurs efforts tout en tirant les traîne-savates vers le haut.

Benjamin Antonietti : 4

La mer est agitée, les creux atteignent plusieurs mètres, les embruns fouettent son visage. Pourtant, Benjamin Antonietti garde tant bien que mal le cap. Talentueux, mais un peu tendre et manquant de rapidité avec ses mains dans le dernier geste, ce qui fait qu’il ne compte que rarement. Pour l’heure, il remplit son contrat et il possède l’avantage de pouvoir être utilisé à toutes les sauces dans toutes les lignes, le tout en étant bon en fore- et back-checking.

Daniel Bång : 4

Récemment, tout le monde s’est donné le mot : avoir un mercenaire capable de travailler dans tous les sens de la patinoire (devant, derrière, de côté, de l’autre côté, au-dessus, en dessous, au travers, à l’endroit, à l’envers, etc…). Le Suédois a montré de bonnes aptitudes dans cette fonction multitâche, mais sans se montrer réellement incisif ni décisif. Cela dit, il joue juste : en écran, sur les rebonds et déviations, ce qui représente la grande majorité de sa récolte de points. Daniel Bång se doit néanmoins de scorer davantage.

Christophe Bays : 4½

Rien à redire sur les sorties – aussi rares fussent-elles – du gardien remplaçant formé au club. Solide et doté d’un calme toujours aussi olympien, le rôle du Lausannois est indispensable dans l’optique d’éviter de trop tirer sur l’élastique Huet. Il faut remonter à l’époque du règne de Ramsès II pour trouver un gardien numéro 2 qui n’inspire pas la crainte lorsqu’il est titularisé.

Codey Bürki : 3½

C’est comme si on demandait à Mimie Mathy de battre le record du monde de Sergeï Bubka sans la perche. Evoluant dans le même registre que Benjamin Antonietti, on en attend bien plus de lui, surtout à la finition. En LNA, ses limites sont apparues avec la même netteté que l’essaim de mouches à merde qui s’est rué aux funérailles de Nelson Mandela. Trop d’erreurs, trop juste, pas assez rapide ni technique ; autant essayer de se montrer positif quant à la situation de la France sur le front de l’emploi. Point positif : le rapport qualité-prix reste intéressant, et ce afin de donner de la profondeur physique à l’effectif – et à moindre coût que certains autres joueurs de 3e et 4e blocs dans les autres équipes.

Florian Conz : 3½

Le capitaine du LHC peine a trouver le rythme. Jouant plus physique qu’avant, le capitaine du LHC est trop irrégulier, perd trop de pucks faciles et donne l’impression de tricoter de la dentelle avec deux battes de baseball. Dans l’élite, Florian Conz serait plus à l’aise en tant qu’ailier plutôt que dans le rôle d’un centre créatif. Encore quelques bonnes charges distribuées çà et là, et le Mathieu Tschantré du LHC pourra se targuer d’être arrivé à «maturité».

Thomas Déruns : 3½

Attendu comme une pièce maîtresse du dispositif lausannois et en dépit d’un début de saison encourageant, l’élève neuchâtelois est victime d’une crise de confiance dont il n’arrive pas à s’extirper. Il faut aussi reconnaître que ses saisons prolifiques sont aussi rares que les conquêtes de Jean-Claude Dusse. Pourtant, ce n’est pas faute d’essayer : s’il ne score pas, il travaille tout le temps, se bat comme un diable, mais souffre d’un manque de chance chronique. Un aller-retour à Lourdes pourrait être une solution.

Daniel Eigenmann : 3

Pour certains, le changement de niveau correspond à se ramasser le bitume en pleine face après avoir sauté du haut du Pont Bessières. Daniel Eigenmann s’y est essayé avec un relatif succès, ce qui lui a permis de partir en pénitence au camp de travail du club ferme chaux-de-fonnier, histoire de se faire les dents.

Colby Genoway : 4

Son départ de Lugano avait été regretté par une frange de loin non négligeable de fans tessinois. Très à l’aise dans l’antichambre de l’élite lorsqu’il n’était pas cassé en mille morceaux, le Canadien au corps de porcelaine a eu des débuts chaotiques au début de saison, mais il a tout amélioré grâce à son abnégation et il demeure l’étranger le plus régulier depuis la mi-novembre. Autre point positif, sa future absence pour cause de blessure ne sera pas aussi dramatique que lorsque le LHC était entièrement tributaire de son efficacité dans la course à la promotion.

Jannik Fischer : 5

C’est bien connu, si un défenseur a été invisible au cours d’un match alors que son temps de glace est comparable à celui de ses congénères, c’est qu’il a réalisé une excellente rencontre. Jannik Fischer symbolise à lui seul cet adage, lui qui ne semble nullement influencé par la catégorie de jeu dans laquelle il évolue. Toujours aussi solide et sobre, sans champagne ni paillettes, le menhir du LHC excelle dans cet anonymat qui lui sied si bien. Sa prolongation de contrat n’est qu’une juste récompense.

Simon Fischer : 4

Le frangin a un rôle, lui, bien plus ingrat : devoir subir les assauts de bûcherons qui confondent ses tibias avec des billots de bois. Ne sachant pas trop quoi en faire, il évolue tantôt comme punching-ball au sein du premier trio, tantôt dans une quatrième ligne rafistolée dans le but de stopper les assauts adverses. S’il paraît trop juste pour l’élite, peu de joueurs sont dotés de ses caractéristiques physiques.

Etienne Froidevaux : 5

Des anciens matous repêchés par les Lions de Malley, il est sans conteste celui qui se met le plus en évidence. Peu en vue, mais toujours présent dans les moments clés, les performances d’Etienne Froidevaux ont même tapé dans l’œil du coach de la Nati Sean Simpson, preuve que son rendement au LHC est loin d’être infâme.

Joël Genazzi : 4½

Possède-t-il le coup de patin de Sidney Crosby ? Non. A-t-il l’efficacité d’un Alexander Ovechkin ? Non plus. Est-il doté du poignet de Joe Sakic ? Certainement pas. Ça tombe bien, car ce n’est pas du tout ce qu’on lui demande. Le robuste nouveau venu a un avantage de taille : celui d’être le digne successeur de Matthias Holzer et de pouvoir évoluer autant comme attaquant que comme défenseur. Jusqu’à présent, Joël Genazzi livre la marchandise.

John Gobbi : 5½

En début d’exercice, le Tessinois voulait peut-être trop en faire. Depuis, le solide défenseur s’est parfaitement recalibré et se trouve être une indispensable pièce de la défense du LHC. Physique comme il le faut sans tomber dans les excès, buteur au rôle essentiel en avantage numérique, John Gobbi se trouve une nouvelle jeunesse.

Cristobal Huet : 5½

Seulement 5½, car la perfection n’existe pas. Admettons que l’assurance tous risques du LHC a permis au club de Malley d’empocher de précieux points rien que grâce aux performances souvent surréalistes du portier lausannois. Ayant fait de gros progrès dans ses sorties et limitant au maximum les mauvaises relances, Monte Cristo peut jouer le rôle du chef d’orchestre permettant au LHC de franchir la barre.

Juha-Pekka Hytönen : 5

L’engagement du Finlandais a été perçu comme le coup de Jan Alston effectué durant l’entre-saison. Maintenant, deux choses : soit ses coéquipiers étaient très en-dessous dès le départ, soit le Finlandais – beau à voir techniquement – était nettement supérieur. Depuis la moitié du mois de novembre, Juha-Pekka Hytönen est moins visible et décisif qu’au début. Habitué à un rôle très défensif, l’international a dû se transmuter en marqueur ; à lui de trouver l’équilibre entre ces deux rôles pour être au bon endroit au bon moment.

Federico Lardi : 4½

Federico Lardi est un homme comblé. Débarrassé de l’éphémère sous-assistant secrétaire-réceptionniste du MOJU Dany Gélinas, le défenseur du LHC peut enfin exprimer son plein potentiel sans être inquiété par des oiseaux de mauvais augure. Parfois aussi discret que Jannik Fischer et soudain aussi offensif qu’un Leeger, Lardi est un joueur étonnant sur tous les points ainsi qu’un pilier du système défensif lausannois.

Larri Leeger : 4

Si Larri Leeger est l’un des défenseurs les plus sujets aux crampes du cerveau, il tente tant bien que mal de mettre de côté ses chevauchées kamikazes et passes-suicide de côté. S’il a déjà joué dans cette catégorie, il a toujours des progrès à faire dans le but d’être un défenseur dominant de LNA.

Johann Morant : 4

A la base, l’engagement de Johann Morant avait comme objectif de faire mal à ses adversaires et non de se faire mal lui-même. Le robuste Français doit apporter cette touche physique qui fait encore défaut dans le jeu lausannois. Encore sur le frein à main, le nouveau renfort peine à trouver ses marques, mais il a au moins su calmer ses nerfs tout en jouant dur. A voir si ses forces (bonne relance, maîtrise du slot et de la zone neutre) iront crescendo avec son retour au jeu.

Caryl Neuenschwander : 5

Le néo-Lausannois suit une évolution à la Hytönen, soit un excellent début de saison suivi par un relatif coup de mou. Il est plus difficile d’écrire son nom et de le prononcer que de décrire son rôle dans l’effectif du LHC. Bosseur invétéré, jouant dans l’ombre des mercenaires et des projecteurs, l’apport de l’ancien Fribourgeois reste important dans le système concocté par l’entraîneur lausannois.

Josh Primeau : inclassable

Parce que :
Josh Primeau est capable de travailler dans les deux sens de la patinoire en même temps.
Josh Primeau contre des tirs à la seule force de sa pensée.
Josh Primeau est capable de faire un hat-trick en un seul tir.
Josh Primeau peut patiner plus vite que la vitesse de la lumière.
Josh primeau peut inscrire des buts sans être sur la glace.
Josh Primeau est capable de jouer plus de 20 minutes par période.
Josh Primeau peut donner de l’effet au puck.
Josh Primeau assiste lui-même ses propres buts.
Josh Primeau est capable d’armer des aces lorsqu’il est à l’engagement.
Josh Primeau n’est jamais hors-jeu. C’est la ligne bleue qui l’est.
Josh Primeau ne commet jamais de dégagements interdits. Tout lui est autorisé.
La Terre comporte 5 éléments : l’eau, le feu, l’air, la terre et Josh Primeau.
Josh Primeau peut effectuer deux «spinoramas» de sens opposé en même temps.
Josh Primeau ne retarde jamais le jeu, il l’avance.
Josh Primeau ne joue pas au hockey. Il est le hockey.
Josh Primeau ne cherche jamais de solutions : il les trouve.
Et Dieu créa la Terre, et Josh Primeau créa le hockey.

Alain Reist : 4

Utilisé avec parcimonie cette saison et compte tenu du niveau de jeu et de son âge, l’apport du Jurassien – bernois ou pas, c’est pareil – est spécifique : sortir un potentiel nuisible hors du match, ce qu’il est parvenu à faire avec succès avec Vandermeer par exemple. Pour le reste, il faut bien admettre que l’apport de l’arrière du LHC ne lui permet pas de bénéficier d’un temps de glace astronomique, lui qui doit être le seul à distribuer plus de pains que de coups de patin au cours d’un match. Advenu du fait que la quasi-totalité des arrières lausannois répondent aux attentes, gageons qu’il répondra présent en cas de besoin.

Paul Savary : 3

Paul Savary est une victime collatérale du système ultradéfensif mis sur pied par John Fust, pardon Elhers, enfin peu importe. Relégué dans un quatrième trio qui ne lui permet pas de se mettre en évidence, le natif de Genève aura du mal à se faire une place au soleil dans l’effectif du LHC. On s’est toujours demandé quels étaient vraiment ses atouts pour jouer en LNA – et nous cherchons toujours ; espérons qu’il aura l’occasion, un jour, de les montrer.

Oliver Setzinger : 4

Sa Désinvolture Oliver Ier a toujours été une énigme, et cela n’a pas changé en LNA tant est si bien qu’il a prouvé qu’il avait le niveau pour jouer dans l’élite. Dégageant toujours autant une désagréable impression de fumiste, il serait apprécié que l’attaquant daigne enclencher de temps à autre la deuxième. D’accord, il est toujours embarrassant d’aller chez Violier avec des gueux sur l’aide sociale, mais son rôle est aussi de devoir composer avec ces contraintes. Un Setzingathon est envisagé pour lui acheter une boussole tant il cherche à se positionner sur la glace. On n’arrive pas à le détester, mais c’est l’étranger qui sera le plus en danger avec l’arrivée de Damien Fleury.   

Philippe Seydoux : 4½

Le problème majeur des commotions cérébrales se situe au niveau des conséquences qui en résultent, dont les classiques crampes au cerveau. Déjà que le diamètre de son tour de tête était très significatif par le passé, le défenseur a longtemps peiné à retrouver son meilleur niveau. Grâce à une volonté aussi grande que l’organigramme du club, Philippe Seydoux est sur une pente ascendante. Ses performances comme «blueliner», à la relance et en zone neutre, tendent à le prouver.

Ralph Stalder : 4½

Tout comme Sa Désinvolture autrichienne, le défenseur lausannois laisse perplexe, sentiment renforcé par son style de jeu nonchalant. Corollaire de ce constat, Ralph Stalder ne paraît pas moins rapide qu’en LNB tout en étant régulier. Tout comme ses potes de l’arrière-garde du LHC, le numéro 14 remplit correctement son contrat jusqu’à présent.

Tim Ulmann : 3

Tim comment ?

Le reste de l’effectif

Même s’il a encore trop peu joué pour être noté de manière objective et juste, Gaëtan Augsburger table sur une évaluation se situant autour de la moyenne (entre 3 pour son dernier match et 5 pour son premier match). Sa vitesse et son intensité nous a bluffés lors de son retour. Espérons simplement que les blessures lui foutent la paix.
Aurélien Marti, Valentin Borlat, Lionel Mauron et Damien Fleury ne peuvent en revanche être évalués.
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images.

Écrit par Alexandre Krimine et Bernard Anturi

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4 Commentaires

  1. Juste sompteux! Merci! Je donnerais une note plus élevée à Genoway et Leeger, mais le reste est top! La cerise sur le gâteau étant Josh Primeau bien sûr 😀

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