Le poulpe avait encore raison !

Elle l’a fait ! Pour le plus grand malheur de notre lectorat d’outre-Sarine, la Mannschaft a renvoyé l’Albiceleste à la maison et s’offre ainsi une demi-finale de rêve face à ceux que la Suisse a battus. Mais au-delà de la victoire, c’est une page d’histoire qu’a écrite l’Allemagne samedi après-midi en Afrique du Sud. Retour sur un événement !

1. Le résumé.Je vais être d’emblée franc avec vous. Persuadé de la victoire des Sud-Américains, je vous avais préparé un article dithyrambique à leur égard, vantant les mérites de Lionel Messi et détruisant au passage les préjugés des adolescents anti-Maradona. Mais force est de constater qu’au terme des hostilités, l’Allemagne s’est montrée si impressionnante, si parfaite dans tous les secteurs, que même la satire et l’ironie ne suffiraient pas à ternir un tant soit peu leur démonstration. Les mots me manquent !
2. L’homme du match.
Bastian Schweinsteiger. Depuis qu’il joue dans l’axe, tant au Bayern qu’avec son pays, le doux Bavarois a atteint une autre dimension et est devenu le maître à jouer de ces deux équipes. On regrettera toutefois que ce nouveau rôle le tienne à cœur au point de lui avoir fait perdre sa légendaire impulsivité sur un terrain, qui faisait de lui l’un des joueurs les plus amusants d’Europe. Gageons qu’il ne fait maintenant plus rire grand monde.

3. La buse du match.
Diego Armando Maradona, dont le coaching a été catastrophique tout au long de la partie. Ne vous méprenez pas : je respecte énormément le personnage, et faisais partie de ceux qui pensaient que grâce à son aura, ses élèves parviendraient à aller jusqu’au bout. Mais à force de s’enfermer dans ses certitudes, de faire le pitre en conférence de presse et d’afficher une confiance en soi dépassant allégrement l’arrogance, l’idole de tout un peuple a oublié d’apporter à son équipe ce dont elle avait réellement besoin : des leaders d’expérience (Cambiasso et Zanetti doivent sourire) et une rigueur tactique trop souvent négligée dans cette partie du monde. Comme quoi, le nom d’un entraîneur ne suffit pas forcément à assurer son succès.
L’autre buse du match, c’est évidemment l’attaque argentine en général et Lionel Messi en particulier. Le Ballon d’Or 2009 a été transparent du début à la fin, prouvant qu’il ne peut pas – au contraire d’un Maradona en 1986 – faire la différence à lui tout seul. Aussi tranchant qu’un couteau en plastique de la Migros et auteur du même nombre de but que NKufo et Anelka réunis, Messi fait partie des déceptions de ce Mondial, au même titre que Rooney et Ronaldo. Bref, tous ceux que les annonceurs veulent nous faire passer pour des demi-dieux.
4. Le tournant du match.
Il n’y a pas eu de tournant, puisqu’il n’y a pas eu de match. De la 3ème à la 89ème minute, la Mannschaft a réalisé un authentique récital de football face à une Argentine pathétique. Maradona n’ayant pas cru bon de remanier en cours de match une défense aux abois, le score aurait même pu prendre des allures dramatiques si la rencontre avait été prolongée de quelques minutes supplémentaires (relevons à cet égard la sagesse de M. Irmatov, qui ne lui a ajouté qu’une minute).

5. Le geste technique du match.
Philippe Lahm qui, quelques minutes après le 0-3, s’est permis de réajuster son brassard de capitaine alors qu’il était balle aux pieds, aux abords de sa surface de réparation. Un geste qui symbolise à lui seul l’écrasante supériorité germanique et la pitoyable impuissance argentine lors de cette rencontre.
6. Le geste pourri du match.
L’ultime show de Diego Maradona à la fin du match. Le gourou, au lieu de se faire tout petit en allant se cacher dans son vestiaire, a bombé le torse une dernière fois en allant embrasser un à un ses joueurs en larmes, afin de démontrer une fois de plus à la planète qu’il était un entraîneur exemplaire. Comme si le playboy du coin venait vous consoler au bout de votre quatrième râteau de la soirée, vous renvoyant ainsi à votre propre échec au lieu de vous laisser digérer l’échec avec ce qui vous reste de dignité. Même s’il faut bien admettre que cette Coupe du Monde aurait été bien terne sans le Pibe de Oro, il ne va pas nous manquer !
L’autre geste pourri, c’est le carton jaune au prodige Thomas Müller pour une touchette de la main…alors que Messi venait d’en faire de même ! Le niveau des arbitres est tellement lamentable qu’on ne devrait même pas s’en émouvoir, reste que ce jaune prive le Bavarois de la demi-finale et fait les affaires de l’Espagne. Et ça, c’est pas vraiment pour nous réjouir.

7. L’analyse tactique.
Le football se joue à onze, et à la fin c’est l’Allemagne qui gagne.
8. L’anecdote.
Au mois de mars, Maradona nous avait gratifié d’une énième provocation, quittant une conférence de presse parce qu’il croyait que Thomas Müller était ramasseur de balles. Ce dernier, actuel meilleur joueur du Mondial avec David Villa et Wesley Sneijder, lui a répondu de la plus belle manière en ouvrant le score et en réalisant une fois encore un match de grande classe. Dommage qu’il soit suspendu pour les demi-finales, car éducativement parlant, ce genre de leçon d’humilité aurait pu faire du bien aux Espagnols !
L’autre anecdote, c’est l’arrivée du car des joueurs argentins au stade, qui chantaient à tue-tête comme s’ils avaient déjà gagné la Coupe du Monde. Avec un melon à faire passer la presse espagnole pour des modestes, les Argentins se sont vus beaucoup plus beaux qu’ils ne l’étaient, pas aidés il est vrai par les fanfaronneries inutiles et puériles de Maradona. Aujourd’hui, les autoproclamés champions du monde rentrent à la maison avec une terrible humiliation en poche. A côté, le Brésil s’en sort bien !
9. La minute Pierre-Alain Dupuis.
Ah, si ce diaaable (ndlr : se racler la gorge sur le premier «a») de Maradona avait été sur le terrain !
10. La rétrospective du prochain match.
L’Allemagne va donc retrouver les Espagnols pour la revanche de la finale du dernier Euro. La Roja saura-t-elle réussir là où tant l’Angleterre que l’Argentine ont échoué, sans se jeter naïvement vers l’offensive et en mettant en place un dispositif solide et rigoureux, notamment à mi-terrain ? Hier encore, je vous aurais répondu par l’affirmative les yeux fermés. Mais là…

Écrit par Raphi Stollé

Commentaires Facebook

7 Commentaires

  1. Pas d’accord sur l’analyse concernant Messi.

    C’est juste que quand tu joues dans une position que tu ne connais pas et que tu n’apprécies pas, avec des joueurs qui ne te font pas des bonnes passes et qui comptent uniquement sur toi pour faire un miracle (c’était d’ailleurs la seule vraie tactique de Maradona : essayez de la donner n’importe comment à Messi et priez pour qu’il en fasse qqch de bien), au bout d’un moment ça dépasse le cadre de l’humainement possible.

    Cela dit je trouve que Leo a fait une CDM plus que correcte, je n’ai pas les chiffres mais je pense qu’il est à l’origine (voire à la passe décisive) des 3/4 des buts argentins dans ce Mondial.

  2. D’accord avec l’auteur de l’article au sujet des otaries. Les Messi, Ronaldo et autres Kaka, n’ont pas apporté grand chose.

    La rigueur tactique et le jeu collectif triomphent. Et ça c’est très positif!

  3. Dire que Messi n’a rien apporté est totalement faux je pense. Lors de tous les matchs ils était le seul à accélérer et à donner du rythme dans le secteur offensif

  4. Messi n’est pas Diego, c’est la grosse erreur de Maradona. Croire que comme lui, Messi gagnerai le mondial à lui seul. Mais, il n’y a qu’un seul Diego. Reste pour nous le plus grand joueur de tous les temps et arrête d’entrainer.

  5. bryan correct me if i am wrong the new leehatr adizeros (second gen we will say) have that plastic thing on the toe now and the syns do not. i have not seen the leehatrs in the store yet but from pics online its looks like there is extra protection on the toe with the leehatrs this posting here does not show it.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.