N’allez plus à Malley, viendez à la Pontaise !

Pendant que le LHC allait se ridiculiser à Bâle (2-0), le Lausanne-Sports a offert une prestation de choix aux 1’250 spectateurs présents à la Pontaise. Un sec et sonnant 3-0 face à Winterthour a fêté de la meilleure des manières les 20 ans du BWFK.

En prime, tous les ingrédients d’un grand match étaient réunis dans le «frigo». Il y avait, en effet, même des vilains hooligans et des forces de police en grand nombre pour égayer la soirée. Arrivés sur place pour gérer une trentaine de Zurichois ivres morts qui ont trouvé judicieux de démonter un bus, les Robocops du pauvre n’ont rien trouvé d’autre que de fermer complètement (!) la route des Plaines-du Loup et de déployer un dispositif digne du G8.

L’équipe qu’il faut

Le LS présente actuellement toutes les facettes de l’équipe qu’il faut, que l’on veut voir, à Lausanne. Une ribambelle de jeunes du coin judicieusement encadrée par des éléments plus expérimentés qui montrent la voie. Celle du succès, cette année. Ajoutez-y un entraîneur, John Dragani, qui n’est certes pas un grand nom, mais qui fait travailler et jouer de manière agréable un groupe qui le soutient.

C’est assez rare pour être souligné, le LS actuel mérite plus de soutien populaire. Et Dieu sait que ça me fait bizarre de dire cela. Un soutien, disons… au moins à la hauteur des 3’500 derniers habitués de Malley, qui mangent actuellement un pain noir et ma foi très onéreux. Pendant que les hockeyeurs se cherchent encore et que le flou artistique règne depuis des mois à la tête du club, les footballeurs, eux, jouent (et plutôt bien) avec leurs moyens. Sans «péter plus haut que leur cul», comme c’est trop souvent le cas à Malley.

Le match de samedi à la Pontaise a démontré le potentiel de la formation lausannoise. Malgré un terrain noyé de sable – on a d’ailleurs toujours pas compris pourquoi –, les jeunes Vaudois ont toujours cru en leur schéma de jeu. Celui… du jeu, justement. Leurs nombreux enchaînements à une touche de balle, les triangulations, les changements de côté et de rythme incessants… Tout n’a pas été parfait, mais au final, la large victoire face à un des ténors actuels de Challenge League est plus qu’encourageante.

Marazzi superstar

Le voyage dans le Stade aux tribunes G. Dentan, LMT, Sinalco, Yes, Sport XXX et j’en passe aurait de toute façon valu le déplacement uniquement pour les deux bijoux de Nicolas Marazzi. Le premier but, consécutif à une tête manquée hors de sa surface du portier Vasic Vaso, a été inscrit de près de quarante mètres (14ème). Le second (67ème), d’une frappe chirurgicale de vingt mètres, a assuré le succès lausannois, après quelques contres qui auraient pu être mieux négociés.

Il faut avouer que la faiblesse de l’axe défensif de Winterthur a facilité les desseins de la formation de la capitale vaudoise. Le 3-0 venu de Rodrigo sur penalty (88ème), consécutif à un bel effort d’Abdul Carrupt, l’a rappelé avec force. Et l’addition aurait pu être plus salée, si le sable n’avait pas tant ralenti le jeu et que les Lausannois avaient fait preuve d’un peu plus d’application au milieu de terrain. Des défauts de jeunesse presque nécessaires pour une équipe dont le talent n’a pas encore été complètement exploité. Et c’est peut-être ça le plus intéressant…

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne-Sport – Winterthour 3-0 (1-0)

La Pontaise : 1’250 spectateurs.

Arbitre : M. Klossner.

Buts : 14e Marazzi 1-0. 67e Marazzi 2-0. 88e Tosi 3-0 (penalty).

Lausanne : Favre; Katz, Buntschu, Bilbani, Sonnerat; Ndzomo; Rey, Marazzi (89ème Helin), Tosi; Carrupt (82ème Pimenta), Madou (76ème Boughanem).

Winterthour : on s’en fout.