Genève-Servette s’impose presque malgré lui

Quand à la mi-match, les deux équipes ont déjà pris leur temps mort, vous savez que le match ne volera pas haut. Quand à la fin de la partie, vous vous dites que si Fribourg avait gagné, il n’aurait rien volé, vous avez la preuve d’avoir assisté à un match lamentable.

Décidément, les spectateurs de Vernets ne sont pas spécialement gâtés. Le match de Berne mis à part, le niveau n’y a pas volé bien haut pour le moment. Fort heureusement, comme dans toute bonne production nord-américaine qui se respecte, les héros gagnent à la fin. Dans le genre, la partie d’hier soir fut très loin de déroger à la règle et s’inscrivit plutôt dans la catégorie série B, comme la ligue du même nom. Et puisqu’il il n’y a aucune justice, les malheureux ayant assisté à cette rencontre durent boire la lie en plus de la piquette, les équipes ne parvenant pas à se départager jusqu’aux tirs aux but.Les minuscules matchs ont au moins une chose en commun avec les énormes : il est bien difficile de ressortir quelques joueurs du lot. À Fribourg, le précieux Franco Collenberg fut très remuant comme à son habitude. En face, Tobias Stephan, sans évoluer à un niveau stratosphérique, s’employa énergiquement à éviter un camouflet à ses couleurs, puis se révéla intraitable lors des tirs au but. Et c’est à peu près tout.
La deuxième ligne genevoise assura comme d’habitude la production offensive mais, à part ces deux buts tombés un peu par hasard en première période, elle s’agita un peu dans le vide. Jeff Toms est toujours aussi impressionnant de tranquillité sur pénalty, mais, comme le reste de sa ligne, il fut transparent dans le jeu.
Quant à Fribourg, il montra plus d’envie que son adversaire (ce qui n’était pas bien difficile) et se créa largement plus d’occasions (pas mieux). Mais leur niveau abyssal du moment fit le reste. Construction brouillonne, sens du jeu inexistant, maladresse à la conclusion, jeu de puissance neurasthénique, n’en jetez plus. Il n’aurait pourtant pas manqué grand-chose pour emporter l’enjeu, notamment en prolongation. Ce fut au point que Serge Pelletier, sentant sûrement vibrer son siège éjectable, se mit en colère un moment. C’est dire.
Pour les Aigles, la tendance est un peu inquiétante. La défense, suivant l’exemple de son capitaine, enchaîne depuis quelque temps les performances affligeantes, alors qu’elle avait été la clé des succès de début d’exercice. La déconcentration et le manque de lucidité se font remarquer, notamment par l’accumulation de pénalités dispensables. Morris Trachsler semble ainsi posséder une influence sur le jeune Flurin Randegger en ce qui concerne la faute inutile en zone offensive. Cela fait un domaine au moins où la relève d’Igor Fedulov est assurée.
Pour le moment, les conséquences de cette baisse de régime sont modestes, comme les adversaires contre qui elle s’est manifestée. À l’heure d’affronter quelques équipes en forme avec deux petits points d’avance sur la 8e place, Genève-Servette ne peut pas se permettre de contre-performances.
Au fait, «défenseur étranger», c’est toujours un gros mot ?

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

GE-Servette – FR-Gottéron 3-2 t.a.b. (2-0 0-1 0-1)

Les Vernets, 7140 spectateurs.
Arbitres : R. Stalder, S. Rochette ; N. Fluri, G. Mauron.
Buts : 2e Savary (Déruns) 1-0, 20e Salmelainen (Gobbi) 2-0, 27e Hasani (Leblanc, Collenberg) 2-1, 48e B.Plüss (Collenberg, Bykov/5c4) 2-2.
Tirs au but : T. Stephan arrête B. Plüss, J. Toms dribble proprement S. Caron 1-0, M. Ouellet tente de faire passer le puck à travers T. Stephan, T. Salmelainen tire à côté, T. Stephan détourne l’envoi d’A. Bykov, J. Kolnik réussit sa feinte habituelle 2-0, R. Leblanc ne parvient pas à déjouer T. Stephan.
Pénalités : 9 x 2′ contre GE-Servette ; 7 x 2′ contre FR-Gottéron.
GE-Servette : Stephan; Bezina (-), Mercier (-); Maurer (+1), Gobbi (+1); Breitbach (-), Höhener (-); Kolník (-), Rubin (-1), Toms (-1); Salmelainen (+2), Savary (+2), Déruns (+2); Suri (-), Trachsler (-), Cadieux (-); Hürlimann (-), F.Conz (-), Rivera (-); F.Randegger (-). Absent :P. Pivron (blessé).
FR-Gottéron : Caron; Collenberg, Heins; Birbaum, M.Abplanalp; M.Leuenberger, L.Gerber; Voisard, Loeffel; Casutt, Aubin, Ouellet; Knoepli, B.Plüss, Leblanc; Lauper, Wirz, Lakhmatov; K.Lindemann, Bykov, Hasani.
Notes : GE-Servette sans Pivron (blessé) ; FR-Gottéron sans Sprunger, Jeannin, Mowers, Ngoy, ni Botter (blessés). 2’55 Temps mort demandé par Serge Pelletier (!!!). 24’23 Ouellet ajuste le poteau. 27’39 Temps mort GE-Servette.

Écrit par Yves Grasset

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2 Commentaires

  1. Le GSHC nous a fait un non match, tout pourri, tout dégueulasse…J’ai presque espéré une victoire de l’équipe pathétique d’en face tellement ils en voulaient plus! Ces derbys entre les grenat et dragons sont de plus en plus moche. ET dire qu’on va jouer encore 3 fois contre les fribourgeois…beurk.

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