L’Histoire retiendra peut-être que le LS a lancé sa saison grâce à un coup de main du calendrier. Jouer un promu et voir deux adversaires directs s’affronter était l’occasion en cas de victoire de recoller à la barre. Et quitte à passer devant une équipe, hein, autant que ce soit nos ennemis préférés du Servette…
Mais c’est à la fin du bal que l’on paie les musiciens, comme a coutume de le répéter un ancien dirigeant lausannois qui a emprunté une paire de lunettes à Elton John un soir de cuite, et il s’agissait donc dans un premier temps d’expliquer à Cham que le LS, ma foi, c’est plus fort que toi.
Il était en effet exclu de perdre des plumes contre un SC Cham dont le seul titre de gloire est d’avoir été le premier club de football fondé dans le canton de Zoug, en 1910, et qui est obligé d’évoluer dans un stade qui n’est pas le sien. En effet, on peinerait à organiser un tournoi de babyfoot au stade de l’Eizmoos, et c’est donc au Herti voisin, dans l’antre des rivaux du SC Zoug 94, que les Chameaux se font cabosser toutes les deux semaines.
Une cinquantaine de Lausannois a fait le déplacement, y compris la totalité du directoire du Club et la vingtaine de BWFK. L’affluence totale de 450 personnes n’aura pas réjoui le caissier, pour qui les 1’550 spectateurs du premier match à domicile (0-4 contre Servette) doivent sembler bien loin… Il faut dire qu’avec zéro goal de leurs protégés à se mettre sous la pupille depuis le début de la saison à domicile, les locaux n’ont pas souvent eu le cœur qui battait la chamade (oui, moi ça me fait rire).
Le LS n’est pas tout à fait au complet, traînant encore quelques blessés en voie de guérison (Pasche, Basha, Kaissi et Favre). La trêve qui s’annonce – pas de match le week-end prochain – permettra d’ailleurs quelques retours. Il ne reste plus qu’à se ripoliner un moral tout neuf en allant chercher les trois points, afin d’entamer le deuxième tiers du championnat de la meilleure des manières. Et puis, que voulez-vous donc qu’ils en fassent, les autres, de ces points, eux qui savent depuis leur montée qu’ils sont condamnés à faire l’ascenseur ? Ce serait gâcher.
La première mi-temps ressemble passablement au triste match proposé contre Servette il y a un mois : le LS est volontaire et agressif jusqu’à sa rapide ouverture du score, puis se met à courir dans le vide et son montre incapable de concrétiser. Le fait de laisser ce très faible SC Cham revenir dans le match est révélateur du manque de percussion des Vaudois dès lors que la marque a été ouverte. Dans ces conditions, l’égalisation zougoise sur leur première occasion à la 44e, entachée d’un camionnage sur Zbinden juste sous notre nez, n’est pas à proprement parler un scandale. Mais cela aurait dû être une anecdote, le but de l’honneur, le 4-1 après une mi-temps de domination lausannoise. A noter que si nous avions eu Dida aux goals sur ce coup, il serait probablement mort sur le coup sous la violence du choc.
Profitons de la mi-temps pour saluer les quelques endroits qui proposent le demi-litre de bière à 5 francs (Winterthour, Zoug…) et replongeons dans la seconde partie du match.
D’entrée les Chamois repartent en chasse, et il faut un miracle pour qu’ils ne prennent pas l’avantage à la cinquantième, Salatic tirant au-dessus de la cage vide seul à 10 mètres du goal. A noter que Pedro rendra la politesse à dix minutes de la fin. Franchement, même Isaïas aurait transformé ces ballons, c’est vous dire. A l’heure de jeu, on sent que le LS peut plier à tout moment, et c’est à ce moment que l’arbitre rééquilibre un peu la balance des injustices de ce début de saison : le départ de l’action du deuxième but semble entaché d’un hors-jeu, et la balle pourrait bien être sortie juste avant l’excellent centre de Drago pour Thurre. J’avais même dans ma joie inventé une faute contre le gardien, mais les images (http://www.lausanne-sport.ch/francais/video/cham-ls(07.10.07).mpg) ne sont pas d’accord avec moi… Un autre qui n’était pas d’accord fut un improbable papy de 85 ans au bas mot, qui a envahi le terrain avec la démarche d’un Yoda d’élevage, vert de rage, pour s’en aller engueuler le juge de touche. On a bien rigolé, et on attend avec impatience l’interdiction de stade de ce dangereux hooligan chamailleur.
L’immense soulagement qui suivit ce but se manifesta par un net saut de qualité du jeu vaudois, enfin nettement plus dangereux, même si Cham ne lâcha pas le morceau avant le splendide troisième but, 100% Ebe : à l’origine comme à la conclusion de l’action, de la récupération en défense au tir dans la lucarne, Thierry a mille fois mérité ce goal, lui qui fut le meilleur joueur sur le terrain. Repositionné latéral, ses montées sont un atout précieux dans la construction du jeu offensif. Le cauchemardesque Degen devrait en prendre de la graine, plutôt que de continuer à pousser au suicide les supporters suisses, match après match.
Le pénalty de Bugnard à la dernière minute contribue pour sa part un peu à relooker un goal-average bien laid, et à redonner une gueule un tout petit peu moins moche au classement. Ce n’est pas encore Taylor Rain, mais ce n’est plus tout à fait Josiane Balasko.
Le LS va maintenant disputer quelques matches amicaux (mardi 9 octobre à 19h00 au Bois-Gentil contre ES Malley, vendredi 12 à 18h00 à Grenoble contre les locaux) avant de s’en aller bouter les Baulmérans hors de l’Ersatz Cup, puis de recevoir le leader. J’ose à peine dire qu’il s’agit de Wohlen, j’ai l’impression qu’on joue en 2e ligue argovienne.
Jaimerais juste savoir un truc: pourquoi entre Romands on se souhaite toujours le pire?
Quand je lis ça: « Et quitte à passer devant une équipe, hein, autant que ce soit nos ennemis préférés du Servette… », je me dis que le foot de notre côté du Röstigraben na pas fini de souffrir.
Sérieusement, Yves, tu préfèrerais pas que ça soit Schaffouse ou une autre équipe qui passe sous la barre au lieu de Servette? Quel est lintérêt pour ces deux grands clubs de se tirer dans les pattes. La remarque est applicable également pour les Xamaxiens et les Sédunois, finalement les quatre équipes majeures de Romandie? On ferait mieux dinstaurer une saine rivalité pour faire remonter le niveau global au lieu de se souhaiter toujours le pire…
Enfin chacun son état desprit, mais en tant que Lausannois, voir Sion à la peine, Servette et le LS en danger de relégation, ça ne me réjouit pas.
Mais bon continuons sur cette voie, cest tellement bien des derbys devant moins de 2000 spectateurs…
Je ne souhaite pas particulièrement voir le Servette descendre, même si je pense que cette cure de ligues inférieures leur aura à terme fait le plus grand bien au niveau de légo. Mais une des façons pour le LS de sauver sa saison à mes yeux, en plus de ne pas descendre évidemment, serait de finir au moins devant Servette et Yverdon.
Comme disait Oncle Georges : « La bandaison, papa, ça ne se commande pas ». Et la solidarité entre Suises allemands, hein, faut arrêter de me faire rire…
Tres bon cet article ..il ma bien fait marrer..
mais la Challenge League fait souci..est-ce aussi faible que tous les résumés que je lis a longueur de semaines….
Je cite « Et la solidarité entre Suises allemands, hein, faut arrêter de me faire rire… »
Joli lapsus révélateur, mon cher Yves… Depuis le temps que je dis que Lausanne est la ville alémanique la plus à louest… :o)
Salut NF ! Ce nest pas un lapsus… LR dit « le foot de notre côté du Röstigraben na pas fini de souffrir », comme si de lautre côté dudit Graben, les équipes se serraient les coudes. La vérité est que les supporters du FCZ se délectent de voir GC dernier, et que les exemples sont multipliables à linfini. On ne peut pas forcer quelquun à soutenir un Club.
Bon, tant pis, jaurais essayé. Ceci dit, je confirme quon ne peut forcer personne à soutenir un club…
A bientôt peut-être autour dune mousse.
Ha jai compris le jeu de mots dans le titre… Je me disais bien quil y en avait un mais jai pas tilté très vite, javoue…