Un seul être Haapala et tout est dépeuplé

Donc imaginez que 8 défenseurs manquent à l'appel...

La Coupe Spengler est finie, le match de la peur face à l’immense HC Villars 1908 (oui, quand on fait faillite il faut faire semblant de changer de nom) est passé (ouf !) et surtout la diffusion de l’infâme documentaire Breakaway sur la RTS, ses 125 épisodes et son cortège de rappels (« Et c’est Jonathan Ang qui part tout seul défier le gardien tchèque… Oh, mais ça nous rappelle justement que nous diffusons la saison 12 de Breakaway juste après le match ! ») sont enfin derrière nous ! Bonne année, blah blah blah, réduisez-moi vite ce sapin en bas à la cave et repassons aux choses sérieuses: le fameux Clásico Rüfenacht-Nüssli (à prononcer « Classicot », par analogie avec McDot, DiDomenicot et lavabot, en bioulois). On arrête d’ajouter des parenthèses à des phrases interminables et on s’y met.

Le voyage

Eh oui, il a fallu redescendre de Villars après cette rencontre de folie lors de laquelle Suomela, Salomäki, Djoos et Kovács ont eu le droit de participer à l’échauffement alors que Pilut, seul étranger convié au reste des hostilités, avait pour consigne de ne surtout pas défendre (comment ça c’est la même consigne que d’habitude ?). On a même cru entendre quelqu’un s’exclamer dans les travées villardoues pleines à craquer pour la première fois depuis 1964: « Heureusement que Jiří Sekáč et que Henrik Haapala, Villars aura sa chance ! » Comment vous dire… Les Renards avaient au moins autant de chances de l’emporter sur un malentendu que ces touristes français d’arriver à Bretaye alors qu’ils s’étaient engouffrés dans le train de 13h04 en direction de Bex au départ de Villars. Et ce malgré les encouragements sonores d’une Jeunesse d’Ollon fortement avinée (on sert la bière par pichet consigné 5.- à la buvette de la patinoire locale).

Dernière preuve de vie d’Antti de Batman et Robin vendredi soir.

Tiens, d’ailleurs, vous ne vous êtes pas demandé à quel film festif ce Match de Noël vous faisait penser ? Nous oui (on a du temps). Clairement The Parent Trap.

Igor Jelovac et son grand frère Yves. Les deux sont villardous, mais l’un a dû s’exiler par-delà les Ormonts. Et voilà qu’ils se retrouvent au hasard d’un camp de ski !

Bref, revenons à nos chè… moutons bioulois du 2 janvier:

Le match en deux mots

🎵 Sweeeeeeeeeeeeet Caroline (OH OH OH) 🎵 

On vous voit, vous avez hurlé cette partie de l’article à travers votre cuisine.

Le DJ de la Vaudoise aréna a eu fin nez en clôturant sa playlist du soir avec ce titre. Au fait, y’a-t-il une enceinte en Occident où le tube de Neil Diamond ne retentit pas à un moment ou à un autre, repris à tue-tête par une assistance frénétique ?

@obengfranky47 Sweet Caroline 😂😂 #trevornoah #trevor #netflix #trending #wherewasi #standupcomedy #lol #viral #viralvideo #foryou #follow ♬ original sound – OmegaEdits

Trevor Noah a une théorie sur le sujet qui semble s’appliquer particulièrement au hockey sur glace et sa démographie… (oui, ceci est le premier lien vers une vidéo TikTok de l’histoire de CR, bienvenue en 2024)

Les trois étoiles attribuées à la tête du client en amont du match

⭐️ Gaëtan Haas. Rien que pour cette sortie dans Le Matin:

⭐️⭐️ Tyler Seguin. Vous serez ravi de savoir que le centre des Dallas Stars a recommencé à faire feu de tout bois puisqu’il risque bien de dépasser les 50 points en une saison pour la première fois depuis 2019. Encore quelques records et on pourra parler du titre de GOAT de M. Seguin.

En même temps Kane était venu en Suisse avec sa maman…

⭐️⭐️⭐️ Les joyeux drilles composant les effectifs du Kraken et des Golden Knights lors du Winter Classic, obligés non seulement de jouer en plein air le jour de l’an sur une glace plus que douteuse, mais en plus les malheureux devaient porter les anciennes « couleurs » (sic) de Rapperswil et le maillot extérieur de Genève-Servette. Dur.

Cette fois il y avait bel et bien de quoi de s’appliquer de la graisse noire sous les yeux pour éviter une cécité immédiate.

Ce match nous aura au moins appris l’existence d’un certain Joey Daccord, gardien de Seattle de son état, né aux Etats-Unis d’un père canadien et d’une mère… suisse (et donc possesseur des trois passeports). En effet, Brian, lui aussi portier, avait rencontré Daniela lors de son passage dans notre championnat (Ambrì 1986-1992, Fribourg 1994-1995). L’association hockey-Daccord semble donc fonctionner sur plus d’un plan.

Pas facile de dire non avec un patronyme pareil. Et pourtant il l’a fait toute la soirée lundi.

Le tournant du match

Le grand retour de Connor Hughes sur la feuille de match, en qualité de doublure de luxe du titulaire du soir. Il n’en a pas fallu plus pour que Kevin enfume l’offensive biouloise et prouve qu’il n’était pas qu’un Pasche temporaire appliqué pour lutter contre une dépendance au numéro 1 habituel pendant sa convalescence (31 arrêts, 91,94%). Son extrême solitude en cette période de fêtes nous inquiète toutefois beaucoup. On parle des 8 zigues qui lui ont posé un lapin tout soudain.

P.S. En parlant de solitude, une grosse pensée pour Ivars Punnenovs, surnuméraire à Villars (!), hier soir (et probablement aussi pour la suite). Lui qui devait penser que la blessure de Hughes était la chance d’une vie a réussi à se retrouver dans une position encore plus précaire qu’en octobre dernier.

Le slapshot en pleine lucarne du match

La performance de Miikka Salomäki dans son ensemble. Un but (1-1, 6ème minute), un assist pour ses couleurs (sur le 2-1 d’Henrik Haapala à la 26ème), un autre pour l’adversaire (quelle passe lumineuse pour Tino Kessler après 32 secondes de jeu !) et un poteau ajusté à bout touchant alors que la cage était vide (18ème). On avait commandé une boîte de Salomäki au rabais et on s’est retrouvé avec des Futomaki Rolls premium pour 16 personnes.

Le supplément caviar vous est présenté par Antti Suomela.

Le vieux rotoillon en cloche du match

C’est bien pratique cette retransmission en live des highlights de MySports sur le grand écran de la patinoire juste après le match. Ça nous a permis d’entendre fort distinctement Stéphane Rochette déclarer qu’on avait eu affaire à « un assez bon match de hockey disputé entre deux équipes en forme. » Oui, le problème des moments saillants du match, c’est justement qu’ils… saillent, par opposition aux creux (défensifs) abyssaux qui ont écrit l’histoire principale de cette partie.

Le chiffre à la con

5301 m. C’est la distance parcourue par Ken Jäger en 60 minutes, c’est à dire approximativement une promenade jusqu’à Chavannes voire Ecublens depuis Lausanne. Qui a dit qu’il n’y avait pas de conclusions primordiales à tirer des statistiques projetées sur le Vidéotron ?

L’anecdote

En marge du centenaire de la Coupe Spengler (Davos n’a gagné que 16 titres en 100 ans, n’en déplaise à Petr), la rédac’ a fait une demande officielle pour intégrer Frölunda à la National League la saison prochaine.

En plus du fait que le soussigné se ferait immédiatement floquer le numéro 12, le potentiel de calembours douteux en tous genres ferait frémir René Goscinny lui-même.

Et sinon dans les tribunes ?

8743 billets vendus. Robin Kovács ne faisait malheureusement pas partie du nombre, occupé qu’il était sur la glace à contribuer à la prestation défensive parfois terrifiante de son équipe. Une situation appelée à changer dès que le retour (imminent ?) de Michael Raffl s’ajoutera à l’émergence d’un Henrik Haapala au contraire bien présent ? 

Quant aux résidents de la zone VIP, ils ont dans leur majorité sagement préféré les petits fours en loges au match en lui-même. Ben oui, le dernier gueuleton monstrueux datait quand même de 2023 et à Noël on n’avait fait bombance qu’avec le parent divorcé 1, ripaillé avec le parent divorcé 2, reconduit la même formule gagnante deux fois avec la famille recomposée du conjoint avant de se faire péter le bide avec les biscuits de grand-maman, le tout en faisant attention de bien s’hydrater évidemment. On ne vous parle pas des multiples apéros de fin d’année avec les collègues, c’est tellement loin qu’on ne s’en souvient plus. Et foin de galette des rois avant le 6 janvier ! Bref, il était grand temps d’enfin se sustenter en bonne et due forme !

Ventre affamé n’a point d’oreilles. Mais il nous reste des yeux pour voir les sièges vides.

La minute Jonas Junland

Quelle lutte pour s’attribuer cette désormais célèbre et non moins prestigieuse minute au sein de l’arrière-garde lausannoise ! Impossible de départager les 8 (!) défenseurs alignés* jusqu’à la 28ème minute et le 2-2 d’Aleksi Heponiemi, moment où la paire de l’horreur Aurélien Marti-Lawrence Pilut s’est magnifiquement hissée au-dessus de la mêlée. Notre envie soudaine de nous crever les yeux à la baïonnette à douille semble également trouver son origine dans la temporalité susmentionnée. Coïncidence ?

Difficile de décider si la cause de l’apathie généralisée dans la défense vaudoise était la stratégie appliquée face à Villars 4 jours plus tôt (« on vous laisse marquer les premiers, on fait semblant qu’il y a match pendant 40 minutes et ensuite on en plante 6 l’air de rien ») ou la migraine persistante du Nouvel An. Quoi qu’il en soit, estimez-vous heureux, chers lecteurs, d’avoir droit à plus de 48 heures de récupération après avoir hurlé « BONNE ANNEE » toute la nuit du 1er janvier et d’avoir le privilège de renverser votre café de reprise sur votre clavier en télétravail sous les yeux blasés de votre labrador occupé à inhaler les miettes de votre croissant et non pas devant plusieurs milliers de spectateurs payants. Sans compter le nombre stratosphérique de fois où vous écrirez « 2023 » par inadvertance sur un document officiel sans que le bureau entier ne se lève pour vous conspuer. Drôle de métier que sportif de haut niveau tout de même.

*Murat Yakin s’est trouvé mal à la lecture de ces termes.

La rétrospective du prochain match (à domicile)

OK, il y a un insipide LHC-Kloten dimanche après-midi (parfait pour la sieste sur le canapé devant MySports). Impossible en outre de faire la moindre vanne sur les maillots au design euh audacieux portés à l’occasion du fameux « LHC plays 4 kids » puisqu’ils ont réellement été conçus par des enfants. Focalisons-nous donc d’ores et déjà sur le LHC-Berne du vendredi d’après. Pour notre plus grand désespoir, on ne pourra pas y assister, sinon on aurait évidemment titré « Le salon de Luoto » en cas de défaite. Ça sonne drôlement mieux que le bureau de Gretzky, non ?

A propos Raphaël Iberg 175 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

Commentaires Facebook

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.