Yakin, coup de sac !

Désormais, chaque mois, Carton-Rouge a le plaisir de sortir ses griffes dans le nouvel hebdomadaire régional répondant au doux nom de Riviera Chablais votre région. Notre mission : croquer une thématique d’actualité sur le sport suisse avec impertinence. Nous publions quelques jours plus tard cette chronique sur notre site. Pour cette fois, on va revenir, oui c’est un mal nécessaire, sur un match qu’on préfèrerait tous oublier. Un récent huitième de finale, dans une coupe du monde qu’il aurait finalement peut-être fallu boycotter…

…Car ce Suisse-Portugal a dépassé l’entendement. Jamais, de mémoire de la rédac, la Nati n’avait vécu un tel calvaire. Jamais, non plus, les réactions n’avaient été aussi vives après une élimination. Pourtant, la Suisse a fait ce qu’elle fait d’habitude. Et nous, pauvres supporters, avons vécu le cheminement traditionnel du fan de la Nati en année de grande compétition : espoir démesuré après la qualification de «La meilleure équipe suisse de l’Histoire»; ardeurs calmées suite à une liste de joueurs bancale et une préparation ratée; phase de groupe moyenne mais sauvée par un grand match qui nous refait bomber le torse et nous dire, que cette année, peut-être…; élimination piteuse en phase à élimination directe.

Hormis au dernier Euro, ces étapes sont absolument les mêmes tous les deux ans. Mais quand-même, cette fois, c’est brutal. À côté de ce match, les débâcles face à l’Ukraine, la Pologne ou la Suède ne sont rien. Pourtant on parle de traumatismes nationaux. C’est dire le poids que risque d’avoir ce Suisse-Portugal dans les années à venir. La claque est immense et, avec quelques jours de recul maintenant, il est temps de faire les comptes et de voir où ça a merdé.

Bien sûr, il y a eu l’apathie totale des joueurs. Des leaders méconnaissables et sans envie. Mais une contre-performance pareille, c’est le fait d’une équipe entière, pas d’individualités. C’est donc logique que les regards se tournent vers Murat Yakin, sélectionneur contesté. Oui, il a dans l’ensemble plutôt fait du bon job depuis sa prise de fonction. Mais sur ce match, on paye avant tout ses approximations indignes du haut niveau. Le fait de ne prendre que 2 latéraux dans une liste de 26 joueurs, déjà, alors que ladite liste compte 9 milieux axiaux… Puis ses tests tactiques sur le match le plus important de sa carrière de coach. C’est criminel de jouer à 5 derrière, un système essayé seulement lors de la défaite face au Ghana en novembre. Ça l’est d’autant plus quand les deux pistons ne jouent pas du tout à ce poste et quand on apprend que même les joueurs ont été surpris de devoir évoluer avec ce système. Ce qui semble avoir occasionné quelques cassures dans le vestiaire. Et on ne parle même pas du fait d’avoir sélectionné un gars comme Cömert, qui est structurellement plus proche d’une poutre décorative que d’un joueur de foot.

Cette faillite suisse, c’est avant tout celle de Yakin. Et autant on savait que la remise en question n’était pas le fort du bonhomme, autant estimer que cette branlée est avant tout due au manque de repos des joueurs, c’est un peu gonflé. S’il coachait un vrai pays de foot, nul doute qu’on aurait pu le croiser à l’ORP de Bâle mercredi matin. Las, la Suisse n’est pas un vrai pays de foot, les résultats sont là pour nous le rappeler. Ce qui ne nous empêchera pas d’y croire comme des cons dans 2 ans…

 

Crédits photographiques:

Image de tête: 14. Internationale Sportnacht Davos/CC-BY-SA/Wikimedia Commons https://www.flickr.com/people/89644630@N04

A propos Joey Horacsek 84 Articles
Bon ça va, je vais pas vous sortir ma biographie

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