Les Tchèques disputeront leur septième Euro d’affilée. Balaise ! Mais pour cette édition 2016, il faut bien avouer qu’ils représentent une grosse inconnue. Formée d’une majorité de joueurs évoluant au pays, on ne sait pas trop quoi penser de cette équipe tchèque. Au point d’avoir de la peine à t’en parler et surtout à en rigoler.
1. Pourquoi j’ai choisi de présenter cette équipe.
Je m’étais presque rué sur la Slovaquie, j’ai voulu éviter l’Espagne (que j’ai déjà présentée il y a deux ans) et l’Allemagne ne m’inspirait guère. Vu que j’aime la variété, et bien j’ai pris le troisième paria parmi les rédacteurs de Carton Rouge : la République tchèque. Ah je fais moins le malin maintenant parce que c’est bien compliqué de te la présenter ! Surtout après avoir galéré à présenter les voisins slovaques. Même si les noms de Tomáš Skuhravý, de Luboš Kubik ou un peu plus récemment de Patrik Berger et de Radek Bejbl m’ont toujours un peu fait rêver, il faut avouer qu’à première vue cette équipe tchèque est un peu insipide.
2. Comment se sont-ils qualifiés ?
De fort belle manière. Il faut tout d’abord remercier les Tchèques car c’est bien grâce à eux que les arrogants Néerlandais et leurs supporters resteront à la maison cet été. Bon pas tout à fait, ils débarqueront bien en France, mais ce sera plus tard, au mois de juillet. Pour beugler dans la montée du Mont Ventoux ou pour se cramer sous le soleil au camping de Ste-Maxime dans le Var. Les Tchèques ont donc éliminé les Hollandais et ont terminé premiers de leur groupe en devançant la surprenante Islande et le meilleur troisième de ces qualifications, la Turquie. Sur le papier ça sonne plutôt bien mais attention les hommes de Pavel Vrba ont quand même encaissé une flopée de buts durant cette qualification, ce qui est un peu inquiétant, on va y revenir.
3. Quelles sont les chances de les voir soulever le trophée ?
Par une magie inexplicable, je me retrouve quand même à présenter les 23, 22 et 21ème au classement FIST. Il faudra m’expliquer. Ou alors c’est à croire que je porte la poisse. Il aurait donc sans doute mieux fallu me refourguer la France. Seule la présentation de l’Albanie, dernière de ce classement, m’a échappé. Si on se fie à ce classement, la Tchéquie n’a absolument aucune chance ne serait-ce que de sortir de ce groupe D bien compliqué. Pourtant avant le dévoilement de ce classement, j’aurais bien misé une dizaine de couronnes tchèques (soit environ 40 centimes) sur cette équipe comme surprise potentielle de l’Euro…
4. Présente-nous la star de l’équipe.
Il est la grande star de l’équipe nationale depuis plus d’une décennie, il s’apprête à disputer son quatrième Euro et il est désormais le joueur tchèque le plus capé de l’histoire. On parle bien entendu du gardien d’Arsenal, Petr Čech. Avec son nom en quatre lettres il a quand même réussi à embarrasser plus d’un commentateur durant sa longue carrière. De Petr Sèche à Petr Tchètche en passant par Petr Check, l’ancienne star de Chelsea a vu son nom prononcer de bien des façons différentes, alors que son nom signifie en réalité Tchèque dans sa propre langue. Certes, le portier casqué est un peu retombé dans l’oubli par rapport à l’époque où il était meilleur gardien du monde. Nul doute qu’il voudra terminer de la plus belle des manières sa carrière internationale.
5. Quel est le joueur qui va nous émerveiller ?
Vu que tu ne connais pratiquement personne, on est tenté de sortir beaucoup de noms pour t’impressionner. Bořek Dočkal, Pavel Kadeřábek ou encore Ladislav Krječi pourraient nous émerveiller. Cependant le nom qu’il faut garder en tête, parce que retenir tous ces noms exotiques c’est sans doute compliqué, c’est celui de Vladimír Darida. Le milieu axial de l’Hertha Berlin qui sort d’une bonne saison et qui intéresse même le Real Madrid. Alors pour te la péter la saison prochaine devant ceux que l’on appelle affectueusement les footix retiens bien son nom et observe le bien durant cet Euro.
6. Quel est le joueur qui va nous faire rire ou pleurer, peut-être même pleurer de rire ?
Sur le plan purement pipi-caca, ce qui est souvent le niveau auquel on se situe sur ce site, on a envie de nommer Milan Škoda. Déjà il a un nom de marque de voiture. Imaginez un Giuseppe Fiat en Italie, un Arnaud Citroën en France ou un Fernando Seat en Espagne… Ensuite si on traduit son nom il signifie tout simplement « Dommage ! ». Un nom sans doute pas facile à porter pour un avant-centre ! Sur le plan du jeu le mec qui me fait personnellement rire depuis plusieurs années, c’est Tomáš Rosický. Promis à un grand avenir le meneur de jeu vétéran est un peu passé à côté de sa carrière, notamment à cause d’une série impressionnante de blessures. Encore un de ces joueurs fait en chips made in Arsenal qui a une longue tradition dans cette catégorie. Un Euro qu’il manquera probablement à cause d’une blessure de toute façon. Une vaste blague.
7. C’est quoi leur philosophie de jeu ?
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la Tchéquie version Pavel Vrba montre un football plutôt plaisant et offensif. Il faut dire que cette équipe compte peu d’individualités et s’affiche avant tout comme un groupe soudé. Un peu ce qu’on aimerait nous faire croire avec l’équipe de France. Si les Tchèques montrent un football plutôt offensif, il y a cependant le revers de la médaille : Petr Čech est allé chercher 14 fois le cuir au fond des filets durant ces qualifs. Pour une terrible série de 19 matchs sans blanchissage ! Même la Lettonie et le Kazakhstan y sont parvenus. Il y a donc un sérieux problème défensif à régler. Signe positif, la Tchéquie l’a finalement emporté 6-0 en amical face à Malte dernièrement. Tu es prévenu avec les Tchèques il y aura des buts et du spectacle.
8. On parle du foot tchèque, mais il ressemble à quoi le championnat tchèque ?
A quelque chose de pas très beau à la base qui est en voie d’amélioration. Créé en 1993, dans la foulée de la dissolution pacifique de la Tchécoslovaquie, le championnat tchèque a vu le Sparta Prague rafler le titre lors de plus de la moitié des éditions. Puis il y a eu cette phase immonde dans les années 2000 où les clubs se faisaient racheter par des entreprises et portaient des noms de marques comme Tescoma Zlín, Synot Staré Mesto ou Baumit Jablonec. Un peu comme si on avait eu des FC Coop Luzern ou des Liebherr Kriens dans notre championnat. Ensuite, il y a eu ce summum de l’immondice, qui a fait bien sourire, lors de la saison 2009-2010 avec deux équipes nommées Bohemians Prague, nées d’une scission. Deux équipes qui possédaient également les mêmes couleurs, le même logo kangourou et qui refusaient de s’affronter. Une histoire qui a fini au tribunal. De nos jours le championnat tchèque a quelque peu repris du poil de la bête et est sans doute devenu plus intéressant à suivre. Surtout depuis que le Sparta Prague ne remporte plus tous les titres. Tiens cette année c’est le Viktoria Plzeň qui a gagné d’ailleurs.
9. Mais au fait, c’est qui la personnalité de Tchéquie la plus célèbre dans le monde ?
Si on retire les personnalités issues du sport, les gens morts et les actrices de film X ça devient assez vite compliqué de trouver quelqu’un qui fasse l’affaire. Du coup on a tapé « Czech » et « famous » sur google et on a trouvé pleins de gens, des musiciens ou des top models dont on n’a jamais entendu parler. Et finalement le seul nom qui nous dit un peu quelque chose c’est Milan Kundera et en plus ça fait un peu plus intello que les actrices pornos.
10. Fais-nous rêver avec la Tchéquie, mais dans un autre sport…
J’aurais bien voulu trouver un sport génial et improbable dans lequel les Tchèques brillent par leur abnégation et leur talent et bien j’ai trouvé ! Ils s’illustrent fréquemment au tir sportif. Ça en jette hein ? Et ça n’est pas si étonnant que ça. Aussi bien la Tchéquie que la Slovaquie ont une jolie tradition de fabricants d’armes datant de l’époque communiste. Après, il faut bien avouer que le hockey sur glace reste assez clairement le sport numéro un, puisqu’avec un seul nom on résume toute l’étendue de la chose : Jaromir Jagr, 44 ans qui joue toujours en NHL après 25 ans au plus haut niveau. De quoi te faire relativiser le fait que la Suisse est un pays de hockey.
11. Au fait ça mange et ça boit quoi des Tchèques ?
Situés au centre de l’Europe, les Tchèques sont des Slaves avec des tendances germaniques fortement marquées. Des faux slaves si tu veux. On peut résumer leur cuisine par trois mots : porc, knödel et choux. Que des trucs pas du tout lourds. Du coup, pour digérer tout cela, il faut bien arroser la soirée de Becherovka, un alcool fort aux herbes qui ressemble au Jägi, mais que personnellement je trouve bien meilleur ! Et ça n’est probablement pas David Limberský, le latéral gauche qui a récemment plié sa Bentley en état d’ivresse et commis un délit de fuite qui dira le contraire. Bon et puis ça aurait quand même été malhonnête de ne pas mettre le mot bière dans cette catégorie. Na zdraví !
12. T’as quelque chose à rajouter ?
Pourquoi utilise -t-on souvent République tchèque en lieu et place de Tchéquie ? Parce qu’à ce moment-là pourquoi pas République française, Confédération helvétique ou République fédérale d’Allemagne (RFA) ? Et bien désormais, c’est bien le terme Tchéquie qu’il va falloir privilégier, puisque le gouvernement tchèque a enfin demandé officiellement à l’ONU que l’on utilise ce terme. Il était temps !
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