Le solide Sénégal, grand favori pourtant jamais vainqueur de la CAN, affrontait hier soir l’Algérie en finale, soit la meilleure défense qui défiait la meilleure attaque. Le roc Koulibaly était suspendu et Mané était essoré après sa longue saison, la finale s’est donc achevée sur le même score qu’en phase de poule où les Fennecs l’avaient emporté 1-0 devant les Lions sénégalais. Le solide collectif des désormais néo-champions, transparent de A à Z, aura tenu le choc devant l’inefficacité de son dauphin. Une pensée pour nos amis français qui n’auront pas fermé l’œil de la nuit.
Le match en deux mots
La partie ne pouvait mieux commencer puisque sur la première action, les futurs vainqueurs récupéraient une balle puis tentaient un tir chanceusement dévié dans la cage par le défenseur Sané des Lions. Ce matin, son lob involontaire reste encore impressionnant et surréaliste. Cette entame précoce promettait une rencontre inoubliable. Au lieu de cela, les multiples ballons perdus et les fautes algériennes à répétition (surtout sur Mané pour stopper ses percées) résument une rencontre décevante sur tous les plans de jeu. La possession était en faveur des Lions, néanmoins leur première vraie occasion n’est tombée qu’à la 38e sur un magnifique contrôle-tir de Niang. Simulations, coups bas, non-rythme et imprécisions dans les gestes ont été les signes principaux de nervosité des 22 acteurs finalistes. Peu de football qualitatif somme toute mais beaucoup de tension ont terni l’image de l’événement. Notons la curieuse tactique du Sénégal d’Aliou Cissé qui trop souvent a tenté des centres hasardeux dans la surface alors que les Algériens leur laissaient de l’espace pour avancer. Leur domination ne cessait de s’accroître à l’approche du coup de sifflet final. A l’heure de jeu, le VAR annulait logiquement un penalty pour une balle touchant le bras le long du corps d’un défenseur algérien. Les accélérations de Mané, les essais maladroits de Niang et la frappe magnifique de Sabaly n’auront servi qu’à radicaliser le contraste entre les deux formations : 10 tirs à 1 après 70 minutes de jeu pour les Lions. La victoire des Fennecs ne tenait qu’à un fil, mais leur efficacité aura été redoutable. Le champion de la CAN 2019 retiendra finalement le résultat plus que tout.
« Les supporters algériens représentent l’échec de l’intégration et cette immigration doit cesser ». Marine Le Pen
One, two, three, viva l’égérie !
Le top 3 du match
Bennacer (ALG), qui réalise un tournoi de haut vol et qui est à nouveau passeur décisif sur le seul but de cette finale. Il est tellement difficile de lister les bons lorsqu’une partie est aussi décevante que celle-ci, or malgré ses trop nombreuses fautes à répétition, il mérite une place sur ce podium non hiérarchique.
Feghouli (ALG), qui a été présent défensivement et au bon moment. Il symbolise bien la détermination de son équipe sur ce pauvre match de football.
Mané (SEN), qui a été entreprenant sans être transcendant. En vain, évidemment.
Le flop 3 du match
Sané (SEN), le remplaçant de Koulibaly qui après 2 minutes contre le tir du buteur Bounedjah sous la forme d’un lob improbablement parfait et quelque peu décisif pour les Fennecs.
Niang (SEN), complètement perché devant le but adverse.
Mahrez (ALG) qui à l’image de l’Algérie a été invisible durant les 90 minutes de jeu. Mais comme il est connu, c’est lui qui prend ses responsabilités de figure de proue en étant cité ici.
Le but de Bounedjah après seulement 2 minutes de jeu, Algérie 1-0 Senegal #CAN2019 #LesVerts pic.twitter.com/PbyOxSceP9
— DZfoot (@DZfoot) 19 juillet 2019
Le tournant du match
L’autogoal de S. Sané sur le « but » attribué à Bounedjah après à peine 2 minutes de jeu. On pensait que ça lancerait le match, mais en fait ça l’a balancé.
Le geste technique du match
Sadio Mané qui perd sa chaussure sur une frappe. Il vaut mieux deux chances qu’une.
L’anecdote
💬@dupontaignan interpelle les supporters de l'#Algérie : "La France vous a accueillis, nourris, éduqués, soignés mais si vous préférez l'Algérie, retournez-y." #Les4V @telematin @DLF_Officiel #CAN2019 #ALGSEN pic.twitter.com/js0D2IKCEG
— Guillaume Daret (@GuillaumeDaret) 19 juillet 2019
Il était écrit que le monsieur resterait encore longtemps meurtri devant la fierté des (Franco-)Algériens. Et selon nos sources, Marine Le Pen n’accueillera pas pour autant plus de migrants sénégalais en France.
Et sinon, dans les tribunes ?
Les éternelles trompettes algériennes n’ont cessé de raisonner et heureusement les quelques sifflets des futurs vainqueurs à l’encontre des Lions ont été brefs. Présent sur place, Franck Ribéry a préféré le stade aux Champs-Elysées. On peut le comprendre. On est tous un peu Algérien aujourd’hui.
Le bilan du tournoi
Quelques surprises ont rendu cette CAN presque magique avec le Bénin et Madagascar qui ont déjoué les pronos et l’Egypte pourtant pays organisateur qui a été éliminé prématurément. De manière générale, on a pu observer une grande motivation des joueurs méconnus ainsi que des petites équipes pour se montrer. Les problèmes de tarification des billets ont en conséquence vidé les stades. L’Algérie aura très mal joué hier soir mais sur l’ensemble de la compétition, elle mérite son titre.
Pour un résumé de l’intérêt global de l’Europe pour la CAN : الجماهير المصرية تحتشد فى مركز شباب الجزيرة
Le meilleur joueur de la CAN selon Carton-Rouge
Aucun joueur ne s’est réellement distingué et n’a vraiment été régulier sur l’ensemble de l’exercice. Cependant, si Omeruo (NIG), Gomis (SEN) et Chukwueze (NIG) sont les jeunes qui auront fait le plus d’étincelles cet été. Si Ighalo (NIG) aura terminé soulier d’or et si Mahrez (ALG) et Mané (SEN) auront fait de leur mieux pour montrer la bonne voie à leurs nations respectives en ayant été parfois décisifs. Si Belaïli (ALG), joueur plutôt local aura été un exemple d’envie et de détermination, au final, c’est le jeune milieu du Milan Bennacer (ALG) qui mérite le titre pour son rendement respectable tout du long.
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