Quand y a plus, y a encore

Le rideau a été tiré samedi sur la Bundesliga 2012- 2013. Mais on n’était pas encore tout à fait rassasiés de football allemand. On a donc trouvé le moyen de s’enfiler un excellent VfL Bochum – 1 . FC Union Berlin de liquidation en Zweite Liga. Plaisir.

Il n’y a plus d’enjeu pour ce Bochum – Union Berlin clôturant la saison de Zweite Liga. Le VfL est sauvé depuis la semaine précédente, alors qu’Union Berlin réalise une saison assez tranquille à mi classement, comme c’est le cas depuis son arrivée surprenante dans la catégorie en 2009. Depuis lors, le club atypique et sans grand moyen de Berlin-Est s’est bien stabilisé et assure chaque saison son maintien sans sourciller.

Peter Neururer ce héros

Le VfL Bochum connaît lui des années plus agitées. Après avoir quitté la Bundesliga en 2010, le club de la Ruhr manque de justesse son retour dans l’élite la saison suivante en s’inclinant en barrage sur des buts dans les dernières minutes, tant à l’aller qu’au retour, contre le Borussia Mönchengladbach de Lucien Favre. Cet échec a laissé des traces, financièrement et sportivement. Cette saison, le VfL a connu un début de saison catastrophique, s’est redressé avec un changement d’entraîneur, avant de connaître une nouvelle rechute. Alors que l’équipe, fortement rajeunie, semblait incapable de freiner sa descente aux enfers, les dirigeants ont tenté un nouveau choc psychologique en allant rechercher Peter Neururer, entraîneur emblématique du club qu’il avait emmené en Coupe UEFA en 2003-2004.
C’est un personnage intéressant que Peter Neururer : son parcours d’entraîneur l’a emmené dans les coins les plus improbables d’Allemagne, il a survécu à des rumeurs de dopage organisé, des problèmes d’alcool, une détention illégale d’armes et même à un coma de quatre jours qui l’avait vu être déclaré cliniquement mort après un arrêt cardiaque. Alors qu’il semblait un peu grillé après un licenciement à Duisburg, il a rebondi comme consultant de Zweite Liga sur Sport 1 où son comique troupier, ses blagues potaches, son rire éraillé et ses commentaires à l’emporte-pièce font le délice des téléspectateurs. Et ont convaincu les dirigeants du VfL qu’il constituait le candidat idéal pour relancer leur effectif en pleine déprime. Avec succès : Peter Neururer a débuté son mandat avec quatre victoires qui ont assuré le maintien du VfL Bochum avant même cette ultime journée. Du coup, si le stade affiche presque complet pour ce match de liquidation, c’est en grande partie pour célébrer et rendre hommage à la moustache la plus célèbre de Zweite Liga.

Eisern Union

Si l’enjeu n’est pas flagrant, l’ambiance est plutôt festive et colorée. Par contre, le niveau de jeu, avec des entraîneurs qui ont joyeusement fait tourner leur effectif, n’atteint pas des sommets. Et l’on s’en rend rapidement compte lorsque Tasaka ne trouve pas le cadre seul à quatre mètres du but vide. Finalement, c’est la jeune garde berlinoise qui va faire la différence avec un coup de tête de Baris Özbek sur un corner de l’inévitable artificier Torsten Mattuschka, puis un contre rondement conclu par Steven Skrzybski. La réduction du score signée Christoph Kramer n’y changera rien et c’est bien Eisern Union qui finit sa saison en beauté. Wir aus dem Osten geh’n immer nach vorn Schulter an Schulter für Eisern Union Hart sind die Zeiten und hart ist das Team. Darum siegen wir mit Eisern Union.

Scout toujours

Il y avait trois joueurs que je voulais observer plus particulièrement mais finalement je n’ai pas été trop attentif. Concernant l’ancien Lausannois Silvio, plus guère en odeur de sainteté du côté de l’Alten Försterei, je n’y suis pour rien, il n’est pas entré en jeu. Un beau gâchis car il pourrait rendre sans doute quelques menus services en ce moment du côté de la Pontaise. L’international slovène Zlatko Dedic, que l’on retrouvera prochainement sur la route de l’équipe de Suisse, ne s’est à ma connaissance pas trop mis en évidence. Quant au nouveau prodige du football allemand, Leon Goretzka, annoncé à Dortmund comme dans la moitié des clubs de Buli, je n’ai pas fait trop attention à sa performance, je ne suis pas encore prêt à me reconvertir en scout ; il faut dire que, de nos places dans le kop du VfL, on était plus intéressés par la bière locale, la Moritz Fiege, dont le contrat avec le VfL vient d’être reconduit jusqu’en 2016. Tout comme celui de Peter Neururer jusqu’en 2015. Deux excellentes nouvelles pour le VfL Bochum dont j’ai d’ailleurs acquis le maillot. Mais malencontreusement en taille enfant. Je crois que cela vient quand même le moment que la saison se termine et pas seulement pour les joueurs.

VfL Bochum 1848 – 1. FC Union Berlin 1-2 (0-0)

rewirpowerSTADION, 24’244 spectateurs.
Arbitre : M. Stieler.
Buts : 49e Özbek (0-1), 55e Skrzybski (0-2), 80e Kramer (1-2).
Bochum : Esser; Freier, Maltritz, Acquistapace, Lumb ; Tasaka, Kramer, Goretzka, Toski (60e Gelashvili) ; Iashvili (75e Holthaus), Dedic.
Union Berlin : Haas; Pfertzel (71e Kopplin), Puncec, Schönheim, Parensen; Özbek (81e Göhlert); Quiring, Nemec, Mattuschka, Jopek (71e Zejnullahu); Skrzybski.
Cartons jaunes : 29e Quiring, 41e Tasaka, 48e Parensen, 51e Parensen, 66e Gelashvili, 81e Mattuschka. 

Écrit par Julien Mouquin

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2 Commentaires

  1. Ah l’Eisern… Cette visite à l’Alte Försterei en août passé, contre le futur promu Braunschweig, restera comme un tout grand moment de ma vie de sportif des tribunes. Me réjouis du concert de Nina Hagen cet été à Fribourg, qu’elle puisse nous interpréter le plus bel hymne qu’on ait connu!

  2. Un CR comme je les adore! Plein d’anecdotes, d’infos croustillantes, du vécu…pour un match dont la plupart des gens ignorait l’existence…et devant 24’000 personnes!

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