Les 20 plus grands exploits des 20 dernières années du sport suisse (1/2)

En ces temps moroses, il est difficile de trouver du sport et de rêver. Raison pour laquelle, dans cet article, je vais vous permettre de faire les deux ! En effet, j’ai compilé ici 20 (10 dans cette première partie, 10 dans la prochaine) des plus grands exploits du sport suisse de ces vingt dernières années, rien que pour vous ! Dans la mesure du possible, ces exploits sont accompagnés de vidéos pour que vous puissiez vous replonger au mieux dans ces grands moments du sport à croix blanche (je remercie au passage la RTS de bloquer l’accès à la plupart de ses archives…)

Pour sélectionner ceux-ci, je me suis imposé quelques règles. Bien sûr, la performance doit être postérieure au 1er janvier 2000. Ensuite, j’ai décidé de varier un peu et par conséquent de ne choisir qu’au maximum deux événements par sport. Ce qui fait que certaines grandes performances ne sont pas dans cet article, au contraire d’autres, un peu moins connues. Ah, et ils sont classés par ordre chronologique, pas d’importance.

1) Une performance de Bucher’on au pays de l’érable

Date : 7 août 2001

Héros du jour : André Bucher

Discipline : 800 mètres

Compétition : Championnats du Monde d’athlétisme

Lieu : Edmonton, Canada

Résultat : Vainqueur

Je vous mentirais en disant que je me souviens personnellement de ce premier exploit, ne comptant que cinq printemps à l’époque. Mais le Lucernois André Bucher est devenu, à l’occasion de ces mondiaux au Canada, le seul Suisse avec Werner Günthör à remporter un titre planétaire en athlétisme. Et cela en mettant au passage une jolie branlée à ses adversaires ! On peut dire que ça place une performance. L’albinos de Neudorf sera d’ailleurs nommé athlète européen de la saison la même année. Cet exploit vous est probablement sorti de la tête mais il a sans aucun doute sa place ici. Bucher a eu avant et après cette course d’autres résultats probants (deux médailles d’argent aux championnats d’Europe, par exemple), mais rien de comparable avec ce titre mondial, le dernier pour un Helvète en athlétisme. Il y a 19 ans donc.

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2) Simon voyant avait prédit ça…

Dates : 10 et 13 février 2002

Héros du jour : Simon Ammann

Discipline : Saut à ski

Compétition : Jeux Olympiques d’hiver

Lieu : Salt Lake City, USA

Résultat : Double champion olympique

Lors du premier concours de saut à ski, sur petit tremplin, de ces 19èmes Olympiades hivernales, un jeune Saint-Gallois de 21 ans à peine avec une tête de jeune premier, qui n’a jamais gagné la moindre compétition en Coupe du Monde, arrache la victoire à la surprise générale. Le tout en coiffant au passage les légendes de ce sport que sont Sven Hannawald et Adam Malysz, rien que ça. L’exploit est retentissant et toute la Suisse va s’en souvenir longtemps. Mais trois jours plus tard, le même gamin natif de Grabs écrase le concours sur grand tremplin pour signer un rare doublé, que seul le plus grand sauteur (à ski, hein) de tous les temps a réalisé avant lui, un certain Matti Nykänen. Ammann fête son succès en se déguisant en Harry Potter et une icône est née, dans un sport pourtant pas très sexy. Mais résumer la carrière du Saint-Gallois à cet exploit serait réducteur. En effet, il gagnera par la suite l’or aux mondiaux 2007, puis en 2010 dans l’épreuve de vol à ski, raflant le général de la Coupe du Monde la même année. Il y a 10 ans, il entre surtout définitivement dans la légende en rééditant son doublé aux JO de Vancouver, un doublé qui aurait également mérité sa place dans cet article. Ammann demeure, à ce jour, le seul quadruple médaillé d’or individuel de la discipline.

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3) À skipper gagne

Date : 2 mars 2003

Héros du jour : Alinghi

Discipline : Voile

Compétition : Coupe de l’America

Lieu : Auckland, Nouvelle-Zélande

Résultat : Vainqueur

Le peuple Suisse a cela d’exceptionnel qu’il est capable de s’enthousiasmer pour n’importe quel sport à la con pourvu qu’un de ses représentants y soit bon. C’est ainsi qu’en 2003 tout un pays a pris fait et cause pour un bateau dans une compétition que tout le monde a oubliée depuis qu’Alinghi ne gagne plus. Et quand on parle de représentant suisse… Bertarelli, rare Suisse à bord, est naturalisé et a acheté la quasi-totalité de l’équipe néo-zélandaise gagnante de l’édition précédente pour former son équipage. Mais il n’empêche qu’un bateau suisse a gagné l’une des courses de voile les plus prestigieuses et que tout le pays a vibré pour lui il y a de cela 17 ans ! Alinghi doublera la mise en défendant victorieusement son titre quatre ans plus tard, avant de perdre sa couronne lors de l’édition suivante, face à Oracle, dans un combat plus juridique que nautique.

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4) Il a Lüthi jusqu’au bout !

Date : 6 novembre 2005

Héros du jour : Thomas Lüthi

Discipline : Motocyclisme

Compétition : Championnats du Monde 125ccm

Lieu : Valence, Espagne

Résultat : Vainqueur du classement général

Alors qu’il avait terminé à une anonyme 25ème place au général de la discipline en 2004, un jeune Bernois de 18 ans explose littéralement dans la plus petite catégorie des Grands Prix Moto de l’époque, remportant pas moins de quatre courses et signant quatre autres podiums lors de la saison 2005. En arrivant à la dernière course de l’année, à Valence, l’Alémanique n’a besoin que de trois petits points pour confirmer son titre mondial, inespéré quelques mois plus tôt, au détriment du Finlandais Mika Kallio. Lüthi assurera le coup avec une neuvième place, l’un de ses moins bons résultats de l’année mais qui lui offre sept points vitaux puisque son rival s’impose dans le même temps. Le Suisse n’est que le deuxième représentant du pays à triompher dans cette catégorie après Luigi Taveri dans les années soixante. L’exploit est total et, s’il sera sans lendemain aussi brillant, sera quand même suivi quelques années plus tard de deux deuxièmes places au mondial Moto 2 pour le Bernois, qui lui ouvriront la porte de la catégorie reine, sans réel succès toutefois. Mais le titre de 2005 reste dans les cœurs et dans les oreilles des Suisses, grâce ou à cause des hurlements de Bernard Jonzier (l’interview est malaisante, mais les extraits valent la peine).

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5) Si à Turin t’as assuré viens donc faire un tour à Lambiel

Date : 16 février 2006

Héros du jour : Stéphane Lambiel

Discipline : Patinage artistique

Compétition : Jeux Olympiques d’hiver

Lieu : Sion, Suisse Turin, Italie

Résultat : Médaille d’argent

Bien sûr, les Jeux de Turin ont engendré nombre de beaux exploits sportifs à croix blanche. Mais j’ai eu des choix à faire et, même si ce n’est pas un titre et que cela ne se déroule pas dans un sport que j’apprécie ni même que je connais vraiment, je pense que la médaille d’argent de Lambiel a particulièrement marqué le pays, en tout cas de ce côté de la Sarine. Auréolé d’une couronne mondiale du haut de ses vingt ans en arrivant en Italie, le Valaisan faisait clairement partie des grands favoris à une médaille, malgré le retour à la compétition de l’ogre russe Evgeni Plushenko, l’un des plus gros palmarès de ce sport avec sa coupe mulet que n’aurait pas reniée un supporter ouest-allemand dans les années huitante. Comme prévu, le Sibérien écrase le concours, mais Lambiel fait le travail et va chercher une superbe médaille d’argent, la première breloque helvétique en patinage artistique depuis 1948. La suite est moins reluisante pour lui, puisqu’il met sa carrière en pause quelque temps avant de revenir de justesse pour les JO de Vancouver en 2010 mais de rater une nouvelle médaille d’un rien. Mais pour avoir réussi à faire vibrer la Suisse pour un sport comme celui-ci (et pour avoir fait parler d’Isérables en bien), chapeau Stéphane.

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6) Les frangins sont Schoch bouillants

Date : 22 février 2006

Héros du jour : Philipp et Simon Schoch

Discipline : Snowboard (géant parallèle)

Compétition : Jeux Olympiques d’hiver

Lieu : Sion, Suisse Turin, Italie

Résultat : Médailles d’or et d’argent

Comme dit précédemment, les olympiades transalpines ont été couronnées de succès pour la délégation suisse. Ce constat est particulièrement vrai pour les épreuves de snowboard, qui ont à elles seules rapporté trois breloques d’or et une d’argent à notre pays, notamment grâce aux titres de Tanja Frieden (qui aurait presque mérité sa place ici également pour l’aspect totalement fou de sa course victorieuse) et de Daniela Meuli. Mais le vrai exploit a eu lieu en snowboard parallèle. Le Zurichois Philipp Schoch remettait en jeu sa couronne acquise quatre ans plus tôt, mais il n’était pas la seule chance de médaille helvétique au départ de cette compétition. En effet, la Suisse avait une véritable armada pour cette course, avec également l’autre Schoch, Simon, vainqueur de la Coupe du Monde de la spécialité la même année, Heinz Inniger, 3ème de ce même classement mondial, et le Neuchâtelois Gilles Jacquet, champion du monde 2001 et 2002. Les quatre hommes déroulent dans les premiers tours, mais Inniger et Jacquet se font sortir en quarts de finale (ils termineront finalement 5ème et 8ème de cette épreuve). En demies, l’impensable se produit puisque les deux frères Schoch remportent leur duel, ce qui veut dire qu’ils vont s’affronter en finale pour l’or olympique, pour ce qui est une lutte fratricide probablement inédite à ce niveau ! À ce petit jeu, le cadet, Philipp, s’en sort le mieux et conserve son titre de Salt Lake City. La fête suisse est donc totale dans cette épreuve !

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7) Quand le rouget dévore le Super Eagle

Date : 15 novembre 2009

Héros du jour : L’équipe nationale Suisse des moins de 17 ans

Discipline : Football

Compétition : Coupe du Monde 2009

Lieu : Abuja, Nigéria

Résultat : Vainqueurs

Certes, j’ai pas mal critiqué les suites douteuses de carrières de nombreux joueurs de cette fabuleuse équipe de Suisse des moins de 17 ans. Certes, les seuls à avoir vraiment percé sont Rodriguez, Xhaka et ce bon vieux Sefe (désolé Kasami, jouer à Sion – quoique plus vraiment – n’est pas signe de réussite). Mais grâce à cette équipe de gamins survoltés, la Suisse aura été, au moins une fois dans l’histoire, championne du monde de foot ! L’épopée fut magnifique, la Suisse sortant au gré des tours le Brésil de Neymar, Alisson et Coutinho et l’Allemagne de Götze, Mustafi et Volland, entre autres. Cela avant de retrouver le pays organisateur et favori, le Nigéria, en finale. Des Nigérians qui sont, assez étonnamment, souvent excellents dans les catégories de jeunes mais peu dangereux chez les « grands ». Et ensuite la magie a opéré. Les arrêts de Siegrist, les dribbles de Ben Khalifa, le coup de casque de Seferovic, la grinta de Xhaka (si, si, je vous assure)… La Suisse a été championne du monde de foot. Dites-le à haute voix et essayez de ne pas éclater de rire. Rien que pour ce titre, j’ai choisi cette équipe au détriment de la « vraie » Nati, à qui une telle rage de vaincre ne ferait pas de mal, pour l’exploit de ces 20 ans d’une équipe nationale de foot.

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8) Un titre olympique de derrière Défago

Date : 15 février 2010

Héros du jour : Didier Défago

Discipline : Ski alpin (descente)

Compétition : Jeux Olympiques d’hiver

Lieu : Whistler, Canada

Résultat : Champion olympique

Bien sûr, j’aurais pu prendre l’une des victoires, à Kitzbühel, de Didier Cuche. Ou les titres mondiaux de Patrick Küng ou de Beat Feuz, également dans la discipline reine. Ou encore, plus récemment, la victoire de Daniel Yule à Adelboden. Mais pour moi, le plus gros exploit masculin en ski alpin de ces dernières années reste le titre olympique de descente de Didier Défago. Le natif de Morgins était un homme de grands coups, en témoignent son doublé Wengen-Kitzbühel en 2009 et le titre mondial qui lui tendait les bras la même année avant une chute. Pour cette descente olympique, la Suisse se présente avec une belle équipe. Cuche, revanchard comme à chaque olympiade, et Janka, vainqueur du général de la Coupe du Monde et champion olympique de géant la même année, sont des favoris naturels. Ils sont entourés de Didier Défago, outsider même s’il ne réalise pas une aussi belle saison que l’année précédente, et d’Ambrosi Hoffmann, médaillé de bronze en Super-G à Turin. Mais le plus fort de tous sera finalement, au bout du suspense, le Valaisan, qui devancera d’un souffle le Norvégien Svindal et l’Américain Miller (rien que ça) malgré une frayeur sur le dernier saut. Cuche, Janka et Hoffmann termineront respectivement 6ème, 11ème et 23ème. Défago gagnera d’autres courses après celle-ci, mais aucune d’une telle importance ni aussi mémorable. Il faut dire que les médaillés d’or romands ne sont pas si légion que cela !

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9) Colo’Gnap les a tous croqués

Date : 15 février 2010

Héros du jour : Dario Cologna

Discipline : Ski de fond (15km libre)

Compétition : Jeux Olympiques d’hiver

Lieu : Vancouver, Canada

Résultat : Champion olympique

À peine deux heures après l’or de Défago, un certain Dario Cologna entre en scène dans ces olympiades canadiennes (c’est quand même assez fou d’avoir deux performances pareilles aussi proches dans le temps, sur vingt ans…) Sur sa discipline fétiche, le Grison, premier fondeur suisse à remporter le général de la coupe du monde un an auparavant, écrase la concurrence, terminant avec 24 secondes d’avance sur son dauphin, l’Italien Piller Cottrer, et devient champion olympique ! Super Dario est par la même occasion le tout premier Suisse à conquérir l’or cher au Baron de Coubertin en ski de fond, pour situer un peu sa performance ! Mais Cologna, ce n’est pas que ce titre. C’en est aussi deux autres à Sotchi quatre ans plus tard, alors qu’une blessure lui ruine son début de saison et qu’il ne reprend la compétition que juste avant les Jeux, et un quatrième à Pyongchang en 2018, le troisième en trois JO sur 15 km ! Mais le Grison compte aussi un titre mondial, quatre victoires au général de la Coupe du Monde et quatre Tour de ski, entre autres. En bref, l’un des plus grands sportifs de l’histoire de ce pays.

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10) Attention, voilà le Schmid !

Date : 21 février 2010

Héros du jour : Michael « Mike » Schmid

Discipline : Skicross

Compétition : Jeux Olympiques d’hiver

Lieu : Vancouver, Canada

Résultat : Champion olympique

Vancouver est le théâtre des toutes premières épreuves olympiques de skicross, une discipline spectaculaire que j’adore (d’où sa présence un peu partiale dans cet article, je l’avoue. Je vous ai déjà épargné la médaille d’argent mondiale de la Nati en beach soccer). Si l’équipe suisse n’est pas aussi homogène que maintenant, elle compte quand même dans ses rangs un Bernois de 26 ans nommé Mike Schmid qui écrase la coupe de monde de la spécialité et se pose donc en favori naturel de cette course. Il tient son rang en qualifications, signant le meilleur temps de la matinée devant les autres favoris, tels le Canadien Del Bosco ou l’Autrichien Matt (frère de Mario et Michael. Niveau famille de sportifs ça se pose là). Le natif de Frutigen survole ensuite la compétition, gagnant absolument tous ses runs et se retrouvant en finale accompagné des deux adversaires susnommés ainsi que du Norvégien Gronlund. Le Bernois au physique de bûcheron prend d’entrée la tête pour ne plus la lâcher, parachevant ainsi un succès total pour devenir à jamais le premier champion olympique de skicross ! La course sera également marquée par l’impressionnante chute de Del Bosco sur le dernier saut, alors qu’il se battait pour le bronze. Schmid gagnera le globe de cristal de la spécialité la même année, mais sera ensuite miné par de graves blessures qui l’éloigneront de son sport et l’empêcheront de défendre son titre. Cependant, il aura certainement suscité des vocations, à l’image de Gian Simmen en snowboard par exemple, et donc laissé un héritage certain au skicross suisse. Et pour une victoire totale pareille, il méritait selon moi sa place ici.

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On se retrouve d’ici peu pour la suite de cet article, qui contiendra les exploits helvétiques de ces dix dernières années !

A propos Joey Horacsek 84 Articles
Bon ça va, je vais pas vous sortir ma biographie

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3 Commentaires

  1. Certains événements foutent la gaule c’est vrai…. Jonzier qui hurle et qui pleure c’est beau !!!!! Ce qui fout moins la gaule c’est que tu as du piocher chez les bourbines pour avoir les vidéos 😢. Mais le point d’orgue de cet article reste , au chiffre 6, le lieu de l’exploit………
    Vivement la suite

    • Merci très cher Glode. Et je suis bien d’accord pour les liens des vidéos. Il semblerait que les bourbines soient moins radins que nos amis de la RTS. Bon, il faut dire que dans la mesure du possible, j’ai privilégié un live, même en Suisse-allemand, plutôt qu’un pauvre résumé tiré d’un extrait de Sport-Dernière. Je préfère avoir les émotions du direct que l’après-course, qui est elle souvent disponible en français en fouillant un peu. Mais c’est clair que c’est dommage de ne pas avoir plus souvent le live en français

      • Tout à fait d’accord pour un live même en langue étrangère…😜
        Au plaisir de lire la suite et une fois le corona volatilisé, boire une … corona bien fraîche ensemble.
        Belle vie à carton rouge

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