Cette fois, plus d’excuses !

Cela revient de plus en plus dans la bouche des gens, dans le phrasé de ceux qui peuplaient la Pontaise il y a une petite dizaine d’années – j’en fais plus ou moins partie, rassurez-vous… – et qui l’ont délaissée depuis : «Cette fois, je reviens». Ils ont raison, ce Lausanne-Sport le mérite.

L’euphorie de la Coupe de Suisse de la saison dernière se prolonge donc. Lausanne aime les Coupes, même l’européenne, et les Coupes l’aiment aussi. Après une qualification somme toute tranquille malgré l’étroitesse du score (2-1 sur l’ensemble des deux matches) contre Banja Luka, les Vaudois sont allés s’imposer à Randers. Une victoire 3-2 arrachée tels des vieux briscards qu’ils ne sont pourtant pas. Quatre occasions, trois buts, le coup parfait.

Futur brillant

Plus que la simple lecture du Teletext, le fond de jeu, la tactique de Martin Rueda et la mise en pratique des onze éléments est assez impressionnante. Tous savent quoi faire et le collectif évolue ensemble. La clé du succès actuel. Le LS n’a certes disputé que quatre rencontres officielles depuis le début de l’exercice, mais le constat est patent : cet effectif a de l’avenir. Un futur qui devrait être brillant cette saison déjà.
Commençons par le «cas» du nouveau coach de la Pontaise. Après sept ans passés sur le banc de Wohlen (pas sûr de la précision du truc, même Wikipedia m’a laissé tomber sur ce coup-là), l’ancien international qui a participé à la Coupe du monde 1994 aux Etats-Unis est arrivé aux Plaines-du-Loup avec ses certitudes. Du physique (son côté suisse-allemand sans doute, il est né à Zurich) et de la finesse technico-tactique (ses origines espagnoles sûrement, ses parents viennent de Malaga). L’ancien défenseur de GC exige de la rigueur, mais ne bride pas ses éléments les plus talentueux. Son 4-4-2 est offensif, mais a besoin d’une folle débauche d’énergie, de l’attaquant de pointe au stoppeur. Jusqu’ici, tout le monde adhère.

Moulinette lausannoise

Le contingent concocté par les dirigeants vaudois lui donne, il faut bien l’avouer, les moyens de ses ambitions. Steuble est bon, Avanzini prometteur, Silvio très froid devant le but et j’en passe. En prime, le retour tardif (et onéreux) de Rodrigo Tosi est une preuve supplémentaire de l’ambition de son club cette saison. Le come-back de Fabio Celestini, dont la présence et l’expérience sont inestimables aux côtés de Marazzi à mi-terrain, est un plus énorme dans le vestiaire, dans les têtes et sur le pré. Un défenseur supplémentaire ne fera en revanche pas de mal, l’accumulation des matches en ce début de saison va fatalement se payer un jour ou l’autre. Mais pour l’instant, ça tient. Demandez donc à Winterthour, passé à la moulinette lausannoise dimanche dernier (4-0), comment ça fait.
Le match de lundi soir à Wil permettra d’avoir quelques enseignements supplémentaires. A la question : «de quel bois est fait cette équipe ?», quoi de mieux qu’un déplacement de 300 kilomètres, un lundi à 20h15, contre un tas de bûcherons ? Les hommes auront-ils toujours la tête à l’Europa League ? Sont-ils prêts aux âpres combats du fin fond de la Challenge League ? Branchez-vous tous sur http://www.schweizersportfernsehen.ch/ssf/start.asp pour vibrer un bon coup plutôt que de vous ennuyer devant un film déjà vu sur la TSR ! Yves Martin y sera, certes, mais pas moi. Faut pas abuser.

Evénementiels

On a beau dire, on a beau faire (Thierry Roland, si tu nous lis), on peut être Vaudois tant qu’on veut, Grand Chelem fait du bon boulot. Une partie de l’embellie du LS leur revient clairement de droit. Pour avoir participé au déplacement au Danemark, j’ai été très largement «déçu» en bien par l’organisation, en plus du jeu, du résultat, de la Thor, de la Tuborg, de la Carlsberg et de l’autre charmante Danoise rencontrée sur place. En prime, le truc des abonnements à cent balles, c’est classe. Pensez que pour un abonnement à la Pontaise, vous avez… environ deux places en tribunes au hockey à Malley. Et pour ne rien gâcher, l’ignoble Stade Olympique se verra (enfin) garni d’un endroit VIP, nerf de la guerre lorsqu’il s’agit d’engranger du pognon dans le sport moderne d’aujourd’hui que je m’amuse tant à démonter.
Bon, stop aux louanges, je n’ai même pas mis une seule fois le mot «infect» dans ce papier, ma réputation va en pâtir… Mais si j’ai un conseil à vous donner, comme vous n’avez rien à faire jeudi soir je le sais, venez à la Pontaise soutenir cette formation qui le mérite. Comme ça vous pourrez dire à tous les Vaudois friands d’événementiel quand le LS défiera Liverpool au prochain tour devant 16’000 personnes : «Hé connard, moi j’étais là contre Randers, laisse-moi acheter des bières tranquille !»
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch