Et Zuber but l’air de la révolte…

On était nerveux toute la journée. On se disait que, après avoir vu les autres équipes de cette Coupe du Monde, il ne serait pas juste que la Suisse se fasse éclater et se retrouve au même niveau que l’Arabie Saoudite. Et puis finalement, la Suisse a répondu aux promesses, a provoqué une chance qu’elle n’a pas volé et a accroché un Brésil venu plus craintif qu’on nous l’avait vendu. Et cela change tout pour la suite.

Le match en deux mots

Une belle surprise que la Suisse a réservé au monde entier qui était convaincu de voir une démonstration de la Seleçao. Beaucoup de chance pour la Nati mais une résistance au final moins incroyable que lors du match face à l’Espagne en 2010 (où c’était vraiment un miracle) car autant, à l’époque, la Roja méritait un meilleur résultat, autant là, le Brésil a été payé presque justement vu la prestation de certains. Mais comme ce fut long. Quand la Suisse doit se battre contre une équipe avec des mecs qui larmoient vers l’arbitre au moindre prétexte et qui ont des noms comme Alisson ou Miranda, on a l’impression d’être dans un épisode de « Sex and the City » avec plein de suspense. Mais au final, les hommes de Petkovic n’ont pas volé d’être bien payé. C’est la meilleure manière de le dire.

L’homme du match

Coutinho pour le Brésil, son but grandiose, son rendement, son lien entre l’attaque et la défense… un immense joueur. Dans le camp suisse, ce fut clairement la révélation (confirmée) Akanji, splendide d’assurance en défense centrale et nous débarrassant une fois pour toute de Djourou. Et puis Zuber pour son but et son ballon dans la tronche à Thiago Silva, les deux actions qui nous ont fait hurler de plaisir.

« AAAAAh mon dieuuuu! AAAArgl! »

La buse du match

Cette petite tête à baffes de Neymar évidemment. Non content de porter un paquet de nouilles lyophilisées « La Chinoise » sur la tronche, la starlette parisienne a étalé toute sa crasse attitude hautaine et misérable. Il y a bien sûr l’aspect de tomber en chialant au moindre effleurage, donnant l’impression que le mec essaie de jouer à Monica Bellucci dans « Irréversible ». Mais surtout, son égoïsme couplé de maladresse par rapport à ses coéquipiers était insupportable. C’est ça la différence avec une ordure comme Ramos, par exemple. C’est que malgré tout ce qu’on peut penser, l’Espagnol sera toujours un mec qu’on sera content d’avoir dans notre équipe, tandis que Neymar qui garde le ballon pour sa gueule et passe son temps à rouler sur le sol en faisant une tronche comme si sa vie c’était du Emile Zola doit sans doute devenir insupportable au bout d’un moment dans un vestiaire. Et surtout, quand il ne comprend pas que c’est difficile de gagner un match quand on le passe couché par terre.

Le tournant du match

À un moment, on a hurlé. Parce que Steven Zuber s’est retrouvé seul au milieu de la plus mauvaise organisation défensive du monde sur un corner. C’était tellement inattendu que tout en était beaucoup plus beau, votre cri n’a pas la même tonalité quand c’est un goal suite à une action que quand il vous éclate à la gueule comme ce soir-là. Un moment inoubliable comme le but de Seferovic face à l’Equateur en 2014 ou celui de Gelson contre l’Espagne.

Neymar

Le geste technique du match

Le corner de Shaqiri sur l’égalisation, qu’il a lui-même obtenu d’une intelligente talonnade sur un défenseur. En fait, tout son travail durant ce match. N’en déplaise à ceux qui aiment le détester par principe, Tyrion Schwarzenegger n’a pas apporté le grain de folie qu’on espère pour marquer, mais il a livré un match quasi sans faute. Ne rechignant jamais à revenir pour défendre, ne perdant les ballons que pour obtenir des touches, temporisant intelligemment lorsqu’il menait ses offensives, Shaqiri n’était pas Cristiano Ronaldo (mais ça on était au courant) mais pour le coup, il a été utile contrairement à plein d’autres fois et s’il pouvait réaliser le même type de performance aux matches suivants, on signerait tout de suite. Et je me réjouis que beaucoup ne soient pas d’accord avec moi sur ce coup-là.

Le geste pourri du match

Les mecs qui chialent sur la poussette de Zuber. J’admets qu’on a pu constater que le Brésil était manifestement une équipe qui a une passion pour chouiner en permanence mais quand tu t’organises aussi mal pour défendre sur un corner, que tu es cinq contre un et que tu dis être « la meilleure équipe du monde », tu ne chiales pas parce qu’un attaquant a posé deux doigts sur le dos de l’un de tes défenseurs qui pèse dix kilos de plus. Sans parler de leurs gueules de victimes qu’ils faisaient tout le long du match, on aurait dit un groupe de fado.

PosÉquipePWDLFAGDPts
132105147
231205415
3310224-23
4301225-31

L’anecdote

Mon pote Mathieu vit à Vienne depuis une dizaine d’années et est un grand fan de l’équipe de Suisse. Hier, il est venu chez moi voir le match car il était de passage en Suisse. À un moment, naïvement, il est tombé face-à-face avec les publicités suisses allemandes, toujours traduites avec les mêmes voix de merde. Il est resté stoïque pendant quelques minutes, le regard vide, puis a ponctué le tout d’un « oh merde ». Je n’ai plus de nouvelles depuis hier, j’ai peur qu’il ait grimpé dans un avion pour repartir.

Neymar

Et sinon dans les tribunes ?

Peu de Suisses, contrairement à ce à quoi la Coupe du Monde nous avait habitués. En même temps, j’avais la possibilité d’aller à ce match mais il m’en aurait coûté environ dans les 3 000 balles le séjour en tout. Ça a tendance à refroidir. Par contre, je fais le vieux trip jusqu’à Kaliningrad vendredi pour Suisse-Serbie, en espérant que ce coup-ci, la marée rouge sera plus dense. Et sinon je promets de beugler pour tout le stade. C’est la moindre des choses que je dois à Steven Zuber.

La minute Pierre-Alain Dupuis

L’esprit de PAD planait sur le plateau de la RTS ce soir, grâce à Henchoz et Lorenzi qui nous offert une collection d’analyses fines, telles que « il faudra élever son niveau de jeu car le Brésil est très fort ». Il y a aussi BFM TV qui trouve quand même que « les Bleus sont les seuls favoris qui ont gagné contrairement à L’Espagne, l’Allemagne, et le Brésil » sans réfléchir au fait qu’un nul face à l’Australie aurait été un chouïa plus dramatique que quand on joue contre le Portugal, le Mexique ou la Suisse.

La rétrospective du prochain match

Le Brésil aura pu dévorer le Costa Rica et s’adonner à leur passion pour la complainte. Pour la Suisse, ça aura été très chaud contre la Serbie. Très compliqué et très tendu, notamment parce que tous nos potes bi-nationaux du Kosovo n’attendent que ce match contre les Serbes. Et franchement, si la Suisse ne fait pas trop de merde, en termes de qualité ça aura dû passer.

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