Jeudi 15 septembre 2022, veille du début de la saison régulière. On vous dit que d’ici la fin de l’année civile, le grand-l’immense-l’éblouissant-le centenaire (on le saura !) LHC et son faire-valoir jurassien seront engagés dans une lutte fébrile pour une mirifique avant-dernière place de National League. Vous répondez:
A) Impossible, on a Daniel Audette. Et on paie toujours Audette.
B) Avec Peter Freedom (and Fatherland) aux manettes ? Vous vous fourrez le Finger dans l’œil jusqu’à la voûte plantaire !
C) Rater le (Ba)koš face au HCA ? Avec leurs étrangers de ligue B ? Vous voulez nous mettre en Kohler ?
D) Vous pouvez répéter la question ?
Bref, on y est, alors autant vous raconter ce qui s’est passé lors de ce duel des abysses.
Le match en deux mots
*Joyeuses Fêtes*
Comme les transports publics lausannois sont fort polis mais assez peu informatifs en termes d’orientation en ce moment, on a failli arriver en retard à force de se demander quand le 33 Prilly Mont-Goulin finirait par passer. Entre la réintroduction des lignes 1, 2, 4, 6, 7, 9, 17 et 18 en remplacement des terriblement intuitives 12, 22, 84, 85, 86, 87 et 88 et le contrôle des connaissances à l’aveugle, pas le temps de se mouiller la nuque. Enfin façon de parler avec ce temps à ne pas mettre un hockeyeur ajoulot dehors (il risquerait de Rouiller).
Si vous êtes seul et déprimé à Noël, on ne saurait trop vous conseiller d’éviter la Vaudoise aréna.
On ne sait pas ce que les Lausannois ont prévu pour Noël, mais on peut d’ores et déjà dire que ça sent le sapin pour Geoff Ward. Et les 36 chandelles vues hier soir devraient suffire pour le décorer.
Les trois étoiles du match
⭐️ Julien « Christian Dubé » Vauclair, le dorénavant directeur sportif et coach à Porrentruy a interrompu une série de 14 défaites et reste désormais sur 2 victoires consécutives. Une prouesse qui n’a été effectuée qu’à 4 reprises en 31 matches par son pauvre adversaire du soir.
⭐️⭐️ Les étrangers du HCA, auteurs de 3 points sur les 2 goals ajoulots hier soir. Ils sont peut-être catalogués LNB (si vous avez moins de 30 ans, lisez « Swiss League », on vous expliquera plus tard), mais on les échangerait volontiers contre ce qui reste des nôtres du côté de Prilly. On nous disait d’ailleurs fort justement à la sortie de la patinoire que le LHC ne serait aucunement désavantagé par rapport à la situation actuelle en cas de duel limité à deux étrangers contre le champion de deuxième division en fin de saison.
⭐️⭐️⭐️ Le sosie de Bryan Cranston qui a fourni aux spectateurs pour la plupart dans un état de mort clinique (ceux qui n’étaient pas déjà partis réserver une table au Spot Café ou se jeter du haut du Viaduc après 20 minutes) le seul moment presque joyeux de la soirée. Et on parle d’un prof de chimie atteint d’un cancer en phase terminale qui produit de la meth dans sa cave entre deux cours. Fun times.
Le malheureux a gagné des billets pour revenir assister à une horreur pareille.
Le tournant du match
On allait vous dire que c’était le moment où le canton du Jura a décidé d’examiner un projet de réintroduction des bisons à l’état sauvage sur son territoire. Mais on croit savoir que cet instant historique s’il en est a eu peu d’influence sur le déroulement de la partie.
C’est donc plutôt du côté du moment où la décision d’aligner les enchanteurs trios Pedretti-Almond-Hügli et Kenins-Audette-Bozon a été prise qu’il faut chercher ce fameux point de bascule. Même en cette période de l’année où tous les rêves sont permis, difficile de vous dire laquelle de ces deux triplettes on serait le plus comblé de retrouver sous le sapin demain matin.
Quant à la résolution de Ward de ne jamais faire jouer deux fois la même équipe, surtout lorsqu’elle gagne de manière plus ou moins convaincante (Kenins et Audette étaient surnuméraires mardi et tout le monde était content, non ?), elle est au moins aussi compréhensible que la non-décision arbitrale au moment où Jiří Sekáč a pris le parti de réunir la région cubitale de son anatomie et le faciès de Jérôme Gauthier-Leduc en fin de rencontre.
On espère que les arbitres n’ont pas la version festive des moniteurs de contrôle parce qu’on vous avoue qu’il est difficile de savoir s’il s’agit d’une charge ou d’un souper de fin d’année vu d’ici.
Le slapshot en pleine lucarne du match
Celui qu’on a attendu en vain toute la soirée de la part de l’armada offensive vaudoise (sic !). Entre ce tir dangereux de Jason Fuchs de la 17ème minute et le 1-2 de Richard Pánik à 5 contre 3 à la 45ème minute, c’est bien simple, Lukas Frick et les siens ont été aussi inoffensifs qu’un activiste anti-armes à feu dans une primaire républicaine en Alabama. Même Robin Kovacs, qui profite d’ordinaire de la visibilité de son casque jaune pour nous faire croire à son implication de tous les instants, a été transparent.
En remplacement, on vous colle l’image de la soirée, celle d’un HC Ajoie volontaire, pas Frossard pour un sou, et surtout conscient de n’avoir encore rien accompli qui vient saluer ses irréductibles supporters mais refuse de s’asseoir sur la glace, contrairement à un LHC qui le fait décidément pour un oui ou pour un non.
Le vieux rotoillon en cloche du match
Le licenciement du coach du Tchèque contre la bande Filip Pesan à une semaine et demie de ce derby de la lanterne rouge. Et dire qu’on avait tellement de jeux de mots plus P… lourds les uns que les autres en stock. De là à affirmer que la chasse au Pesan est ouverte pour les autres clubs, il n’y a qu’un pas que les règles de la bienséance nous empêchent de franchir.
Les chiffres à la con
39. Comme le numéro qu’Ewan Huet n’a pas porté sur le banc vaudois cette fois. On avait un peu vite oublié que le numéro de papa n’était plus dispo au moment de floquer le chandail du fiston avant le LHC-Gottéron du 26 novembre dernier.
390. Comme le nombre de minutes de pénalité accumulées par les Lions avant la pause de l’équipe nationale de mi-décembre, selon le podcast valdo-gruérien Cold Facts. La moyenne de la ligue dans cette « spécialité » était de 286 à ce moment-là.
31. Comme le nombre de tirs vaudois ayant échoué sur le poteau durant le même laps de temps, toujours selon Cold Facts, pour une moyenne nationale de 19.
Avec le concours des meilleurs archéologues du pays, Carton-Rouge tentera quant à lui de vous présenter les chiffres offensifs de Michael Hügli d’ici à la fin 2023.
L’anecdote I
Il faut laisser une chose au club phare lampe de poche en fin de vie de notre beau canton: il est drôlement plus fort en marketing que sur le plan sportif. Un détail qui n’en est pas un et qui a tendance à compliquer la vie de certains fans souffrant d’un syndrome de l’achat compulsif de maillots, comme en témoigne cette capture d’écran que nous a fait parvenir un informateur anonyme:
Les (désormais terriblement fréquentes) enchères sur ricardo.ch, le pire cauchemar de ce supporter lambda et désargenté.
L’anecdote II
Samedi 10 décembre dernier, Joël Genazzi est devenu le joueur le plus capé de l’histoire du plus grand club du système solaire avec 523 sorties dans l’habit de lumière des astres du Léman. 24 heures ne s’y est pas trompé et a envoyé son spécialiste ès feel-good stories pour brosser son portrait.
Contactés en qualité d’experts, Joël Vermin, Thibaut Courtois et la sélection serbe de retour du Qatar se sont refusés à tout commentaire.
Bon, comme le contrat de base pour un septième défenseur trancheur d’agrumes du côté du dépôt de Perrelet est de 5 ans à 500’000.- la saison, ce record risque de ne pas tenir très longtemps. Connor Hughes et son bail de 24 mois doivent se sentir aussi atrocement lésés l’un que l’autre à l’heure qu’il est.
Et sinon dans les tribunes ?
Se faire allumer à coups de slapshots aux frais de la redevance, un rêve enfin assouvi !
Un grand coup de chapeau à Tataki qui a réussi à faire passer la Vaudoise aréna pour un chaudron en ébullition constante en seulement 15 minutes de vidéo (hilarante par ailleurs, on vous la conseille si comme nous vous découvrez son existence avec deux semaines de retard).
La suggestion en surimpression en fin de vidéo laisse peu de doute quant au sort réservé au LHC lors du derby suivi par le brave Sacha.
Pour revenir à la partie qui nous occupe, l’ambiance crépusculaire et la présence de Damiano Ciaccio et Jordane Hauert (69 ans à eux deux) nous ont méchamment rappelé les années 2008-2010 et certains duels au couteau face à des adversaires ayant plus d’une corde à leur arc (jurassien). Ne manquaient plus que Steven Barras et un James Desmarais étrangement seul à la ligne bleue et on y était.
La minute Jonas Junland
Malgré le retour triomphal d’Andrea Glauser, ne cherchez pas le meilleur défenseur rouge et blanc sur la glace de Malley. En effet, Justin Krueger, triple champion de Suisse avec Berne et auteur du total faramineux de zéro point en 47 parties avec les Lions, était de service impression et distribution subséquente des feuilles de match hier soir. Le tout avec extension des muscles zygomatiques et pédagogie ad hoc. A la Vaudoise aréna, on avait décidément mis les petits plats dans les grands pour les fêtes de fin d’année.
La rétrospective du prochain match
C’était la der en 2022, rendez-vous le 2 janvier à Lugano ! Dans l’intervalle, on avoue une certaine inquiétude au sujet de l’état de forme de certains joueurs après les fêtes de fin d’année. Lisez plutôt cette sortie de Ronalds Kenins au sujet d’Ivars Punnenovs dans les colonnes du LHC Mag: « Un des avantages principaux de l’avoir à Lausanne, c’est que sa femme cuisine divinement bien. Elle prépare des buffets dignes d’une cheffe étoilée au Michelin. Ivars croit que je viens lui rendre visite à lui, mais j’ai d’autres motivations ! » On dirait un fake concocté après 4 heures d’apéro de Noël dans les locaux de la rédac’, mais on vous jure qu’on n’invente rien.
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