Prêts pour l’épopée russe? Mouais…

Plusieurs joueurs de la génération dorée, comme ils n’aiment pas qu’on l’appelle, se voient offrir une dernière chance de briller dans un grand tournoi. Ils jouent dans les plus grands championnats et ont individuellement accumulé une expérience pour ainsi dire inégalable. Certains observateurs les placent parmi les vainqueurs potentiels. Oui, mais. Certains Diables rouges ont régulièrement déçu au plus haut niveau, échouant à s’imposer face aux cadors. Sauront-ils se surpasser à l’approche du clap de fin, alors que Martinez – qui vient tout juste de resigner pour deux ans – plombe l’ambiance du vestiaire et suscite une grosse polémique (à l’échelle belge – tout est relatif – le web rigolo s’est emparé de la question) en ne sélectionnant pas Radja Nainggolan.

Pourquoi j’ai choisi de présenter cette équipe ?

Parce que je suis Belge et que, donc, c’est mes oignons, na !

Comment se sont-ils qualifiés ?

Les Diables sont sortis tranquillou du groupe le plus facile des qualifications européennes. C’était bien le moins. Ceci dit, leur aisance offensive a séduit. Défensivement, en revanche, on a parfois eu des doutes, pas tant du point de vue du nombre de buts encaissés que de la faculté à rassurer dans la perspective d’un match face à l’Allemagne, par exemple.

Quelles sont les chances de les voir soulever le trophée ?

Très minces, voire nulles. Si la logique est respectée, la Belgique devrait se sortir sans encombre du groupe G et d’un huitième probable contre la Colombie, pour ensuite échouer contre le Brésil ou l’Allemagne.

Le gros problème des Diables, c’est qu’ils n’ont pas de match-référence. Une seule victoire contre un grand, l’Italie, en match amical avant l’Euro 2016 avant d’être battus par les même Italiens quelques mois plus tard, quand ça comptait.

Les Belges régalent face à des adversaires plus faibles ou simplement disposés à jouer le jeu, mais peinent face aux cadors qui savent baisser le volet quand il le faut. Dois-je, pour illustrer le propos, rappeler le quart de finale contre l’Argentine lors du Mondial brésilien ? Un but de Higuain après 20 petites minutes et basta, fermez le ban !

Ils doivent aussi – il est plus que temps ! – démontrer que la somme des talents individuels vaut plus que la simple addition. Ce n’est pas tout de pouvoir aligner des joueurs de classe internationale, voire mondiale, comme Eden Hazard, De Bruyne, Courtois, Mertens, Witsel, Fellaini, Lukaku ou Kompany, pour ne citer que ceux-là, encore faut-il à un moment disposer d’un ou deux gars capables de sonner le vent de la révolte et de faire comprendre à l’adversaire que c’est nous qu’on va gagner et tu la fermes.

Dois-je épiloguer sur la défense à trois ? Ça marche à l’aise contre Gibraltar, ça fonctionne contre la Grèce, ça chatouille la Croatie, mais ça inspire autant confiance que la démarche d’un supporter qui sort du troquet à l’heure de fermeture un soir de victoire, a fortiori quand un des membres du trio Kompany-Vermaelen-Alderweireld est sur le flanc. Si ces trois-là jouent ensemble, ça marche, mais retirez un maillon de la chaîne et ça fout les jetons.

Et puis, il y a le cas Nainggolan. Entre le punk à chien qui aime fumer sa clope et boire quelques binouzes et un ascète aquamane comme Martinez, le courant ne passera jamais, c’est évident. En ce sens, la non-sélection du Ninja n’est pas étonnante. Mais les raisons tactiques invoquées par le coach pour justifier son choix (« Je ne peux pas lui donner un rôle aussi important qu’à la Roma », « Si je le fais jouer, je dois décaler De Bruyne à droite ») ne convainquent strictement personne et masquent, selon le camp que l’on choisit, soit une formidable affirmation d’indépendance (« Personne ne me dictera mes choix ») ou un affreux aveu de faiblesse (« Je ne suis pas capable de gérer une telle personnalité »). Reste que le mec est très apprécié de ses coéquipiers et que certains d’entre eux déplorent déjà publiquement son éviction du groupe. Bref, le coach catalan part à la bataille sans un de ses meilleurs soldats et se prive d’un sacré plan B en cas de blessure de Witsel et de reconfiguration tactique. Si la Belgique passe les quarts, on oubliera. Sinon, Martinez conduira l’équipe vers l’Euro 2020 avec un fort pesant boulet médiatique et ne pourra même pas faire son Carles Puidgemont en demandant l’asile politique.

Copyright Pad’R. Reproduit avec l’aimable autorisation du dessinateur.

 

Heureusement que la presse belge n’est pas méchante et qu’on n’en parlera plus dans quelques jours sauf si les Diables se vautrent lamentablement, parce que dans n’importe quel autre pays, même au Luxembourg, Martinez, qui n’a même pas attendu la fin du Mondial pour signer un nouveau contrat, aurait sa tête sur le billot.

La surprise du chef aurait pu s’appeler Junior Edmilson, mais l’ailier Belgo-Brésilien du Standard, qui marchait littéralement sur l’eau depuis mars, a été ignoré. Il faut dire qu’il exerce dans un registre ou excellent déjà des joueurs comme Hazard, De Bruyne ou Mertens, excusez du peu.

Mais soyons sérieux deux secondes : une équipe avec un maillot faisant penser à un polo de tennis des années 80, floqué d’une police de caractères rappelant immanquablement les premiers jeux d’arcade genre Space Invaders n’a aucune chance de devenir championne du monde.

 

Présente-nous la star de l’équipe.

Aucune hésitation : Kevin De Bruyne. Si Martinez ne l’aligne pas sur le flanc droit où il s’emmerde à mille balles de l’heure sans même le cacher, il a tout pour être le meilleur joueur de la compétition.

On parle du foot belge, mais il ressemble à quoi le championnat belge ?

De prime abord, on serait tenté de dire « à rien » car l’écart sportif et financier entre les six ou sept « grands clubs » et les autres est tel que la hiérarchie est quasi impossible à bousculer. On sait dès le départ que, sauf surprise, Anderlecht, Bruges, le Standard de Liège, Gand, Genk et, plus récemment, Charleroi vont se battre pour les lauriers. C’est compliqué, avec un système de play-offs où les six premiers voient leurs points divisés par deux au bout de trente matches de « phase classique » pour disputer un nouveau mini-championnat qui couronne le champion. Je déteste ce système et je le détesterai toujours car il bafoue un peu, beaucoup, la logique sportive d’un championnat qui doit, en principe, récompenser la régularité, mais je reconnais en même temps qu’il permet d’assister à des matches de qualité et plein d’intensité car la réduction artificielle des écarts rebat les cartes et permet à l’équipe en forme du moment de revenir du diable vauvert et de nourrir le suspense.

Tout cela étant dit, il faut croire que le niveau général du championnat n’est pas si faible que cela, puisqu’on retrouve aujourd’hui dans les meilleurs championnats européens de très nombreux joueurs qui ont fait leurs classes ou se sont aguerris en Belgique. Certains fouleront d’ailleurs les pelouses russes cet été.

Viens tester tes connaissances sur le football belge!

1) De quelle couleur est le deuxième maillot de la Belgique cette année ?
A - Il est blanc
B - Il est jaune
C - Il est noir
D - Il est rouge aussi, ils n'ont pas compris le but d'un deuxième maillot

Correct !

Faux !

2) Où joue le frère de Romelu Lukaku ?
A - A la Lazio
B - Au PSV Eindhoven
A - A Everton
D - Dans son jardin, il n'est pas footballeur

Correct !

Faux !

3) Avant d’évoluer à Chelsea où jouait Eden Hazard ?
A - Au Standard de Liège
B - A Lille
C - Au Borussia Mönchengladbach
D - A l'Original Liège

Correct !

Faux !

4) Quel est le surnom de Radja Nainggolan ?
A - Le Ninja
B - Le Samouraï
C - Le Nunchaku
D - Le Yack

Correct !

Faux !

5) Quelle sélection possède le même surnom que les Diables Rouges belges ?
A - Le Pays de Galles
B - La Corée du Sud
C - Le Chili
D - Le Danemark

Correct !

Faux !

6) En 2002, de quelle injustice avait été victime la Belgique face au Brésil en huitièmes ?
A - Rivaldo avait inscrit un but en s’aidant de la main
B - Marc Wilmots s’était fait annuler un but sans raison
C - L’arbitre avait sifflé coup-franc une faute de Cafu qui avait eu lieu dans les 16 mètres
D - Bart Goor avait été expulsé alors qu’il avait clairement joué le ballon

Correct !

Faux !

7) Quel joueur belge au nom de chantier fait partie de la sélection ?
A - Marc Truel
B - Laurent Ciman
C - Eric Charpentier
D - Yannick Masson

Correct !

Faux !

8) Dans quel championnat évolue Axel Witsel ?
A - En Chine
B - En Russie
C - En Turquie
D - Au Ghana, mais il est en tractations avec le FC Thoune

Correct !

Faux !

9) Comment s’appelle le derby entre la Belgique et les Pays-Bas ?
A - Le derby de la Mer du Nord
B - Le derby des plats pays
C - Le derby des cycles
D - Le derby royal

Correct !

Faux !

10) En quelle année la Belgique a-t-elle atteint les demies-finales ?
A - Mais jamais !
B - En 1986
C - En 1990
D - En 2014

Correct !

Faux !

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Au fait, c’est qui la personnalité belge la plus célèbre dans le monde ?

En fiction : Tintin, talonné de près par Hercule Poirot.

En art : Georges Simenon. Parce qu’il est né à Liège, comme moi, et qu’il est mort à Lausanne, comme vous. Il y a Brel et Magritte, aussi. En ce moment, Maurane et Johnny ça se vend comme du chanteur mort, faut admettre.

En sport : Eddy Merckx, un des plus grands champions sportifs de tous les temps, si pas le plus grand, toutes disciplines confondues.

Fais-nous rêver avec la Belgique, mais dans un autre sport…

En plus d’avoir le(s) plus grand(s) champion(s) cycliste(s) de tous les temps, on est très forts en billard à trois bandes, notamment grâce à Raymond Ceulemans.

Au fait ça mange et ça boit quoi les Belges ?

Sortons du cliché moules-frites. La cuisine belge revendique nombre de plats délicieux comme le waterzooi, le faisan à la brabançonne, les lacquemants, ou encore les couilles de Suisse. Je ne parlerai pas du chocolat : vous auriez honte. Pour le glouglou, en plus de nos bières célèbres dans le monde entier, on citera de biens nobles eaux-de-vie comme le péket (genièvre) ou l’Eau de Villée et quelques apéritifs doux comme l’élixir de Spa ou le fabuleux Maitrank.

Une coutume surprenante de ce pays ?

Le folklore belge est riche d’une grande tradition carnavalesque : des Gilles dans le Hainaut (surtout à Binche), aux Blancs Moussîs de Stavelot, en passant par les Haguètes de Malmédy, sans oublier la Ducasse de Mons (le weekend de la Trinité), bien entendu. Dites-vous qu’il y a toujours une occasion de boire un coup. Et si elle n’est pas au calendrier officiel, on l’invente.

Ton pronostic ?

Je suis un piètre pronostiqueur. En talent pur, la Belgique aura peu de rivaux. Mais il y a si loin de la coupe aux lèvres… Une demi-finale me comblerait d’aise, mais un quart serait déjà très bien.

A propos Xavier Lizin 39 Articles
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