Reçus dix sur dix !

On ne va pas se le cacher, hormis la Russie, les adversaires proposés aux Diables à l’occasion de cette phase qualificative n’avaient rien de foudres de guerre (et encore, les Russes, bof, bof) et la qualification constituait rien moins que le minimum syndical, mais les Diables, qui inauguraient face à Chypre leur nouveau maillot (déjà élégamment surnommé « Traces de pneu » par ses détracteurs) ont su ajouter la manière pour atteindre l’objectif qu’ils s’étaient fixés, à savoir remporter la totalité des 30 points mis en jeu et ainsi pulvériser leur précédent record de sept victoires consécutives.  Ils prendront la route du tournoi avec l’ambition légitime de soulever le trophée tout en sachant que l’opposition sera autrement relevée que lors de la coupe du monde.

Belgique-Chypre en quelques lignes

Martinez avait décidé de faire tourner l’effectif et de donner du temps de jeu à des éléments moins souvent alignés, voire un baptême du feu à Elias Cobbaut. Compo totalement inédite, donc. Sans faire une grande première mi-temps (probablement la pire de toutes les qualifs), cette formation en manque total de repères et d’automatismes – et d’ailleurs rapidement menée au score – a trouvé ses marques, aidée il est vrai par un gardien chypriote débutant, le bien nommé Neofytos, habile de ses mains comme un jeune séminariste devant son premier boy-scout, et une défense globalement aussi solide que de la feta sous le ciel de juillet.

De cette partie facile, les enseignements à tirer concernent essentiellement les prestations individuelles. Cobbaut, qui ne devait sa sélection qu’à son seul pied gauche, ne peut être jugé. En revanche, les semi-revenants Carrasco et Benteke ont marqué des points et vont compliquer les choix du coach.

Les qualifs en quelques mots

Les Belges sont là où on les attendait à l’issue d’un parcours dont le seul piège était théoriquement caché à Saint-Pétersbourg. Ils l’ont négocié sans coup férir. Alors oui, même si les adversaires étaient pour le moins faiblards, ne boudons pas notre plaisir.

L’homme des qualifs

Eden Hazard, who else ? Malgré un début de saison compliqué à Madrid, il a su conserver son niveau de jeu avec les Diables et a couronné sa campagne qualificative par une prestation époustouflante en Russie.

Mention spéciale à Toby Alderweireld : 100 % de temps de jeu et aucun carton, voilà qui en dit long sur le jeu tout en propreté et en autorité de l’Anversois.

Les révélations des qualifs

Thorgan Hazard a pris du galon et n’est plus simplement « le frère de » et Boyata s’affirme comme un substitut de premier choix en défense quand Kompany, Verthonghen, Alderweireld et/ou Vermaelen ne peuvent s’aligner. Mais la palme, le masque et le tuba reviennent incontestablement à Youri Tielemans. Emporté dans le naufrage de Monaco durant la première partie de la saison dernière, il a su rebondir et s’imposer comme titulaire à part entière tant à Leicester qu’en équipe nationale.

La buse des qualifs

Il fallait en être une fameuse pour prendre sa bagnole pour aller voir Belgique-Chypre sur le plateau du Heysel au lieu de privilégier les transports en commun alors que Angèle se produisait dans l’arena voisine du stade. On n’ose imaginer le bordel chimiquement pur que ça a dû être pour rejoindre l’autoroute à l’issue de la partie.

Le tournant des qualifs

Aucun. Trente sur trente en ligne droite, propre et en ordre. Tout juste une prestation en demi-teinte à Saint-Marin.

Le geste technique des qualifs

Il y a eu beaucoup de beaux gestes et beaucoup de beaux buts. Mais bon, Lukaku qui efface deux défenseurs russes pour marquer d’un tir en-dehors des 16 mètres, ça marque les esprits.

Le geste élégant des qualifs

Le ballon cédé par Carrasco à Yari Verschaeren pour botter le penalty face à Saint-Marin.

L’anecdote des qualifs

À Saint-Pétersbourg, Boyata a joué pendant les 10 premières minutes de la seconde mi-temps avec le maillot de Batshuayi avant que quelqu’un ne s’en aperçoive.

Et sinon, le nouveau maillot et le nouveau logo ?

Le maillot, franchement, ça va. Les deux bandes noires « effet pinceau » sur fond rouge donnent assez bien visuellement. Mais pourquoi avoir remplacé le blason historique par un vulgaire logo qu’on s’attendrait davantage à retrouver sur la camionnette d’un plombier ou au centre d’un vinyle d’une obscure firme de disques des années 80 ?

La minute Rodrigo Beenkens (commentateur attitré des matches des Diables sur la RTBF)

Pendant la démonstration sur les rives de la Neva : « N’oublions pas que Witsel a joué quelques saisons au Zenit Leningrad » (bide spatio-temporel).

Quid des matches de préparation du printemps ?

Grosse inconnue. Martinez aime rencontrer des équipes moins huppées mais capables de jouer dans le style des adversaires que son équipe rencontrera lors du tournoi. Certains joueurs préféreraient une grosse affiche pour se situer à quelques semaines de l’échéance. Sachant toutefois qu’ils seront pour la plupart occupés par la phase cruciale des coupes d’Europe et qu’ils ne se livreront pas à fond, on peut comprendre le sélectionneur.

La rétrospective de l’Euro

Elle ne sera pas la seule, mais la Belgique figure parmi les favoris de la compétition. La « génération dorée » a gagné en maturité et peut ambitionner d’aller au bout. Il est cependant clair qu’elle devra se coltiner des adversaires bien plus féroces que le Panama ou la Tunisie. Néanmoins, les Diables convainquent, jouent bien, coincent un peu contre les Hollandais en quart de finale, mais s’imposent aux tirs au but (les Bataves étant décidément plus forts pour tirer une caravane qu’un penalty), étrillent la France en demi et prennent sur l’Allemagne une revanche que le pays attendait depuis la finale de l’Euro perdue à Rome en 1980.

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