Bienne toujours pas condamné aux play-out

Pour avoir, certes sur le fil, rappelé aux visiteurs luganais qu’un match de hockey sur glace ne dure pas qu’un quart d’heure mais bel et bien soixante minutes, Bienne confirme son avance sur le fond du classement et se rapproche du HC EEF.

Renversante rencontre que celle disputée ce dimanche pas si ordinaire où votre serviteur s’est gelé les miches à pierre fendre, entre des Biennois qui venaient de s’en prendre huit dans le protège-dents aux Vernets et des Tessinois du sud encore tout joyeux d’avoir étrillé les Flyers. Renversante au sens littéral du terme évidemment.

Parce que bizarrement, c’est bien aux patineurs de ce filou de Kent Ruhnke que l’avantage de deux buts pris par Lugano fit le plus grand bien. Les vertus insoupçonnées de la psychanalyse façon coup de pied au postérieur il faut croire, telle que me la vantait ma grand-mère. Notez bien que mon aïeule est également à la base des sciences médicales pratiquées par le soussigné, où tous les maux de l’Homme se soignent à l’Euceta. Et pourtant, toujours pas de Nobel à l’horizon…
Occultant avec courage la bévue ayant conduit à la paire de réussites luganaises (ladite bévue étant d’avoir aligné simultanément les trois garçons les moins en confiance du moment que sont Nüssli-l’albatros, ventilo-Fata et le très très contournable Jackman), les Seelandais ont dès lors mis leur adversaire sous l’éteignoir pour ne plus lui laisser savourer que le gentil frisson de petits contres sans grand danger pour un Berra redevenu grand au moment opportun.
Il ne devait plus y avoir qu’une équipe pour souffler le show dans le froid ambiant, le retour des Biennois se faisant inéluctable au fur et à mesure que s’égrenaient les secondes. Ce cher Truttmann d’abord, capitalisant d’un poignet rageur une lumineuse ouverture du joueur phare qu’est (re)devenu Sébastien Bordeleau, puis un Wetzel enfin en mesure de faire étalage de ses qualités puisqu’enfin débarrassé de ses petits bobos (Euceta que j’vous dis !), et de retard il n’était plus question ! Le plus grand joueur de notre championnat profitait à cette occasion d’un travail de taille de Kevin Lötscher.

Puis arriva Nüssli… Après avoir été tellement efficace non pas au jeu mais à convaincre tout le monde qu’il n’était qu’une immonde flaque et que pour 300’000 balles t’as vraiment plus rien, au point que même ses coéquipiers se montraient plus qu’hésitants à lui confier la rondelle, l’albatros du stade de glace se mua en Simenon pour asséner le coup de grâce à nonante secondes de la fin en trouant Aebischer dans un espace pourtant à peine assez grand pour y loger un läckerli. Un pur génie du trompe l’œil, à la mode Kovalchuk édition Mondiaux 2008…
Résultat, Lugano est puni pour avoir trop cru trop vite avoir bouclé le dossier et les Biennois peuvent continuer de se battre pour les séries. Pas mal quand même pour un groupe qui affiche -4 (en millions de budget…) sur leur victime du jour et -3 sur le HC Subventions-Indirectes de St-Léonard. Malgré cet écart de moyens, la messe n’est pas encore dite et les dix dernières rondes ne manqueront assurément pas de piquant !

Un petit bravo tout spécial aux gentils «supporters» luganais pour leurs compliments maintes fois répétés à l’attention des Biennois. Car après tout, recevoir des «vafanculo» de la part de tout petits bruns, ça ne peut être qu’un compliment non ?

Photos Simon Bohnenblust, copyright www.bohnenblust.net

Bienne – Lugano 3-2 (0-2 1-0 2-0)

Stade de Glace, 4884 spectateurs.
Arbitres : MM. Popovic ; Arm et Küng.
Buts : 2e Murray (O.Kamber, Åkerman) 0-1, 17e Murley 0-2. 27e Truttmann (Bordeleau, Schneeberger) 1-2. 52e Wetzel (Lötscher, Fata) 2-2, 59e Nüssli (Peter, Trunz) 3-2.
Pénalités : 3 x 2’ contre Bienne ; 2 x 2’ contre Lugano.
Bienne : Berra; Kparghai, Brown; Jackman, Seydoux; Schneeberger, Steinegger; Trunz; Ehrensperger, Peter, D.Bärtschi; Truttmann, Bordeleau, Tschantré; Lötscher, Fata, Nüssli; Tschannen, Gloor, Wetzel; Beccarelli.
Lugano : Aebischer; Helbling, Hirschi; Chiesa, J.Vauclair; Åkerman, Nodari; Robitaille, Hamilton, Domenichelli; Murray, O.Kamber, T.Vauclair; Näser, Romy, Sannitz; Murley, Schlagenhauf, Jörg.
Notes : Bienne sans Fröhlicher, Gossweiler (blessés, saison terminée), Zigerli (blessé) ni Meyer (surnuméraire). Lugano sans Conne, Devereaux, Lemm ni Nummelin (tous blessés). Blessé à un genou, Ehrensperger n’entre plus dès le début du deuxième tiers. Temps mort demandé par Lugano (59’35). Wetzel et Aebischer désignés meilleur joueur de leur équipe.

Écrit par Jean-Philippe Ritz

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14 Commentaires

  1. Trop fort Carton Rouge…
    Quand Biel prend « une tôle » contre le GSHC pas d’article, ni sur Biel, ni sur Genève…. Mais quand Biel gagne un match sonnez trompettes…

  2. Apparement, réfléchir c’est pas donner à tout le monde… Peut-être que y avait personne pour écrire un papier dans l’étable de Genf…

  3. ApparemMent écrire correctement c’est pas donnÉ à tout le monde.

    Quant à parler d’étable, l’Eisstadion est surement la plus minable patinoire de LNA.

  4. Pour info on dit « goupe e » depuis bien quelques années. Faudrait éventuellement s’adresser à eux vu que le journaliste semble manquer quelque peu de lumière.

    Dommage l’article était assez marrant sinon. Bienne a semble-t-il retrouver son coeur qui lui avait permis de faire un très beau début de saison? Tant mieux, la lutte pour la 8ème place n’en sera que plus belle entre Rappi Gottéron et Bienne (Langau semblant quelque peu distancé et de toute manière abonné permanent aux play-out)

  5. Hé ho …. on ne mélange pas tout là !

    L’Etable c’est St-Léonard
    La Ruine c’est Les Verniais genfois
    La Décharge c’est l’Eisstadion Bioulois (depuis que feu le Stade des Charmilles n’existe plus)

    Non mais !

    Cordialement
    ES

  6. Il faudra un jour qu’on m’explique ce qui vous rend notre Stade aussi peu sympathique. Après tout, comme ailleurs, il y a des gradins, des places assises incomfortables et au milieu une patinoire. Alors d’accord, l’offre en catering est miteuse mais pour ça il faut taper sur la Ville de Bienne, pas sur le HC Bienne.

  7. Non, « a », Malley est une patinoire de ligue A (la troisième plus grande de Suisse d’ailleurs), mais qui abrite une équipe de buses qui jouent en ligue B et qui a failli – à un match près – ramener Biou dans la ligue qu’il n’aurait jamais du quitter.

    Cordialement
    ES

  8. Ben, comment dire, c’est bête, une si belle patinoire….

    Oui, Biel n’aurait jamais dû quitter la LNB; mais le LHC n’y a pas sa place non plus.

  9. @ES. Petit jaloux va. Je te signale que pour Bienne, les 7 matchs étaient stratégiques, question budget. Maintenant Lausanne est à sa place et y restera, même avec la plus belle patoche de Suisse. Tu trouves celle de Bienne être une décharge, mais les ordures sont à voir dans le public lausannois. (surtout pas te sentir concerné).

  10. Tu as raison « a », c’est bête 😉 Mais ça va très prochainement changer; on reviendra à St-Léonard (l’Etable est bien plus sympathique pour des vrais derbies que le frigo situé à 1000m d’altitude). Et malgré ton anti-lausannisme de bon ton, je suis persuadé que tu te réjouis de revoir Lausanne à sa place, en LNA.

    Et nous aussi !

    Cordialement
    ES

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