La furie les effarouche

Depuis 10 ans, le groupe espagnol fait partie des plus pléthoriques de la planète. Aujourd’hui, il est prêt pour son éminent retour dans la cour des grands et suscite plus que jamais crainte chez ses adversaires.

Pourquoi j’ai choisi de présenter cette équipe ?

Parce qu’après son formidable triplé Euro-Mondial-Euro et après les désillusions du Mondial 2014 et de l’Euro 2016, la Roja du nouvel entraîneur Lopetegui a retrouvé la rage de vaincre qui lui manquait : 18 matchs sans défaite et des succès contre la Belgique, la France, l’Italie et l’Argentine au passage.

Comment se sont-ils qualifiés ?

Le parfait équilibre entre les plus expérimentés et les jeunes prometteurs, ajouté à la confiance accumulée par des prestations solides, a emmené La Furia Roja au sommet de son groupe. Un nouveau cycle a débuté. Les Espagnols ont fait leurs des schémas tactiques en 4-5-1 ou 4-6-0 écoeurant leurs adversaires au milieu de terrain. Sans contredit, le phénomène Isco et ses copains ont assuré le spectacle de fond en comble. En participant à la débâcle de l’Italie, ils ont même su renouveler les autopromotions de Swisscom. Une nouvelle ère, vraiment sans réserve.

Quelles sont les chances de les voir soulever le trophée ?

Lorsque tu es Espagnol, tu pars toujours du principe que tu vas gagner. Sauf si tu joues la Suisse. Ou que tu es hockeyeur.

Présente-nous la star de l’équipe.

Il est magistral en tant que tireur de coups francs bien que défenseur, il a perdu 18 matches en 13 ans de sélections avec les Ibériques, il compte 4 Ligues des Champions à son monstrueux palmarès, il est aussi vicieux et détestable que bon, il se prendra un rouge contre le Maroc mais plantera un but sur corner à la dernière seconde des demies contre l’Allemagne, Piqué est son meilleur ami, il est la star de l’équipe et en est le capitaine, qui d’autre que Sergio Ramos ?

On parle du foot espagnol, mais il ressemble à quoi le championnat de l’Espagne?

Au meilleur championnat du monde devant la Premier League anglaise. Pour ceux qui ne sont pas encore convaincus, sur les 10 dernières éditions :

Espagne – Angleterre, bilan des sacres en Coupe d’Europe :

Titres en C1 : 7-1

Titres en C3 : 6-2

Total : 11-3 avec 4 clubs espagnols différents contre 2 pour les Anglais…

Moyennes du nombre d’équipes présentes en 1/4 des Coupes d’Europe des clubs depuis 10 ans :

3.9 pour l’Espagne contre 2.5 pour les Anglais avec 9 clubs différents pour chacun !

Certes, le championnat anglais est le plus serré, mais la Liga espagnole est supérieure. Pardonnez la petite minute en furie rouge.

Au fait, c’est qui la personnalité espagnole la plus célèbre dans le monde?

Francisco Franco, le célèbre dictateur. On en restera là.

Cependant, l’Espagnol le plus apprécié encore bien vivant est Rafael Nadal. L’homme qui n’avait plus de cheveux, mais qui en a finalement de nouveau, un peu.

Fais-nous rêver avec l’Espagne, mais dans un autre sport…

Depuis une décennie, il ne suffit pas d’être bon dans un sport pour être forcément une star en Espagne. La faute au nombre affolant d’excellents sportifs qui brillent dans le football, le tennis, le handball, la F1 et j’en passe. A tel point que certains artistes nagent pour rester à la surface. C’est le cas de la Catalane Mireia Belmonte García. Elle détient 5 records du monde de natation et est championne olympique de 200 m papillon en 2016. Pourtant, ce sont ses yeux qui passent devant ses Jeux.

Au fait ça mange et ça boit quoi les Espagnols ?

Deux catégories d’Espagnols se distinguent : les sportifs, qui mangent leurs adversaires et boivent bientôt plus de champagne que d’eau, et les Ibériques normaux qui s’empiffrent de tapas, crèmes catalanes et fritures de tout ce que tu peux frire, et qui savent parfaitement pourquoi ils ont intégré cette seconde catégorie.

Une coutume surprenante de ce pays ?

Manger ses repas complètement décalés dans la journée. D’où les horaires de certains matchs qui commencent à 22h30. Une heure, où la Super League dort bien plus profondément que pendant ses propres matchs de 16h.

Ton pronostic ?

La rencontre en poules entre CR7 et ses homologues hispaniques sera décisive pour la première place. Une entrée en matière épineuse qui en cas de sacre offrira des 1/8 et 1/4 de finale plus qu’abordables pour la Roja. La tâche se compliquera dans un dernier carré sans favoris lorsqu’il faudra se frotter aux Allemands. Tout est possible à partir de ce moment-là.