Derby Sieger

Comme nous le racontait très bien Mike dernièrement, les derbies des Zaehringen représentent toujours un duel fratricide surtout lorsque les deux équipes sont aussi proches au classement que cette année. L’équipe de Christian Dubé partait donc le couteau entre les dents samedi dernier au lendemain d’une victoire rédemptrice face à Davos.

Le match en deux mots

Grand Chelem

Alors que Djocovid s’adjugeait ce week-end son sixième Masters, c’est bel et bien la passe de 5 (équivalant hockeyistique des 4 tournois du Grand Chelem et des Masters) à la PostFinance Arena pour des Dragons qui auront su dominer un Berne plutôt gentil dans un duel de gardiens spectaculaire.

Les trois étoiles du match

⭐️  Connor Hughes. Elu homme du match, le Canado-Suisse mérite également sa deuxième « première étoile » de la saison. Battu uniquement par le trio Sceviour-Ennis-Loeffel, qui n’y était pas allé avec le dos de la cuillère lors d’une énième pénalité, Connor aura été décisif lors du troisième tiers temps. Une ultime période ressemblant plus à un échange de T.Ennis entre les deux gardiens qu’à un jeu vraiment posé, lors de laquelle le dernier rempart des Dragons a montré qu’il était bien plus qu’un gardien de ligue B, contrairement à ce que pensait la plupart de la hockey-sphère il y a de ça quelques mois encore. Ce beau bébé de 1m93 pour 102 kg (!) a de l’avenir dans ce championnat et pourrait bien se retrouver au premier plan pour une autre équipe l’année prochaine.

Seul bémol du week-end, le virage nord fribourgeois qui a cru bien faire en entonnant un chant afin de saluer Reto Berra (présent dans les gradins) vendredi soir, quelques secondes avant de voir Hughes prendre son seul goal de la soirée. Le public se sera bien rattrapé en rappelant son portier vendredi soir, rééditant même le geste à Berne samedi soir. Comme quoi, même dans la capitale, on est chez nous.

⭐️ ⭐️ Marcus Sörensen. Blessé au doigt en entrée de saison sur sa première action en Champions Hockey League, le Suédois revient gentiment en forme comme il l’a déclaré à la suite du match contre Davos. Au niveau de la feuille de match, il a également réussi à y inscrire son nom deux fois lors de ce week-end. Bien que les mauvaises langues déclareront volontiers que c’était lors d’un pénalty ainsi que dans la cage vide, l’ancien des Sharks s’est montré extrêmement remuant tout au long du match. Il aura fallu un Wüthrich des grands soirs afin de l’empêcher d’augmenter son compteur de plus ample manière.

⭐️ ⭐️ ⭐️ Schiri. Suite à une première période plutôt bien maitrisée malgré une pénalité donnée à Jörg sur une simulation pourtant assez évidente d’un bernois, les zèbres se sont mués en clowns lors de la deuxième période. Un échange de check devant le goal fribourgeois ? 2 minutes pour Walser. Desharnais qui se fait lancer sa canne et elle tombe sur un Bernois ? 2 minutes. Sörensen qui se fait accrocher le bras et qui touche un Bernois ? 2 minutes. Étonnamment, les zèbres se seront calmés suite à l’égalisation des Ours.

Au delà des traditionnels agacements envers les arbitres, c’est également la ligue qui devient limite limite (si elle ne l’était pas déjà). L’an dernier, toucher aux arbitres vous valait un minimum de 5 à 7 matches. Cette année, la ligue s’annonce plus clémente et ne donne que trois matches à DiDomenico. Espérons qu’elle s’en tienne une bonne fois pour toutes à sa ligne de conduite et ne se permette plus des écarts flagrants entre clubs latins et alémaniques…

Le tournant du match

Ayant déjà touché le poteau auparavant, c’est Samuel Walser qui est venu libérer tout un canton lors de la dernière période. Sur un bon lancé de Jecker, qui mérite d’ailleurs de plus en plus de crédit pour ses présences excellentes, l’ancien Davosien est parvenu à trouver l’ouverture face au mur que représentait Wüthrich. Un troisième goal de la saison pour un Walser un peu moins pétillant que l’année dernière, mais qui aura bien compris qu’un derby ça ne se joue pas, ça se gagne.

Le slapshot en pleine lucarne du match

Ayant annoncé sa retraite à la fin de l’année et l’ayant même confirmée malgré les sollicitations du public fribourgeois, David Desharnais s’est fait l’auteur d’un nouveau bijou de passe sur l’ouverture du score signée Julien Sprunger. Etincelant l’an dernier sur power play aux côtés de DiDomenico (dont l’ombre planait décidément samedi soir), DD a un peu plus de mal cette année à amener le power play fribourgeois au premier plan. Samedi soir, le Canadien nous a à nouveau montré pourquoi il était un des plus grands faiseurs de jeu de la ligue.

Le vieux rotoillon en cloche du match

Après avoir vu un premier power play faisant miroiter des souvenirs de la saison dernière, les Dragons nous ont rappelé que les temps n’étaient pas au plus rose en supériorité numérique. Sur une double pénalité évitable de la part des oursons, les protégés de Christian Dubé n’ont même pas été capable d’installer un réel jeu de puissance lors des deux minutes à 5 contre 3 accordées. Deux lancés (bloqués) de Bertschy et Gunderson à la ligne bleue, qui plus est en entrée de zone, auront été le triste fruit de cette supériorité numérique. Une occasion de faire un break bienvenu quand on observe la suite de la rencontre. Les Dragons jouent à se faire peur et une défaite à la PostFinance Arena aurait pu avoir bien des conséquences lorsqu’on regarde le classement.

Le chiffre à la con

3, c’est le nombre d’enquêtes qui étaient ouvertes la semaine dernière contre Chris DiDomenico (deux pour simulation et une pour charge sur un arbitre), mais c’est également le nombre de matches de suspension dont ce dernier a écopé. Samedi, bien que dans les tribunes, DilDo a tout de même réussi à se faire remarquer en criant plus fort que toute la patinoire que Berne devait sortir son gardien plus tôt dans les ultimes minutes du match. Un triste sort pour lui que de devoir assister à la mise à mort de sa nouvelle équipe face à son ancienne équipe. Des sources venant du vestiaires affirmeraient même que ce dernier regrette de ne plus être sur les bords de la Sarine. Une punition selon moi bien méritée pour quelqu’un parti pour des raisons financières chez le voisin Goliath.

D’un autre côté, l’Ontarien a tout de même réussi à se rendre indispensable du côté de la capitale. Tellement indispensable que son équipe n’y arrive pas sans lui et que je n’arrive pas à écrire un article sans le mentionner trois fois même quand il n’est pas sur la feuille de match.

L’anecdote

Quand j’étais petit, au foot, l’entraîneur nous ramenait toujours les même compositions. Lorsque nous demandions pourquoi il n’essayait pas quelque chose de nouveau, il nous rappelait toujours la même maxime « on ne change pas une équipe qui gagne ». Dès lors, cette phrase était inscrite dans notre mémoire et nous la ressortions volontiers à chaque occasion. Un nouveau qui voulait intégrer notre équipe à la récréation ? On ne change pas une équipe qui gagne. Un trouble-fête qui voulait retirer les équipes de baby-foot suite à notre 72ème victoire ? On ne change pas une équipe qui gagne. Encore aujourd’hui, lorsqu’une équipe se prend son quatrième match lors d’une partie de Jass, on ne change pas une équipe qui gagne.

Cette phrase là, il aurait peut-être fallu la faire entendre au directeur sportif du CP Berne, Andrew Ebbett. Suite à un début de saison bien meilleur que ce que nous a présenté la capitale depuis des années et surtout suite à une victoire face à Zurich, le Canadien a décidé de limoger son entraîneur sur le champ. Une bien piètre décision lorsque l’on observe les résultats et surtout les prestations des Ours depuis ce départ. Un coup de maître dont même CC ne peut pas se vanter.

Et sinon dans les tribunes ?

Vanté pour ses qualités à domicile la saison dernière, le public fribourgeois a un peu plus de peine à embraser une rencontre dans son antre cette année. Malgré cela, c’est un secteur plein (!) qui a vu ses protégés s’imposer samedi soir. Composé de fans inconditionnels, d’habitués des déplacements courts et d’une jeunesse à bobs roses (?!), les Fribourgeois auront même réussi à faire sortir deux supporters bernois sur « lancer de bière » suite à des broncas aussi agréables qu’un concert de Jul. Des sorties obligatoires qui n’auront au final qu’un tout petit impact sur l’importance du public qui était déjà parti en nombre sur le 3-1 Fribourgeois.

La rétrospective du prochain match

Ce mardi, les Dragons disputeront dans leur antre le retour de la Champions Hockey League face à Jukurit Mikkeli, l’aller s’étant conclu sur un nul 1-1. Un match à enjeu mais dans une compétition qui ne déchaîne absolument pas les passions. Espérons juste que le boycott du Mundial ramène un à deux supporters en plus dans une BCF Arena qui s’annonce d’ores et déjà clairsemée.

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