Que la pause tombe bien !

Après un mois de novembre exceptionnel, Genève-Servette semble connaître un petit coup de fatigue en ce début de mois de décembre. Une victoire laborieuse face à Langnau aux tirs aux buts et une défaite à Davos laissaient entrevoir un week-end plus difficile qu’il n’y paraissait en recevant Ambri puis en se rendant à Rapperswil.

Si Ambri connaît un championnat très difficile, cette équipe semble être en net regain de forme ces derniers temps. Après avoir épinglé Davos à domicile et causé la perte de Zanatta en s’imposant à Lugano en début de semaine, c’est une équipe en pleine confiance qui s’est déplacée aux Vernets. Beaucoup de monde se rappelait que lors de la première apparition d’un maillot spécial Escalade, le 5 décembre 2006, Genève-Servette s’était fait laminer par Zoug (2-6).  Et lorsqu’après moins de 2 minutes, Duca ouvrait le score pour les Leventins, on ne put que craindre une répétition de ce scénario. L’égalisation d’Höhener deux minutes plus tard donna le ton d’un premier tiers qui s’apparentera à une journée portes ouvertes.
Car là où les Savoyards échouèrent (Dieu merci !) il y a 405 ans, les Léventins n’ont pas failli, à savoir percer les murailles genevoises. Peu inspirés, les défenseurs genevois n’avaient rien de remparts infranchissables et Mona n’avait pas mis sa tenue de Mère Royaume et les Westrum, Domenichelli et autre Duca s’en sont donnés à coeur joie. Le score de 3-4 après le premier vingt était presque flatteur pour des Genevois qui, on l’a vite vu, n’y étaient pas.


Alain Demuth à la lutte avec Kirby Law

On pensait que les Genevois allaient revenir afin de bouffer de la glace pour le deuxième tiers, malheureusement, ils arrivèrent à peine à sucer un glaçon. Et le seul but de cette période médiane sera encore léventin. 3-5 après deux tiers face à l’avant-dernier du classement, pas de quoi pavaner.
Il faudra attendre la 50e minute pour voir une splendide combinaison entre Aubin et Kolnik pour que les Genevois réussissent à réduire le score. Les Vernets se remirent à y croire, mais, alors qu’il restait une minute à jouer et que les Grenat lançaient toutes leurs forces dans la bataille, Aubin se prit pour Stéphane Lambiel et perdit l’équilibre dans sa zone. Duca n’en demandait pas tant et s’en vint marquer le 6ème but «biancoblú», pour la plus grande joie des nombreux fans léventins (ouais, enfin, supporters d’Ambri quoi, donc plutôt originaires d’Uri et alentours).
La marmite (!) était pleine pour certains spectateurs genevois quittant leur siège avant la fin de ce match qui se terminera finalement sur le score de 5-6, Law réduisant le score à 30 secondes de la fin, dans l’indifférence quasi générale. Je m’abstiendrai tout commentaire au sujet des éternels râleurs-siffleurs et me contenterai de féliciter ceux qui sont restés jusqu’au bout, et qui ont applaudi les joueurs.
Visiblement fatigués, les Grenat sont passés à côté de ce match, ont vécu un jour sans.  Genève-Servette semble donc marquer le pas en cette fin d’année, mais avant deux semaines de repos bien méritées, il restait un match à jouer, dans une patinoire dans laquelle McSorley et ses hommes ont souvent eu de la peine à faire des points.


Naumenko et Ambri étaient plus frais que les Grenat

Mais Rappi connaît aussi de gros problèmes cette saison. Une dixième place peu conforme aux ambitions du club saint-gallois, un entraîneur qui a déjà dû faire ses valises, ça ne respire pas la sérénité dans la cité des Knie.
C’est pourtant bien les protégés de Samuelsson qui entrent le mieux dans le match et qui se montrent les plus dangereux. Les Grenat ont paru moins fatigués que le veille, mais leurs hôtes avaient visiblement à coeur de s’imposer devant leur public. Il faudra néanmoins une situation rocambolesque pour voir Rappi ouvrir le score. Jugez plutôt.
9’53, les Grenat écopent d’une pénalité (stupide) pour surnombre, déjà la deuxième de la soirée pour cette raison. 10’42, Trachsler, au fore-check, retient (?) son adversaire, qui en l’occurrence joue bien le coup, et prend à son tour 2 minutes. On est donc parti pour une longue phase de jeu à 3 contre 5. Et comme si ça ne suffisait pas, McSorley sort de ses gonds en s’en prenant violemment au nullissime arbitre du soir et écope à son tour de 2 minutes.
Trois Genevois sur le banc, la situation se complique, et Rappi en profitera pour inscrire deux buts à 5 contre 3, par l’intermédiaire de l’inusable Stacy Roest. Mais après ce deuxième but, les joueurs genevois contestent auprès de Personn (l’arbitre, donc), en montrant du doigt le tableau d’affichage. En effet, après le premier but saint-gallois, le chronomètre aurait dû faire démarrer la pénalité infligée à McSorley. Mais cela n’a pas été le cas, ce qui fait que Genève-Servette s’est encore retrouvé durant 2 minutes à 4 sur la glace, alors qu’auraient dû être ôtées les 25 secondes séparant les deux réussites de Roest. Vous suivez ? Dans le cas contraire, vous seriez pardonnés, j’avoue en avoir moi-même perdu mon latin sur le moment. Mais il s’agit bien là d’une faute technique de l’arbitre ainsi que des officiels saint-gallois, et même si cela ne portera plus à conséquence, les Genevois auraient pu, et dû, déposer un protêt qui leur aurait assuré les 3 points de la victoire.


Duel entre Serge Aubin et Stacy Roest

Pour en revenir à l’arbitre de la soirée, M. Personn, sa prestation ne pourra qu’être qualifiée de guignolesque, voire de «Bertolottesque». Outre cet incident, ses coups de sifflets se sont avérés complètement loufoques, pénalisant notamment un joueur de Rappi pour une faute inexistante sur Kolnik, oubliant de siffler un penalty aux Saint-Gallois après une faute énorme de Breitbach ou encore en omettant de siffler la charge contre la bande qui enverra Trachsler aux vestiaires. J’ai peine à croire que nous recroiserons un jour ce zèbre sous nos latitudes.
Revenons-en au match, où après 20 minutes, Genève-Servette est donc mené de 2 longueurs. Et parmi la vingtaine de supporters genevois présents, on commence à entrevoir une troisième défaite consécutive. Mais au retour des vestiaires, les Grenat semblent animés de bien meilleures intentions, et il ne fallut que 50 secondes à Aubin pour trouver la faille, suite à une magnifique déviation après un tir de Bezina. L’espoir renaît lorsque notre ami en noir siffle un penalty pour la bande à McSorley, consécutif à une faute de Sirèn sur Law. C’est bien évidemment Kolnik qui se présente au milieu de l’arène, mais qui devra attendre une grosse dizaine de minutes avant de pouvoir s’élancer, le public saint-gallois ayant décidé de prendre la glace comme poubelle et d’y balancer tout ce qui passait par là. Perturbé ou non par cette attente, le spécialiste maison des tirs aux buts ratait inhabituellement sa feinte et permit à Rappi de conserver son avantage.
Genève-Servette joue mieux, domine son adversaire qui ne touche presque plus le puck, mais comme souvent dans ce genre de situation, c’est en contre que Sirèn parvint à redonner deux longueurs d’avance à son équipe, sur le «but le plus lent du championnat» (© Marie-Laure Viola). Mais cette équipe de Genève a du caractère, et 5 minutes plus tard, profitant d’une situation de supériorité numérique, réduisait à nouveau l’écart, grâce à Bezina qui semble enfin retrouver ses qualités d’artificier à la bleue.
Il ne restait donc plus que 20 minutes pour espérer réussir un coup ici. Mais après 2 minutes de jeu dans la 3ème période, c’est Czerkawski qui marquait le 4ème but saint-gallois, grâce notamment à un Mona pas blanc du tout sur cette réussite. 4-2 à 18 minutes du terme dans cette patinoire, ça ne laissait rien augurer de bon. Mais c’était sans compter sur un homme.


2 penalites sur 3 pour Kolnik-le-magnifique

Serge Aubin, auteur d’une terrible bévue la veille contre Ambri, avait très à coeur de se racheter. Déjà auteur de la première réussite genevoise, il allait récidiver à la 49e, profitant d’un cafouillage devant la cage de Streit, puis encore à la 56e, sur un but plein de rage et d’opportunisme. Toutefois, attribuer tout le mérite de ce retour au score à Aubin serait oublier le gros travail de tous ses coéquipiers, se montrant solidaires et ne baissant jamais les bras. A l’image de la LAK (avec un Law qui semble progressivement revenir à niveau), toute l’équipe est allée chercher ce point au plus profond de ses ressources, et pour la deuxième fois de la saison, ne rentrera pas bredouille de la Diners Club Arena.
Place donc maintenant à la séance de tirs aux buts où un autre homme avait à coeur de se rattraper, après son échec lors du 2ème tiers. Juraj Kolnik transformera donc ses deux tirs aux buts, contre un seul réussi par Czerkawski. Et pour la deuxième fois en trois matches ici, c’est Genève-Servette qui repart vainqueur, qui l’eut crû ?
La cérémonie de remise des prix se déroulera dans une bronca de sifflets, les supporters locaux ayant visiblement du mal à accepter une défaite dans ces circonstances. Et une mention spéciale aux trois énergumènes (pour rester poli) se situant juste au-dessus du banc genevois, qui après avoir passé leur match à insulter McSorley et ses joueurs, ont continué lors de la cérémonie, sous les yeux hilares de Cadieux, Mona et Rivera, qui semblaient tout amusés de voir trois guignols s’agiter de la sorte.
Ce week-end se termine donc bien mieux qu’il n’avait commencé, et c’est solidement ancré à sa deuxième place que Genève-Servette va passer cette pause consacrée aux équipes nationales. Une pause qui fera le plus grand bien aux Genevois qui, bien que capables de sursauts d’orgueil ahurissants, ont visiblement un grand besoin de repos. Et il faudra être en forme dans 10 jours afin d’aller gagner le pseudo-derby, avant de recevoir Zoug pour un match au sommet et de se déplacer à Zurich le lendemain.
Photos copyright www.mediasports.ch – Pascal Muller

GE Servette – Ambri 5-6 (3-4 0-1 2-1)

Les Vernets : 5002 spectateurs.
Arbitres : MM. Stalder, Schmid et Abegglen.
Buts : 2e Demuth (Duca, Kutlak) 0-1, 4e Höhener (Aubin, Kolnik/5 c 4) 1-1, 7e Domenichelli (Sciaroni) 1-2, 12e Bezina (Trachsler) 2-2, 17e (16’08) Cadieux (Trachsler, Déruns) 3-2, 17e (16’45) Duca (Stirnimann) 3-3, 19e Stirnimann (Duca, Demuth) 3-4, 25e Domenichelli (Duca, Naumenko/5 c 4) 3-5, 50e Kolnik (Aubin) 4-5, 60e (59’01) Duca (5 c 4) 4-6, 60e (59’31) Law (Vigier) 5-6.
GE Servette : Mona; Mercier, Bezina; Gobbi, Keller; Höhener, Breitbach; Schilt; Cadieux, Trachsler, Déruns; Rivera, Vigier, Kolnik; Law, Aubin, Savary; Fedulov, Augsburger, Conz. Entraîneur: McSorley.
Ambri : Bäumle; Naumenko, Mattioli; Kutlak, Celio; Tallarini, Gautschi; Sciaroni, Westrum, Domenichelli; Duca, Stirnimann, Demuth; Bianchi, Zanetti, Christen; Schena, Siritsa, Imperatori. Entraîneur: Tlacil.
Notes : GE Servette sans Meunier, Julien Bonnet ni Jérôme Bonnet (avec Lausanne); Ambri sans Du Bois, Schönenberger, Pont (blessés) ni Sonnenberg (étranger surnuméraire). Temps-mort pour Ambri (58’26).
Pénalités : 4 x 2′ contre GE Servette, 7 x 2′ contre Ambri.

Rapperswil – GE Servette 4-5 tab (2-0 1-2 1-2)

Diners Club Arena : 4102 spectateurs.
Arbitres : MM. Persson (Sue), Kehrli et Stäheli.
Buts : 12e (11’30) Roest (Nordgren, Schefer/5 c 3) 1-0, 12e (11’55) Roest (Voisard, Schefer/5 c 3) 2-0, 21e Aubin (Bezina, Savary) 2-1, 32e Siren (Roest, Nordgren) 3-1, 37e Bezina (Law, Kolnik/5 c 4) 3-2, 42e Czerkawski (Berger) 4-2, 49e Aubin (Law, Höhener) 4-3, 56e Aubin (Höhener) 4-4.
Tirs au but : Roest manque, Fedulov manque, Czerkawski 1-0, Kolnik 1-1, Bütler manque, Aubin manque; Kolnik 1-2, Czerkawski manque.
Rapperswil : Streit; Geyer, Fischer; Guyaz, Berger; Schefer, Voisard; Nordgren, Roest, Siren; Czerkawski, Bütler, Friedli; Steiner, Hürlimann, Micheli; Helfenstein. Entraîneur: Samuelsson.
GE Servette : Mona; Mercier, Bezina; Höhener, Breitbach; Keller, Gobbi; Julien Bonnet; Schilt; Law, Aubin (à g.) , Savary; Rivera, Vigier, Kolnik; Cadieux, Trachsler, Déruns; Fedulov, Augsburger, Conz. Entraîneur: McSorley.
Notes : Rapperswil sans Schrepfer, Reuille ni Kamber (blessés); GE Servette sans Meunier ni Jérôme Bonnet (avec Lausanne). Tir sur le poteau: Schefer (12e). Kolnik manque la transformation d’un penalty (24e). Touché à une épaule, Trachsler ne réapparaît plus au troisième tiers.
Pénalités : 7 x 2′ contre Rapperswil, 5 x 2′ contre GE Servette.

Écrit par Robin Dousse

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5 Commentaires

  1. Pause cest un grand mot…On va sur un mois difficile!

    -Meunier joue au lhc 4 match(Rivera,les Bonnet,Gaetan peut être aussi)
    -Morris blessé
    -Aubin,Law,Vigier,Kolnik font la Spengler cup(5 match en 6 jours)
    -Bezina,Gobbi en Nati

    Ca fait beaucoup de match pour certain sur 1 mois…

  2. Sagissant de Meunier, sil se donne autant que pour les 3 matchs quil a déjà joué pour le LHC, pas de soucis pour GES, il reviendra frais comme un gardon!!!

    Pour Rivera, les frères Bonnet et Conz, rien à redire, ils ont toujours donné le 100% avec Lausanne!

    Si Davos a voulu Aubin, Law et Vigier et que les tchèques ont voulu Kolnik, ça prouve la grande valeur de vos étrangers!

  3. Tes un clown qui retourne sa veste trés vite comme les 99% des supporters loz…
    Meunier nest pas le meilleur pointeur,mais il fait un travaille hallucinant!
    Un jour cest une chèvre et le lendemain cest un super joueur…pffffffffff…pathétique!

  4. Oh pauvre petit genevois tellement parfait… on naccepte pas les remarques???

    Si tu avais suivi les premiers matchs de Meunier avec Lausanne, tu serais forcé de me donner raison! Il était inexistant, tant offensivement que défensivement!!!

    De plus, je nai jamais dit que cétait une chèvre, mais quil ne se donnait pas à 100%, ce nest pas la même chose! La presse a fait la même constatation!

    Si on a même plus le droit de faire des contatations polies sans froisser un pseudo-connaisseur du hockey…

    Si tu regardes mes précédentes interventions sur ce site, tu verras que jai toujours dit du bien des frères Bonnet, Rivera et autres joueurs prêtés au LHC, donc camembert!

    Et ton couplet sur les loz qui tourne leur veste, jaurais bien aimé quelques exemples!!!!!

    Vu les nombreux échange sympathique que jai eu avec des genevois sur ce site, il ma semblé correct de revenir sur mon speech et dadmettre que Meunier avait fait du bon boulot! Je sais reconnaitre mes erreurs.

    Sur ce A+ et bonne continuation à GES.

    Sans rancune!

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