Yes they CAN ! : Groupe B

On poursuit avec le groupe B, celui qui compte deux néophytes dans le tournoi continental. Magie de la CAN à 24 équipes, on aura droit pour cette édition à au moins deux équipes a priori complètement nulles. On plaint d’avance les pauvres commentateurs qui devront se coltiner la rencontre Burundi-Madagascar, non pas à cause du niveau de jeu, mais bien parce qu’ils vont devoir multiplier les noms à rallonge.

Nigéria :

Les Super Eagles c’est… le nom d’un nouveau Marvel destiné à un public d’oiseaux

Après avoir manqué lamentablement les deux dernières éditions (dont une en tant que champion en titre), le Nigéria est de retour pour disputer le tournoi continental avec son superbe maillot fluo des années 90. Tombés dans un groupe plutôt facile, les Super Eagles devront se rôder avant d’affronter les choses sérieuses à partir des huitièmes. Avec un effectif de qualité, on voit mal les Nigérians se faire sortir par Madagascar et le Burundi.

La star : John Obi Mikel. La même star depuis plus de 10 ans maintenant ! JOM a en effet été rappelé pour cette CAN, lui que l’on n’avait pas revu en sélection depuis la dernière Coupe du Monde en Russie. Mikel c’est un peu ton plus beau caleçon que tu ne sors que pour les grandes occasions.

Et dans 10 ans ce sera toujours la même star

Le rigolo de la bande : Ikechukwu Ezenwa. Ça ne te dit rien ? Normal, le deuxième gardien des Super Eagles est le seul de sa sélection à évoluer au pays. Il n’a d’ailleurs jamais évolué dans un autre championnat au cours de sa carrière, ce qui doit bien faire rire ses coéquipiers.

La cote en brousse : 8/10. Peu importe, l’année, le lieu ou le siècle, ça reste le Nigéria, une équipe qui sera toujours favorite d’une compétition continentale. Une sorte d’Allemagne de l’Afrique.

Burundi :

Les Hirondelles c’est… pas facile de savoir jusqu’où iront-elles ?

Avec une compétition à 24 équipes, il fallait forcément qu’il y ait un ou deux gags dans cette CAN version 2019. Assurément le Burundi en fait partie. Qualifiées pour la première fois de son histoire, les Hirondelles ont tout de même sorti le Gabon de Pierre-Emerick Aubameyang en qualifications. Belle histoire pour ce petit pays qui était prêt à s’engouffrer dans une guerre civile il y a quelques années seulement. Le Burundi rendra aussi hommage à Faty Papy, son joueur récemment décédé en plein match.

La star : Saido Berahino. Le natif de Bujumbura possède également une expérience chez les espoirs anglais ainsi que plusieurs saisons à son actif en Premier League. Au niveau du Burundi, ça en fait une super-méga star.

Le rigolo de la bande : Karim Nizigiyimana. Au Burundi, on a un goût prononcé pour les /yi/. Une équipe qui s’annonce particulièrement retorse pour les commentateurs. A ce niveau le match Burundi-Madagascar s’annonce d’ores et déjà comme le match le plus compliqué à commenter de l’histoire.

La cote en brousse : 3/10 La qualification est déjà un bel exploit qui fera au moins parler en bien du pays. De plus, les Hirondelles n’ont même pas saisi la hype de naturaliser à tout va des joueurs européens binationaux, ce qui est tout à leur honneur.

Guinée :

Le Syli national c’est… en fait un éléphant

Archétype de l’équipe africaine qui a été rechercher passablement de joueurs dans les pays européens, la Guinée n’en demeure pas moins une formation qui tient la route. Et puis surtout l’entraîneur Paul Put n’a pas sélectionné Florentin Pogba, « le frère de », ce qui donne encore plus de sérieux à cette équipe (désolé c’est gratuit). Enfin, la Guinée a probablement les plus belles tenues de la compétition et rien que pour ça elle mérite d’aller loin.

La star : Naby Keïta. Le joueur de Liverpool est blessé aux adducteurs depuis un mois. S’il fait appel au Grand Médium et Voyant Kirikou, ce qui marche finalement mieux qu’un petit détour par la clinique Valmont, il sera prêt à gambader sur les pelouses égyptiennes.

Le rigolo de la bande : Naby Yattara. A 35 ans, il est un véritable vétéran pour sa 4^e participation à une CAN. Jusqu’ici rien d’incroyable dira-t-on, mais c’est oublier que le portier a pris ses quartiers au club d’Excelsior qui milite… dans le championnat réunionnais.

La cote en brousse : 7/10. Le Syli national possède une belle carte à jouer. Avec un effectif composé de joueurs « européens » convaincus de venir défendre le pays de leurs parents (ou d’un seul), la Guinée est tombée dans un groupe qui semble facilement à sa portée. Et surtout il n’y a pas Florentin Pogba.

Madagascar :

Les Barea (zébus) c’est… Eddy

Il ne manquait plus qu’eux, franchement après ça on aura tout vu ! Madagascar non mais quel gag ! Avec son effectif composé de passablement de Réunionnais naturalisés, les Malgaches ont créé la sensation de ces qualifications. C’est donc une première, les Barea disputeront le premier tournoi continental de leur histoire et un grand bravo à Nicolas Dupuis qui entraîne en parallèle le club de Fleury-Mérogis (oui là où il y a un immense centre pénitencier) en National 2.

Ah Fleury-Mérogis, son clocher, son église et surtout son centre de détention

La star : Jérémy Morel. On n’avait jamais imaginé que c’était possible, pourtant son nom est bel et bien associé au mot « star ». C’est un peu comme si on associait dans la même phrase le mot honnêteté avec Christian Constantin ou le mot équipe de foot avec Lausanne-Sports. A 35 ans, il a enfin abandonné le rêve bleu pour se consacrer pleinement à la patrie de son père.

Le rigolo de la bande : Romario Baggio. Pas besoin d’explications. Il y a également toute une bande de rigolos. Commenter un match de Madagascar, c’est aussi casse-gueule que de piloter une Formule 1 en pleine mousson dans les rues de Calcutta. Razakanantenaina qui passe la balle à Andrianarimanana qui sert Randriambololona dans la profondeur un magnifique centre à destination de Rakotoharimalala et finalement c’est… William Gros qui manque le cadre.

La cote en brousse : 2/10 L’équation joueurs réunionnais naturalisés avec des noms imprononçables + Jérémy Morel + entraîneur de Fleury-Mérogis ne peut clairement pas aller plus haut.