Lausanne vs Reste du Monde

Le championnat de LNB sert à deux choses : pondre des théories pour savoir à quel point le vainqueur va se faire étriller par le cancre de l’élite, et continuer à se moquer des aléas du LHC dans sa course frénétique à la promotion. Point positif, le choix de l’adversaire aux play-out a été abandonné, mettant fin aux spéculations débiles sur les choix à faire. Dans le désordre, voici la présentation des 11 équipes (pour l’instant).

HC Red Ice

Le nom de Martigny est devenu tellement honteux à porter que le club éponyme a dû avoir recours à un subterfuge (ou «super-fuge» comme on dit en bas en-çà) en s’appelant désormais le HC Red Ice. Il se murmure que la raison de ce nom à la con s’est perdue lors de l’un des 3 apéros quotidiens de 7h du matin qui a précédé la fusion avec le club d’en-haut en-là (juste à gauche de là où ce que le Bèrcle a les vaches). L’explication la plus plausible est que le «rouge» local doit se boire glacé pour être à peu près potable. Mais le HC Red Ice, c’est beaucoup plus qu’un nom à la con. C’est un projet visionnaire regroupant autour d’une métropole européenne tout un tas de trous comme Martigny-Combe, Martigny-Croix, Martigny-Jamais, le Closuit, Ravoire, Lourtschier et même Chez-les-Proz.
A quoi peut bien servir Martigny, la Cité des Vents ? Certains «généreux donateurs» russes semblent avoir trouvé une réponse, qui échappe à toute personne comme vous et moi. A moins d’une très logique intégration de ce fleuron du hockey suisse dans la KHL, aux côtés du très réaliste projet «Helvetics» à Huttwil. Non, l’utilité du HC Red Ice est beaucoup plus simple : provoquer une défaite mortifiante pour les ultra-favoris lausannois et créer un psychodrame dont le club vaudois a le secret. Pour cela, le club du Bas-Valais n’a pas hésité à embaucher de très grands noms du hockey suisse, comme Frédéric Iglesias, Nicolas Bernasconi ou Nico Spolidoro.

HC Sierre

Lorsqu’ils annoncent fièrement jouer le titre, les Sierrois s’encroûtent à la dernière place du classement ; autant annoncer une prochaine faillite suivie d’une auto-relégation en 4e ligue afin de créer une surprise qui ne risque guère d’arriver. Les années semblent hélas se ressembler pour un club exsangue évoluant à l’ombre de son rival haut-valaisan : un recrutement prometteur, un nouveau départ, des matchs intéressants contre les ténors de la ligue, puis vint l’effondrement irrémédiable avec la fuite des meilleurs éléments, du public et enchaînement impressionnant de défaites. Cette année, un mythe s’en est allé avec le départ aussi surprenant qu’inattendu de Lee Jinman. Derek Cormier a quant-à-lui une année de plus et aucun renfort majeur n’est venu s’ajouter à un collectif sierrois en perpétuel bidouillage. Le soleil sera très noir à Sierre en cette saison.

EHC Visp

Durant près de un mois et demi par année, la belle cité de Viège ne voit pas le soleil en dépit d’un ciel azur. Les mauvaises langues diront que pour pouvoir y vivre, il faut soit être de là-bas, soit être activement recherché par Interpol. Mais c’est justement la rudesse du lieu qui confère toute la force aux joueurs viégeois. Les robustes Haut-Valaisans font comme d’habitude dans la continuité ; ça va toujours être aussi chiant d’aller jouer là-bas et y repartir avec un petit peu plus que 0.2 point même si leurs ambitions soudainement nées d’un barrage contre Ambri se sont un peu étiolées avec un brutal coup d’arrêt en demi-finale. Contrairement à leurs compatriotes valaisans, ce sont les seuls à pouvoir viser le haut et avoir la possibilité de bien envoyer péter une éventuelle collaboration avec ces derniers sur le sempiternel sujet d’un HC Valais. Reste plus qu’à engager Schwéry dans la communication pour avoir un vrai «remake». 

Lausanne HC

La vie du supporter lausannois est difficile. Après avoir brûlé son abonnement au printemps dernier en jurant mordicus que «jamais, ô grand jamais, on allait l’y reprendre. Que cette fois, c’était bien fini !» tout en réclamant la démission en bloc de l’entraîneur, du conseil d’administration, du président, des joueurs et du concierge du CIGM. Quelques semaines plus tard, le voilà tout guilleret et lui-même surpris de s’être fait convaincre qu’il fallait absolument prendre le sésame général des Hockeyades. Finalement, il n’a pas honte de poster sur facebook, dans le courant du mois d’août, son nouvel abonnement flambant neuf pour la saison 2012/2013. Désormais, le voilà fin prêt pour hurler son amour pour les Lions, le maillot de Martin St-Louis sur les épaules. Oui, le fan basique du LHC est con, inculte, mais au moins il n’est pas rancunier.
Au dernières cotations parues sur divers sites de paris, la possibilité de voir le scénario des deux dernières années se reproduire cette saison se situe entre 1.1 et 1.4 contre 1. A vous de voir si cela vaut la peine. Sinon, on peut toujours le mettre sur un combo «John van Boxmeer viré avant la fin de la saison» à 1.8 contre 1, «Genoway absent pour le reste de la saison» à 1.3 contre 1» et «Lausanne hué au moins une fois avant Noël» à 1.2 contre 1. Faites vos jeux !

HC Chaux-de-Fonds

A eux l’ascension ! Aucune doute à avoir : la saison 2012/2013 leur appartient. Cette année, ils repassent à l’échelon supérieur. Et dans cinq ans, max six, ils redonnent enfin au hockey romand ses lettres de noblesse qu’ils sont les seuls (oui, le HC Les Avants aussi en 1918, c’est juste, bon allez, l’un des seuls…) à avoir su lui donner. Alors les pisse-froid lémaniques avec leur armada aussi invincible que la fameuse vont ergoter que c’était au temps où La Tchaux était le centre du monde et produisait 70% des montres que la planète portait, qu’aujourd’hui tout a changé, que les montagnes neuchâteloises sont sinistrées économiquement etc… Passez votre chemin mécréants. Pas besoin de millions dont ils ne peuvent avouer la provenance, chez eux on crée du talent et on l’utilise à bon escient. D’ailleurs, quand ils auront rapatrié tous les Chaux-de-Fonniers jouant en LNA après l’ascension, il ne leur restera plus qu’à trouver quelques bons gros Suisses-allemands pour blinder la défense et 3-4 étrangers un peu futés pour enquiller des buts et elle sera belle bleue.

Arrogance et nombrilisme légendaires des Montagnards ? Excès de confiance ? Pardon ? Mais faut tout vous expliquer ou bien ? Le HCC version 2012-2013, c’est le meilleur recrutement de la ligue avec cette incroyable capacité à toujours trouver les perles rares qui ne marchent pas chez les autres et à les magnifier chez nous, une habile combinaison entre fougue de la jeunesse et sagesse et expérience de l’âge, des mercenaires taille LNA, un vestiaire où règne la plus folle ambiance et où on partage tout ; un subtil mélange entre la créativité welsche (Ach, vous les Welsches, touchours rigoler chamais travailler) et l’intransigeance teutonne ; des Helvètes au format étranger ; une infirmerie toujours vide ; le meilleur gardien de la ligue, et de loin ; le meilleur coach-entraîneur-directeur sportif du pays, et de très loin ; un brassage de lignes permanents qui prévient l’élaboration de tactiques des adversaires pour contrer les déferlantes des attaquants et les sorties de zone de manuels des défenseurs, les plus grands espoirs du hockey suisse, une gestion exemplaire au niveau économique, un sponsoring de premier plan, des infrastructures à la pointe, le plus long bar d’Europe, le meilleur thé-rhum au meilleur ratio qualité-prix-ivresse, les plus sympathiques vendeuses de saucisses «Une veau-moutarde !», le plus fervent public. N’en jetez plus ! Déjà qu’ils sont la ville la plus ensoleillée de Suisse, on ne voit vraiment pas qui pourrait les battre cette année. Ça méritait bien une présentation dithyrambique.

SC Langenthal

C’était peut-être le moment pour que les Oberaargauer confirment enfin leur potentiel en évitant le syndrome «Canucks». Les bourreaux du LHC en finale sont de retour et peut-être encore plus forts que l’année dernière avec l’arrivée du défenseur Tim Bucher (LHC, Rappi) et des attaquants Thomas Dommen (Thurgau), Stefan Moser (HCC) et Timothée Tuffet (Ajoie), tout en faisant office de réceptacle à tout ce qui traîne à l’échelon supérieur : Silvan Lüssy de Fribourg et Aurélio Lemm de Rappi. En ayant gardé l’ossature de l’année dernière avec Eichmann au but et Kelly-Campbell comme étrangers, l’équipe de Ehlers devrait truster sans aucun problème la deuxième place de la saison régulière. Et se présenter comme un redoutable adversaire en finale de play-off contre Lausanne (enfin, sauf si Primeau décide de sécher Campbell avant que le dernier match ne soit plié).
D’ailleurs pourquoi les Bernois claquent-ils autant de pognon pour une superbe équipe de LNB, sachant qu’ils n’ont strictement aucune envie de monter en LNA (et encore moins les moyens et les infrastructures)? Les amateurs de la théorie du complot lémanocentristes sont convaincus que c’est juste pour les faire chier. Mais si l’on pousse la réflexion au-delà de cette louable intention, on tombe vite sur le «NOM», acronyme de la confrérie pour un Nouvel Ordre Moustachu, qui tire les ficelles du club de la Haute-Argovie. L’Internationale des Moustachus aurait en effet décidé de reconquérir le terrain perdu à partir de leur berceau historique. Selon nos informations, un autre front, féminin celui-ci, serait d’ailleurs en train d’être établi au Portugal.

EHC Olten

Le coup de mou de l’année dernière ne fut qu’un accident. Qualitativement renforcées autant devant que derrière, les Souris vont tenter de soigneusement éviter les trappes et autres pièges même si Marty Sertich – incontestablement l’un des meilleurs étrangers de la ligue – est tout cassé. Olten, c’est aussi l’occasion d’aller un voir un match de hockey par –435°K. L’expérience en vaut la peine en attendant le prochain Heritage Classic en Amérique du Nord si vous avez les ronds pour y aller et si les branques qui gèrent le dossier de la nouvelle convention de travail de la Ligue Nationale daignent ne plus mettre leur connerie en évidence.

GCK Lions

Se taper un paragraphe de présentation des Lionceaux n’est pas une sinécure. C’est toujours la même histoire avec les jeunes pousses zurichoises : personne ne les connaît, on leur prédit allègrement une place dans les profondeurs du classement avant que ces derniers ne jouent les emmerdeurs de service ou pire, se mettent à prétendre à plus qu’une honorable place en play-off. L’équipe a peu changé depuis la saison dernière et devrait logiquement terminer quelque part entre la première et la dernière place du classement.

HC Ajoie

Outre-Rangiers, on a jamais été très copain avec le moindre semblant de professionnalisme. L’affaire Desmarais l’a bien montré, son contrat s’étant vu directement menacé sous prétexte qu’il peinait à compter ses 4 points par match, et nonobstant le fait qu’une baisse de régime ne semble point être dans leur vocabulaire. Manque de professionnalisme toujours avec la confirmation de ce nouveau logo hideux sorti tout droit d’un fichier WordArt sur un PC-386DX fonctionnant sous Windows 3.1. Si l’essentiel est assuré – la première ligne demeure intacte –, Ajoie a perdu des plumes au niveau suisse (départs de Tschuor, Tuffet, Posse et Pedretti notamment). On verra bien si le nouvel entraîneur tchèque du club saura trouver la formule pour ficher un peu la paix à son premier trio pour pas qu’il ne finisse carbonisé au printemps prochain, mais les Jurassiens risquent bien d’attendre une saison où il n’y a rien à en attendre…

HC Thurgau

On se souvient encore du duel entre Nüssli et Rüfenacht peu avant le coup d’envoi d’un fameux 7e match de barrage entre Bienne et Lausanne. Le longiligne biennois avait alors mis une branlée au teigneux numéro 9 du LHC. Plus de trois ans plus tard, Thomas Nüssli végète en LNB alors que son grand amour a fait son trou dans l’élite. Ceci pour illustrer qu’on en attendait bien plus du renfort thurgovien, fait symptomatique du club de Suisse orientale : un recrutement plutôt avantageux ne se concrétisant nullement sur la glace. Nous n’irons donc pas en terres thurgoviennes pour voir du beau hockey, mais pour déguster leurs bretzels géants, leurs caramels fondants et leurs  succulentes amandes grillées. Ça fait beaucoup de kilomètres pour s’empiffrer de la sorte, mais si on a rien d’autre à faire un dimanche après-midi pluvieux… Le long déplacement permet en outre d’échapper momentanément à votre marmaille qui hurle continuellement tout en vomissant sur épaule gauche.

EHC Basel Sharks

On a beau s’être bien foutu de la gueule à Dany Gélinas, il faut avouer qu’il a plutôt bien réussi sa reconversion bâloise en remettant sur patins cette équipe qui a failli crever à la suite de sa relégation. Intéressant mélange entre joueurs expérimentés et jeunes sans complexes, les Läckerlis vont pouvoir compter sur un renfort de luxe dans ses buts en la personne d’Urban Leimbacher. Du côté du Rhin, on va pouvoir montrer d’autres ambitions que de jouer le rôle de sparring-partner en espérant créer des surprises çà et là.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Mathieu Nicolet, Yves de St-Aÿ et Lars Petersen

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9 Commentaires

  1. Lausanne VS Reste du monde…

    Avant de se croire en LNA essayez d’en encaisser moins de 7 lors des prochains matchs…

    ABE

  2. Pffff t’as vraiment bien choisi ton pseudo!
    On est surement des infames ignares à Martigny et toi (on sait même pas d’ou tu viens!?!) surement un gars très cultivé…d’ailleurs ca se sent vraiment dans ton style, mec.!!!
    Bon à part ca t’inquiète pas pour moi et l’écho de ma voix…on est une bande de jeunes et on se fend la gueule comme disait Maitre Coluche.

  3. Et c’est reparti pour 5 tours, l’index bien tendu pour le pire et pour le meilleure de CR !
    Alors on se lève tous pour des Chaudes-Fonniéééres qui avec le futur-ex trans rêêûûn pourront se vanter que cette fois ils n’étaient presque qu’ à 45min du centre de monde mais que c’est sheeiant parce que ce que c’est pâs juste.
    On se lève tous aussi pour la joie des jurassiennes qui n’ont de siennes que des pieds de porc, à défaut de pieds de biche, pour défoncer les frontières de leur tout attrayant tdc du monde.
    On se lève tous aussi pour les valaisannes qui pourront, à trois, se faire entendre pour la liberation ces Vispères des Pussyère Rediot… en hurlant leurs insanités haineuses envers tous les légitimes partisans de lex-weber.
    Enfin on se lève tous pour les SchwitzerDütchers qui on tous l’air bien sympathique, vu les bourrins d’en bas, d’en haut et de tout en haut ma fouâ tu vois qu’on doit encore se taper.
    Allez ca va vraiment être chHuet 🙂
    Bonne saison à tous !

  4. le chapitre sur les Red Ice manque de recherche car il y a bien plus de charmants villages impliquées dans le projet: quid de Chemin Dessus, de Trient, Ravoire et ceux de la Forclaz?
    Mais content de voir que les Red Ice sont en tete de présentation, dessus le LHC, est-ce prémonitoire ???

  5. Alors là Mathieu Nicolet, comme nom à la con t’es pas mal aussi, potson!
    A part ca c’est qui le 1er du classement aujourd’hui-même si ca va pas durer?
    T’as vraimment pas de bol mon gars d’avoir commencé ton article par Red Ice, parce que pour l’instant c’est nous qu’on se marre,non?!?
    Cassé le spécialite!!!

  6. Et les revoilà ces infâmes ignares du bas valais qui crachent leur inculture…
    Enfin… Ils se sentent un peu exister maintenant qu’ils sont premier après…… 2 matchs !
    Red Hot tu te sens moins seul lorsque tu entends l’écho de ta voix dans ton trou ?
    Pffff…

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