JO de Londres : Bond, Bean et bides

Après une cérémonie d’ouverture fantasmagorique à l’exception des performances ridicules des jeunets des Singes de l’Arctique et du sénile Paul McCartney, les compétiteurs olympiens (pour certains) et «chèvrants» (pour les Suisses) achèvent la première semaine de leur pèlerinage londonien. CartonRouge.ch ne peut s’empêcher de passer à la moulinette certains faits saillants de ces quarantièmes Olympiades : entre moments magiques et cacophonie organisationnelle, y’a de quoi faire.

On a adoré

Le spectacle d’ouverture typiquement «made in England» de Danny Boyle : une succession d’épisodes industrio-sportifs et musicaux à la sauce Mr Bean, avec un soupçon de cascades royales, secouées mais pas remuées. Bravo !
Le finish de Nicola Spirig pour aller décrocher l’or après deux heures de pataugée, pédalage et autre marche forcée dans les jardins de la Reine. Un résultat au forceps après des années d’entrainements méthodiques et spartiates. Magique.
Le beach-volley féminin : grâce aux subtiles gros-plans de la BBC sur les énigmatiques tactiques dessinées sur de resplendissants popotins, on a pu se rapprocher délicieusement de ces demoiselles qui adorent se rouler suavement dans le sable humide de la House Guards Parade. «Erectifiant».
Les performances de certains favoris qui ont livré la marchandise, malgré la pression des Jeux et des medias nationaux : de l’effrayant Teddy Riner à l’angélique Jessica Ennis, de la «ruffeuse» Catherine Graiger au revanchard Tony Estanguet, de l’impressionnant Ryan Lochte au «facile» Bradley Wiggins, tous ces grands sportifs nous ont fait rêver. Merci. 

Jessica Ennis : accompagnée d’un sourire craquant, l’heptathlète de Sheffield nous a éblouis par des performances herculéennes lors de ses sept travaux athlétiques. Mirifique.
Les prouesses des gymnastes féminines dans leur ensemble : grâce, talent et précision nous ont époustouflés durant leurs folles virevoltées aériennes. Prodigieux.
Mo Farah : parce que courir un km en 2 min 35 sur un 10’000 mètres, c’est balaise quand même.

On a aimé

Notre Roger à nous : l’amour du maillot et la sublimation dans l’adversité lors de la demi-finale dantesque face à Del Potro devraient faire rougir de honte le reste de la piètre délégation helvète à ces Jeux
Le parcours de Ruta Meilutyt, médaillée d’or à 15 ans sur le 100 mètres brasse. Emmenée dans les bagages de son papa venu gagner sa croute en Angleterre en 2011, la Lithuanienne a dû cravacher à l’arrache en s’entrainant dans d’austères bassins de Plymouth pour atteindre son but. Pendant ce temps les Meichtry, Käser et Van Berkel se pavanaient probablement dans d’accueillants jacuzzis alpins.
Oskar Pistorius et ses blades finalement acceptés dans la cour des grands : symbole que le sport peut changer un destin.
Le fair-play du ciel anglais : à part quelques «ondées» passagères, les cieux britanniques ont foutu la paix aux athlètes, spectateurs et autres trains anglais qui ont une tendance à s’arrêter à la moindre feuille morte sur les voies… Un rendez-vous manqué qu’on apprécie.
Le but «Wembley 1966» annulé injustement aux water-poloistes espagnols. Pour une fois, ni arbitres ou vidéos ne seront venus à la rescousse des Xavi aquatiques. Un inédit cet été.
Les médailles d’or britanniques seront immortalisées sur les timbres de la Royal Mail dès le lendemain de leur triomphe : alors à choix, vous aurez le plaisir de lécher les favoris de Wiggins, le front de Rutherford ou le nez de Ennis. Hum…

On n’a pas aimé

Les 42 secondes d’avance de Wiggins sur le contre-la-montre (déjà qu’on s’est fait berner par les Armstrong, Contador, Indurain…) et les 28,93 secondes de LA Chinoise Ye Shiwen sur 50 mètres (théoriquement faisant mieux que LE Ricain Ryan Lochte). S’abreuvent-ils vraiment à l’eau clair de la Tamise ?
Le vol organisé de la Sud-Coréenne Shin A-Lam à l’épée. Si au 21ème siècle les GO des JO n’arrivent pas à se payer un chrono digne de ce nom, qu’ils se rabattent sur un bon vieux sablier grec. Quant au CIO qui veut lui remettre une médaille «d’honneur» pour se dédouaner, il pourra toujours aller se gratter.
Le BT fan zone de Hyde Park ; entre des baraques à frites malodorantes et une programmation ridicule sur l’écran géant (trampoline et concert de has-been au lieu du dantesque Del Porto vs Federer), cette zone des laissés pour compte est un gâchis. Ma foi, quand on vend son âme à Saint Ronald McDonald’s et Sir Heine Ken, on voit le résultat. Comble du ridicule : aucun Henniez n’est accepté dans l’enceinte alors qu’il n’y a pas un chouia d’ombre dans ce champ qui ressemble étrangement à celui squatté par les Roms en-bas à Collombey. Charmant. 

L’attentisme anti-Cavendish de la plupart des équipes nationales au cyclisme sur route. On a vu le résultat : victoire d’un ex-dopé Kazakhprécédant un grimpeur colombien qui passait par là par hasard.
Le ticket-office : site internet hors service ou pas mis a jour, billets réservés pour les «m’as-tu vu» qu’on n’a jamais vu dans les stands, billets «last minute» à 900 balles pour les quarts du Beach Volley, cacophonie dans les relations publiques, etc. La liste est si longue qu’on se demande comment Harry, William et Kate ont réussi à trouver la brèche.
Dwayne Chambers au départ des séries du 100 mètres. Tricheur un jour, tricheur toujours. Remarque valable pour David Millar, Vinokourov, Baranova…
Le Fendant de Sierre servi tiède au village olympique suisse de London Bridge et ce, par une porte de grange suisse allemande. Les médiocres performances sportives suisses ont réussi à faire des émules jusqu’au refuge suisse de Londres. Peut…et doit nettement mieux faire ! Pascal, reviens pour mettre de l’ordre dans ce chenis stp !
Les sièges vides dans les arènes sportives. A force de filer des billets à la «famille» olympique et aux sponsors officielles (McDo, Coca et…UPS !), faut pas s’en étonner. Pendant ce temps, les vrais passionnés continuent de cliquer comme des fous sur le site officiel pour au final n’obtenir qu’un 404 – not found error. Ne me parlez pas du CIO et de ses règles FIFAesques en matière d’allocation de billets. CC reviens, y’a une bataille à gagner au TAS contre le CIO.

On a détesté

Le tournoi olympique de football : la liste serait longue mais avec des stades trois-quarts vides associés à la technique agricole de ces demoiselles, il faut vite que le CIO mette fin à cette farce et introduise des sports populaires tels que le cricket, pétanque ou lancer de la pierre d’Unspunnen (ndlr : Christian Varone aurait rempli les minimas exigés).
Les «braillées» des Arctic Monkeys et les canards de Paul McCartney lors de la cérémonie d’ouverture. Quand on a des Coldplay, Rolling Stones ou des Adele en «stock», y’avait largement moyen de mieux faire. En fait, c’est un peu comme si on invitait Pascal Rinadi et pas Stefan Eicher pour les JO 2030 de Sion.
Wang Xiaoli, Yu Yang, Greysia Poli, Meiliana Jauhari, Jung Kyung-Eun, Kim Ha-na, Jung-Eun, Kim Min Jung : faire exprès de perdre un match de 8ème de finale des JO va les transformer en des pigeonnes d’or en puissance dans le si peu médiatique badminton. Consternantes tricheuses va.
L’omniprésence de Twitter : en additionnant les propos racistes du Grec Voula Papachristou au verlan débile de l’iroquois de Chippis, le réseau social démontre à nouveau que ce sont les tonneaux vides qui font le plus de bruit. Conclusion : Twit is for twat
Les performances grotesques de la majorité des famelettes suisses : le claudiquant  Cancellara et du quintescent Federer sont les baobabs qui cachent la forêt de Sherwood. Les Kauter, Heinzer, Wawrinka, Memhedi ont joué les traditionnels «p’tits Suisses» en villégiature olympique. Déprimant

On a rigolé

De Laure Manaudou : et pis c’est tout !
D’Admir Memhedi : une reprise à la Saborio pour souligner le désert traversé par le foot suisse actuellement.
De Cavendish : aucune médaille olympique malgré une domination écrasante du fiscaliste de l’Ile de Man au Tour. Faut presque faire exprès.
De Wojdan Shaherkani, la judoka saoudite voilée (parce son arbitre de papa insistait). Un geste aussi dangereux que déplacé pour couronner sa performance totalement grotesque en éliminatoires.
Du duo Pendelton – Varnish : pour avoir oublié de freiner avant la ligne d’arrivée du vélodrome. Disqualification paradoxale relevée par les délateurs français.
Du parachutage de la Reine à la cérémonie d’ouverture : par contre, on n’est pas convaincu de ses froques de la collection 1973 de chez H&M.
De Ricardo Blas Jr, mastodonte judoka de l’ile de Guan: fallait en avoir dans le bide pour venir exposer ces monstrueux «pectoraux» aux Olympiades anglaises. A revoir dans la prochaine série de Alerte à Malibu.

De Luis Léon Sanchez : en explosant sa chaine au premier coup de pédale du contre-la-montre, le «pauvre» Espagnol a démontré que l’austérité du gouvernement espagnol touche de plein fouet les poulains du Dr Fuentes.
De Jacques Rogge : interrogé sur la raison pour laquelle les officiels du CIO dormaient dans des 5 étoiles londoniens à mille balles la nuit. Réponse cinglante à la belge : «Faut bien qu’ils dorment quelque part». No comment !
Des footballeuses «olympiennes» : machisme valaisan à part, franchement mesdames, faut laisser ça aux hommes. Sinon, on veut bien reconvertir Michael Phelps pour vous faire de la concurrence dans la natation synchronisée.
Des Speedo XXS moulants de l’équipe de waterpolo italienne : y’avait du «matosse» à mater pour ces dames. Loupez pas les demi-finales.
De la finale de tennis (?) dame: 6-0 6-1. Zéro pointé de participation pour Sharapova contre le bulldozer du Michigan.

A propos Paul Carruzzo 207 Articles
Elle est pas un peu belle notre Nati et tout le bonheur qu’elle nous amène ? Alors, Rickli et compagnie, si vous ne vibrez pas devant cette équipe, vous n’êtes pas non plus monstrement obligés de regarder. Profitez d’un bon match de hornus et foutez la paix à nos joueurs, qui comme vous, ont un joli passeport rouge à croix blanche.

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3 Commentaires

  1. « Dwayne Chambers au départ des séries du 100 mètres. Tricheur un jour, tricheur toujours. Remarque valable pour David Millar, Vinokourov, Baranova…  »

    On peut y ajouter Justin Gatlin, la moitié du peloton cycliste et sûrement un bon nombre de sportifs dans ces jeux (Michael Phelps ?). Pour moi s’ils ont purgé leur peine et son clean au moment où ils courent, ils méritent d’être là au même titre que les autres.

  2. @Telex

    « Pour moi s’ils ont purgé leur peine et son clean au moment où ils courent, ils méritent d’être là au même titre que les autres. »

    Et la marmotte, elle met le chocolat…

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