Une Supercoupe sous forme d’antipasti chinois

Ce week-end se jouera la Supercoupe d’Italie entre la Juventus et Naples. Ce duel entre le champion d’Italie et le vainqueur de la Coupe, sera non seulement un remake de la finale de cette dernière, mais il pourrait aussi se révéler un excellent trailer pour la Série A qui commencera le 25 août prochain.

Une finale à Pékin

Recherche de nouveaux marchés oblige, cette Supercoupe d’Italie se jouera dans le Nid d’Oiseau de Pékin puisque la ligue italienne de football a signé un contrat commercial avec la Chine afin d’y disputer trois éditions sur cinq ans. Cependant, rien n’était moins sûr jusqu’il y a peu. Après avoir insisté le mois dernier pour disputer ce trophée en Chine, le parfois bouillonnant président de Naples, Aurelio De Laurentiis, changeait brusquement d’avis la semaine dernière, arguant qu’il n’était pas bon pour ses joueurs d’effectuer un déplacement si lointain en plein milieu de leur préparation. La Juventus, en tant que championne d’Italie, aurait eu le droit de décider de jouer ce match à domicile – ce qui était sa première intention – mais son président Andrea Agnelli s’est fait convaincre par la solution chinoise annulant ainsi une tournée prévue aux Etats-Unis où les Bianconeri auraient du affronter le Paris Saint-Germain et le Real Madrid. Au final, tout est rentré dans l’ordre et cette rencontre aura bien lieu à Pékin, ce samedi 11 août à 14 heures.

La Juve : confiance ou incertitudes ?

La Vieille Dame, pour la première fois sans Alex Del Piero depuis 1993, se retrouve partagée entre deux sentiments. D’un côté, il y a la satisfaction de pouvoir affronter la saison avec ses nombreux éléments fraîchement arrivés en finale de l’Euro au sein d’un effectif qui n’a pas subi d’autre grand départ cet été tout en se renforçant dans chaque ligne (Lucio, Isla, Asamoah, Giovinco). Elle endosse ainsi le rôle naturel de favorite à sa propre succession pour le Scudetto. Mais d’un autre côté, c’est surtout une certaine peur qui gagne les tifosis bianconeri à l’aube de cette nouvelle saison : la peur de perdre leur entraîneur Antonio Conte – dont un assistant s’est démis hier – pour une éventuelle suspension suite aux suspicions d’implication dans le scandale Calcioscommesse. Côté purement sportif, outre le candidat au Crampon Rouge Pirlo, il faudra observer Matri et Giovinco, les hommes en forme de la pré-saison turinoise, alors que Vucinic et Barzagli reviennent de blessure.

Naples : Lorenzo Le Magnifique Insigne… et les autres

Naples a peut-être trouvé son nouveau prince. Du moins, c’est ce que portent à penser le surnom (en référence à Lorenzo il Magnifico de Médicis) et surtout les débuts retentissants de Lorenzo Insigne, 21 ans, sous les couleurs parthénopéennes. Issu du centre de formation du club, il revient à Naples après deux ans et demi en prêt dans les séries mineures «pour se faire les os». C’est qu’il n’est pas bien grand le scugnizzo napolitain AOC, 1m63, mais son centre de gravité très bas et sa rapidité d’exécution lui permettent d’enchaîner les perles techniques à vitesse grand V, un vrai régal. L’an dernier il a contribué au titre de champion de Série B de Pescara en inscrivant 18 buts et en distillant 14 assists. Une véritable poule aux œufs d’or si l’on pense que le club de De Laurentiis l’avait payé 1’500 euros à son club de quartier quand il avait quinze ans et que désormais le pull marqué de son nom est le plus vendu de ce début de saison. En trois matches amicaux, il a réussi à prendre la place laissée vacante par le néo-parisien Ezequiel Pocho Lavezzi dans les cœurs de tout le monde. Côté napolitain, il devrait donc sûrement être l’homme à suivre. Reste à savoir s’il aura pleinement récupéré de sa récente petite blessure à la cheville. Lors des cinq victoires en autant de matches amicaux disputés jusqu’ici par Naples (Bayern Munich, Grosseto, Bayer Leverkusen, Bordeaux, Braga), Pandev et Hamsik se sont eux aussi montrés très en forme – le macédonien inscrivant déjà cinq réussites – alors que Cavani a connu un tout autre destin avec l’Uruguay aux JO mais sera de retour pour cette rencontre avec une certaine soif de revanche.

Un parfum de Nati

Côté helvétique, avec Lichsteiner, Inler, Dzemaili et Behrami qui devraient prendre part à la rencontre, ce ne sont pas moins de quatre joueurs que l’on pourra observer. Mais c’est peut-être d’un cinquième autre cadre de la Nati dont on parlera le plus dans les coulisses de cet événement entre dirigeants des deux clubs. En effet, la Juve tente de se débarrasser de Reto Ziegler malgré son excellente saison en prêt à Fenerbahçe et, selon les médias italiens, l’ex-joueur de la Sampdoria susciterait l’intérêt du directeur sportif de Naples, en plus de celui de Palerme, de la Lazio et de Benfica. Son arrivée à l’ombre du Vésuve ferait de l’ex-club de Maradona l’équipe de loin la plus suisse hors de nos contrées, sympa! Détail amusant, la Genevoise Jacqueline Baudit, femme de De Laurentiis, est également vice-présidente du club. Peut-être pas un hasard donc si l’an dernier Inler à signé son contrat à l’Hôtel Four Seasons, à Genève justement. Dans tous les cas, il sera intéressant pour Hottmar Hitzfeld de faire le déplacement du San Paolo assez souvent durant la saison. Et peut-être pourra-t-il s’inspirer du schéma 3-5-1-1 (ou 3-5-2) mis en place par Walter Mazzarri, profitant ainsi d’avoir à disposition une ossature à forte consonance napolitaine, car des joueurs qui se côtoient toute l’année dans un club de haut niveau représentent un sacré atout pour une équipe nationale. Ce système de jeu donne l’avantage d’avoir trois défenseurs centraux, ce qui s’avère souvent utile afin de parer aux éventuelles errances de l’un ou l’autre. Au milieu, Inler jouerait finalement dans son rôle naturel et pourrait donc apporter ce petit plus que l’on attend de lui avec la Nati. Outre les napolitains, Lichtsteiner à la Juventus joue également dans ce système dans le couloir droit, meilleur joueur de la dernière Série A à ce poste. Avec leur caractéristiques, Shaqiri, Barnetta, Xhaka, Rodriguez ou encore Stocker – pour ne citer qu’eux – s’inséreraient certainement sans problème dans ce système. Pour l’attaque, il faudra simplement attendre que toutes nos jeunes pousses prennent un peu d’envergure, le problème étant dans tous les cas le même dans le 4-4-2 poussiéreux de Gottmar.

Où voir le match ?

Si vous désirez voir ce match ailleurs que sur la télévision de votre salon (en direct sur Rai Uno), deux endroits sont à signaler à Lausanne dans le quartier du Maupas. Tout d’abord, le bar «Le Juventino» à l’avenue Collonges 1 qui, comme son nom l’indique, réunira les fans bianconeri. Quelques dizaines de mètre plus bas, au chemin des Rosiers 2, la «Colonia Libera Italiana», est le lieu où se retrouvent habituellement les tifosis de l’équipe napolitaine. Bien que quelque peu vieillot, l’endroit dévoile ses charmes en vous faisant plonger l’espace d’un match de football dans une sorte de bar hors du temps d’un quelconque village du sud de l’Italie, une Nastro Azzurro à la main. Deux lieux idéals pour l’avant Lausanne-Sion qui se jouera non loin de là quelques heures plus tard…

Écrit par Mirko Martino

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