Un Muppet Shaw à Truss

Lorsque ta copine te demande pourquoi c’est un Hollandais en orange au but pour les USA et que ton meilleur pote t’envoie un WhatsApp pour s’enquérir de l’absence d’Alexis Lalas au centre de la défense US, tu sais que tu t’es embarqué dans une soirée footbalistiquement difficile. Elle le fut grandement principalement à cause des Rosbifs exsangues et aussi arrogants qu’un Boris Johnson dans une teuf à Downing Street en plein Covid. Appliquant un tempo aussi alerte qu’Elizabeth II au fond de sa crypte, ennuyeux à souhait au milieu de terrain avec un Sterling en chute libre, utilisant les lourdauds Maguire et Stones pour faire du ping-pong au seize mètres pour encore plus ralentir le jeu, les Anglais ont tout fait pour assurer un 0-0 minable.

Plus positifs, les Américains ont eu le mérite de mettre du rythme et si la transversale qatarie avait été carrée comme à Wembley en 1966, Pulisic aurait justement puni les hommes de SudPortail. Pour ne rien arranger et pour ne pas perdre surtout, les deux protagonistes décidèrent scandaleusement dès la 75ème de nous faire un remake de l’infame match de la honte entre Autriche et Allemagne de l’Ouest au Mundial 1982. Shame on you !

Ce n’est pas peu dire que ce match nullissime entre petits zizis et ce résultat vierge nous ont foutu les boules.

Le match en deux mots

Un Big Mac sauce menthe.

L’homme du match

On aurait bien voulu mettre Harry Kane pour ses tacles rageurs (et maladroits) dans ses propres 16 mètres ou même Maguire pour sa cavalcade aussi ridicule que sa technique balle au pied sur l’aile gauche de l’attaque en première mi-temps. On aurait dit une chèvre qui découvrait ses jambes à sa naissance. Après réflexion, c’en était probablement une.

On ressortira du lot américain, le Croate Pulisic qui a vite compris que le milieu de terrain lui appartenait en raison des trois Pieds nickelés qui polluaient ce secteur chez les Trois Lions. Habile dans les espaces et dans ses relances dans la verticalité (Johan si tu nous écoutes !), le joueur de Chelsea aurait pu faire pencher la balance juste avant la mi-temps avec une frappe aussi exquise qu’une gorgée de fendant à l’heure de l’apéro.

La buse du match

Trippier, Stones, Maguire, Shaw, Bellingham, Rice, Mount; Saka, Kane, Sterling.

Venir à la Coupe du Monde en représentant le championnat soi-disant le plus attractif et spectaculaire au monde pour nous servir ces espèces de fayots sauce tomate froids, eh bien messieurs, vous feriez mieux de paqueter vos WAGS et livres sterling et rentrer voir si la pluie ruisselle toujours autant dans les sombres ruelles de Blackburn ou Chippenham.

S’il n’en fallait qu’un, je remettrais un Boulet d’Or à Raheem Sterling qui ne valait pas un kopek ce soir.

Le tournant du match

La préparation de jeu de mots foireux d’avant-match : du rosbif en amuse-Bush, Robinson s’éclate un vendredi, rosbif à points. Parce que, comme cet âne de Godot, le tournant de ce match insipide n’est jamais arrivé. Tout comme la Budweiser que j’avais commandée à la mi-temps, fort heureusement.

Un seul mot d’ordre : rasez tout.

L’esthète du match

Gary Neville qui sur le plateau de la chaine ITV a réclamé à 5 reprises la rentrée de Phil Foden et de Jack Grealish pour amener du flair au milieu anglais. L’ex-mancunien qui n’en loupe pas une pour savonner la planche à Gareth, s’est fait à demi-exaucer et on a vu un léger progrès dans la qualité de jeu des poulains de Charles III. Notons que Neville a aussi réclamé la retour en sélection de James Milner et de Teddy Sheringham, mais sur ce coup-là je pense qu’il va trop loin.

Le geste pourri du match

La prestation infecte de Jude Bellingham. Stratosphérique au Borussia Dortmund, le jeune joueur de 19 ans s’est fait happer par le traditionnel tsunami médiatique anglais qui l’annonce comme le futur David Beckham du onze anglais alors que sur la prestation de ce soir, il ressemblait plutôt à Francis Jeffers en toute grande forme. Mal utilisé sur le terrain par un Southgate dont le sens tactique est aussi développé qu’un papillon blanc devant un phare de voiture à pleine vitesse, Bellingham devra changer de braquet s’il ne veut pas finir avec Dele Alli au Besiktas.

Le chiffre à la con

1,405.

C’est le nombre de téléspectateurs anglais qui se sont plaints de la couverture de la BBC lors du premier match Qatar – Equateur. Objets de leur courroux. 1. La BBC n’avait pas retransmis la cérémonie d’ouverture (une daube sans fin agrémentée d’un Morgan Freeman qui n’avait rien à faire là) et 2. Gary Lineker a dénoncé en préambule et avec véhémence le non-respect des droits de l’homme au Qatar, les conditions de travail des travailleurs mais surtout, comment le Qatar a pu organiser cette CM malgré toutes les accusations prouvées de corruption.

Bien vu la BBC, bien vu Gary. Laissons les 1,405 miséreux à leur triste vie. Le Qatar leur tend les bras et la liberté.

L’anecdote

Le 13 avril 1314, Sir John de Gisors, maire de Londres, proclame l’interdiction de la pratique du football (alors dénommée la soule) en raison des « grands désordres causés dans la Cité ».

Le 18 novembre 2022, le Qatar interdit la Budweiser dans les stades en raison des grands désordres causés dans la Cité par les saouls et les saoules.

La boucle est bouclée : aux grands mots, les grands remèdes.

Si le match avait été une chanson :

Et non, il n’est pas possible de passer 3h sans boire de bière pour un supporter de foot digne de ce nom, n’en déplaise à l’autre rouquin persécuté de Brigue. C’est pour ça que Carton-Rouge vous offre, chères lectrices et chers lecteurs, en toute liberté et de manière lapidaire ce clip publicitaire en clin d’œil à cette somptueuse partie entre la métropole et son ex-colonie.

Le Doha dans le cul

Cette semaine, j’ai appris que la FIFA était une organisation à but non-lucratif. Du coup, et sans me tromper, j’en déduis que Sepp Blatter est le digne héritier d’Henri Pestalozzi et que Gianni Infantino est en course pour le prochain Nobel de la Paix, fêté comme il se doit par une plume rose dans le fion sur un char de la Street Parade 2023.

God bless us, God bless le Haut-Valais !

La minute Johan Djourou

Cédric Moret a bien tenu la baraque sur la RTS malgré la mouise proposée durant ce match. Tout juste a-t-il rupé une conjugaison avec un cocasse : « les organisateurs nous promessent un avenir plus serein ». Par la suite, on peut juste lui reprocher un entrain un peu trop fanfaron avec cette annonce dithyrambique: « Il y a un sacré programme de sport sur la RTS ce soir car au terme de cette rencontre, du curling vous attend… » On ne veut pas lui jeter la pierre sur cette sortie, mais c’est vraiment le moment pour le talentueux reporter valaisan de rentrer à la maison.

La minute de silence pour les ouvriers morts

(…)

Le pronostic d’avant-match selon l’indice MILFF (Match Index Losail Forecast Football)

L’indice MILFF devient aussi fiable que le Comité d’organisation de cette CM. Je ne pense pas qu’on va faire beaucoup de millionnaires au Sportoto.

A propos Paul Carruzzo 207 Articles
Elle est pas un peu belle notre Nati et tout le bonheur qu’elle nous amène ? Alors, Rickli et compagnie, si vous ne vibrez pas devant cette équipe, vous n’êtes pas non plus monstrement obligés de regarder. Profitez d’un bon match de hornus et foutez la paix à nos joueurs, qui comme vous, ont un joli passeport rouge à croix blanche.

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