Liga : bilan

Voilà, c’est terminé ! Le championnat d’Espagne a rendu son verdict : pour la seconde année consécutive c’est le Real qui est champion, devant le Barça. Ah non, c’est l’inverse en fait, ça c’était de 2006 à 2008. On s’y perd… Bref, retour sur une saison où Basques, Andalous et autres Galiciens ont vraiment dû se faire chier. Et nous aussi !

On n’a pas aimé

Lorsque deux équipes battent le record historique de points d’une compétition nationale lors de la même année, c’est qu’il y a un problème quelque part. Et c’est ce à quoi nous avons eu droit cette année en Espagne : immensément supérieurs, le FC Barcelone et le Real Madrid nous ont offert une Liga à deux vitesses qui a vu leur premier poursuivant – Valence – terminer à vingt-huit points (!) du champion. L’emprise médiatique des deux géants étant tout aussi importante dans le pays que leur mainmise sportive, presque personne dans le coin ne s’est insurgé contre l’implosion d’un championnat qui n’en est plus un depuis longtemps, et où les inégalités de classe ne cessent de s’accroître. Muy bien pour ceux qui sont du bon côté de la barrière ; tant pis pour les dix-huit autres…

On l’a vu, Valence a terminé premier du championnat comprenant les équipes espagnoles dont le budget n’excède pas le PIB du Lesotho. Cet exploit, les hommes d’Emery le doivent en grande partie à David Villa, meilleur buteur espagnol de la Liga et auteur, comme à son habitude, d’une excellente saison. Le hic ? L’attaquant virtuose vient de signer au… FC Barcelone, dont il défendra les couleurs – à défaut de l’honneur – dès le mois de septembre. On se réjouit du mercato estival !
Si la Liga s’est avérée autant hétérogène cette saison, c’est aussi à cause du trop faible rendement des outsiders, à commencer par Séville et l’Atlético Madrid (qui s’en sortent tout de même avec une coupe chacun) dont les contingents n’ont pas grand-chose à envier aux meilleures équipes du continent. Complexe d’infériorité ? Déni médiatique ? On ne le saura jamais, mais il n’empêche que l’on n’a pas aimé l’attitude minimaliste de certaines starlettes surpayées du championnat comme Perotti ou Agüero. La révolution d’une minorité nécessite l’implication particulière de ses leaders ; les deux Argentins devraient pourtant le savoir.

Dire que Zlatan Ibrahimovic a fait une mauvaise saison avec le FC Barcelone serait exagéré : avec 16 buts et 9 assists en Liga ainsi qu’un rôle de pivot qui est à l’origine de l’explosion de Messi, il a fait ce qu’il avait à faire. Toutefois, lorsqu’on regarde le prix qu’il a coûté, on se dit qu’on était en droit d’en attendre plus de sa part, notamment au niveau de l’effort personnel. Alors que l’identité de l’équipe de Guardiola n’a jamais été aussi catalane (huit titulaires issus de la Masia, en attendant Fabregas), le Suédois ne s’est jamais vraiment intégré à la philosophie blaugrana, et la venue prochaine de Villa – barcelonais dans l’âme – pourrait déjà le pousser vers la sortie. Il se murmure même qu’il pourrait vendre ses services à un club correspondant beaucoup plus à son égocentrisme, du côté de la capitale…

On a aimé

La deuxième saison blanche consécutive du Real Madrid. Parce que ça fait toujours plaisir de constater que le football n’est pas à vendre (même si on n’en est pas tout à fait sûr). Merci également à Séville (Coupe d’Espagne) et l’Inter (Ligue des Champions) d’avoir donné une belle leçon d’humilité au FC Barcelone, qui ne s’en sort finalement qu’avec un seul titre malgré quatre défaites en tout et pour tout cette saison, et une équipe qui est actuellement la meilleure – et de loin – de la planète.

La saison catastrophique de Rim-Ka Benzema, acheté – on vous le rappelle pour le plaisir – 35 millions d’euros par le Real la saison passée. Cette vente a au moins eu le mérite de nous faire craindre quelques instants que le Français n’eût pas été si mauvais ; nous avons heureusement vite été rassurés. A noter que ce transfert porte le sceau de Yazid «Zinedine» Zidane, nouveau conseiller du président Perez, tout comme celui non moins ridicule de Kakà (65 mio). Merci chef !
Le joli parcours de l’équipe de Majorque qui, malgré des moyens à disposition qui feraient rougir la plupart des équipes du championnat, est passée à un petit point d’une amusante qualification pour la Ligue des Champions. Elle la tenait même jusqu’à la dernière minute de la dernière journée, avant que Séville n’ait la bonne idée de marquer le 2-3 à Almeria et ainsi d’arracher la quatrième place finale. Rien que pour voir les joueurs des Baléares atterrés devant l’écran géant de leur stade lors du moment fatidique, cela valait la peine de suivre la Liga jusqu’au bout cette saison !
L’avènement de Messi, auteur de 48 buts cette saison (comme Ronaldo à l’époque) dont 34 rien qu’en championnat. Mais au-delà des chiffres, c’est le génie de l’Argentin qu’on retiendra : technique hors norme, talent inné et gestes extraterrestres ont contribué à faire de lui l’actuel incontestable meilleur joueur du monde, sans lequel le Barça n’aurait sans doute pas terminé la Liga avec le total imbattable de 99 points. Une bonne nouvelle pour le football et le sport en général, et surtout le seul véritable point positif qu’on retiendra de cette cuvée espagnole 2009-2010 à oublier au plus vite. Même si la suivante ne s’annonce pas vraiment sous de meilleurs auspices…

On s’en fout

Mourinho au Real Madrid, c’est un peu comme une merde dans une fosse septique. Alors tant mieux si ça peut donner du rêve à ceux qui en ont besoin ou si ça permet aux presses madrilènes d’arrondir leur fin de mois en cette période pré-Mondial, mais nous en tout cas, on s’en fout !

Écrit par Raphi Stollé

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10 Commentaires

  1. Belle saison de Majorque mais avec 60-80 millions de dettes…oui quand même !!! c’est quand même indécent quand on voit les problèmes qui à dans ce pays, de voir des clubs (surtout qui vous savez) dilapider de la sorte des millions et des millions.

  2. On aurait au moins pu parler de C. Ronaldo (en mode sarcastique ou non) car on beau le traiter d’otarie, de pleureuse ou autres, force est de constater que pour sa 1ère saison en Espagne il a juste été dans la continuité de ce qu’il a été chez mon United: Un fantastique FOOTBALLEUR (on parle pas du reste hein)

    Je pense que la saison prochaine y a de quoi s’inquièter pour les adversaires du Real avec Mourinho aux commandes.

  3. Moi aussi, j’ai vraiment adoré la phrase : « Mourinho au Real, c’est une merde dans une fosse septique » C’est tellement vrai !!!

  4. Je trouve qu’il faudrait arrêter de présenter le Barça comme le gentil club qui triomphe face au méchant vilain pas beau Real capitaliste.

    Bien sûr le Real verse totalement dans l’excès, et le Barça nous « vend » une autre philosophie, mais le Barça n’est pas une entreprise philanthropique non plus !

  5. @LoZenforce :

    Mouais… Si le championnat qui abrite le Champion d’Europe des clubs et dont l’équipe nationale est championne du monde est une fosse sceptique, que-est-ce que la Liga alors….

  6. La Serie A…hummmm attends, c’est pas ce magnifique championnat si ouvert et disputé qu’il vient d’être gagné pour la 5ème fois d’affilée par la même équipe?!? Manque de suspense tu dis..?

  7. Excellent l’histoire de la fosse sceptique.

    Difficile de dire ou se situe exactement le problème de cette liga, mais quand on sait que l’Atletico Madrid a quand même un budget de 125mio €, il y a de quoi se poser des questions.
    L’hégémonie des 2 grands est effectivement criante.
    Perso, je m’en fout, je suis pour le Barça.

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