Saluez les premiers du classement !

Eh non, Genève-Servette n’est pas qu’un feu de paille. Bien qu’ayant joué un match de plus que la plupart des autres équipes, seul Berne pourrait lui ravir la tête du classement. Premier bilan du parcours genevois après un quart de championnat.

Après avoir mis un terme à une série de défaites sur la patinoire de Kloten la semaine dernière, c’est à Rapperswil que les Grenat ont été chasser leurs vieux démons. Au terme d’un match d’une rare pauvreté, où malgré un nombre de tirs assez élevé, rares ont été les occasions dangereuses. Entre un Rapperswil légèrement en mal de confiance et un Genève-Servette désireux de ne pas prendre une branlée de plus en ces lieux, on dira que l’on ne s’est pas vraiment amusé pendant 60 minutes, pour rester poli. 0-0 au terme des 60 minutes réglementaires, c’est nul, mais un point pris à Rappi, c’est tellement rare qu’on va le savourer.
C’est donc reparti pour 5 nouvelles minutes de bonheur, tout aussi nulles que les 60 premières. Plus que 20 secondes, 15 secondes et Bezina récupère un puck perdu par la défense saint-galloise. Il élimine un défenseur et arme un tir (dévié par Meunier ?) qui finit sa course au fond des filets de Streit. Et aussi incroyable que cela puisse être, c’est en vainqueur que Genève-Servette quitte la glace du Lido, ou plutôt de la Diners Club Arena…
Il y a des raisons de croire en cette équipe, et j’aime à penser que la troupe de McSorley pourra continuer à jouer les trouble-fêtes jusqu’au 23 février prochain. S’ils arrivent à négocier correctement ce mois de novembre tant redouté, les Grenat pourront légitimement espérer se battre pour les 4 premières places.

Chris McSorley peut être fier de ses boys

Premier du classement après 13 matches, c’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup ! Une fois que vous m’aurez pardonné ce jeu de mots facile, vous serez en mesure de lire les raisons qui me font espérer à un exploit en fin de saison.
Tout le monde s’accorde à dire que dans le hockey suisse, les éléments les plus importants d’une équipe sont un bon gardien et des étrangers performants. Et visiblement, cette année, Genève-Servette semble posséder tous ces atouts dans ses rangs.

Mona, l’assurance tous risques

Je l’avoue, j’étais un peu sceptique lors de l’engagement de Mona en début de saison dernière. Sa saison passée, sans être catastrophique, ne fut pas exceptionnelle, notamment à cause de son manque de régularité. Mais il faut croire que la deuxième saison (celle qui, selon certains, est généralement la plus difficile…) soit la bonne. Alignant des performances de choix depuis le début de la saison, il multiplie les arrêts de grande classe et est enfin apte à rassurer toute sa défense. S’il est en mesure de maintenir ce niveau toute la saison, nul doute que la défense des Grenat sera l’une des meilleures de la ligue.
Mais ne parler que des performances de Mona serait oublier le fait qu’il a devant lui une défense, et plutôt une bonne défense. L’arrivée d’Höhener fait un bien fou, Schilt et Mercier progressent d’année en année, Bonnet n’a absolument pas volé sa place. La grosse déception en ce début de saison, c’est Bezina. Alors que la vitesse n’a jamais été son point fort, il semble qu’il ait en plus de ça de la peine à tenir sur ses patins à certains moments cruciaux. Bien qu’auteur de deux buts importants (à Berne et Rappi), il reste pour moi bien en dessous de ce que l’on peut attendre de lui. Petit bémol aussi concernant Gobbi, car même si sa combativité n’est pas à discuter, il me semble un tout petit peu moins percutant que l’année passée.

Mona réalise un superbe début de saison

Au sujet de l’att…

Pardon… On me souffle que j’ai oublié de citer quelqu’un dans la défense genevoise. International en plus ! Je veux bien sûr parler de Maître Robin. Alors certes, il ne sera jamais une grande star, mais il a au moins le don d’avoir progressé de manière significative. Peu d’erreurs, peu de pénalités et voilà même qu’il arrive à faire des charges correctes ! Le jour où il aura la relance de Chiriaev (on peut toujours rêver…), Servette comptera un défenseur complet en plus dans le contingent. Et pour conclure sur ma nouvelle idole, permettez-moi de citer les paroles d’un de mes habituels voisins aux Vernets : «Plus je vois jouer Bezina, plus j’aime Breitbach» !

Le «LAK» de Genève fait des vagues !

Ça y est, qu’est-ce qu’il vient nous la ramener encore la Gueule Elastique avec son foutu Lac de Genève. Eh bien pour une fois, plutôt que de vous parler de l’évidence de l’appellation de ce beau lac, je vais vous parler de la LAK de Genève. A l’image de la fameuse KLM (Krutov, Larionov, Macharov) de la grande Sbornaja, voici la LAK (Law-Aubin-Kolnik) de Genève.
Sans pour autant comparer le niveau de la mythique KLM avec le fruit de mon invention, force est de constater que Genève-Servette  possède certainement le meilleur trio d’étrangers de la ligue actuellement. Même s’ils ne sont pas tous trois alignés dans la même ligne, ils font actuellement «tout péter» au niveau des feuilles de stats. Quel bonheur de voir ça aux Vernets, depuis le temps…
Aubin et Law se trouvent les yeux fermés, après une première saison d’acclimatation. On a d’ailleurs pu voir qu’Aubin, depuis l’absence de Law, était un peu moins percutant. Vous me direz, essayez seulement de prendre un (Au)bin sans y mettre de Law, vous verrez comme c’est facile (bon, celle là, j’ai hésité longtemps, mais je me suis dit qu’au point où j’en étais…). Quant à Kolnik, il est pour moi encore meilleur que Petrov à son époque servettienne. L’équipe jouait pour Petrov, Kolnik joue pour l’équipe, et ça fait toute la différence. Il ne faut pas oublier non plus Vigier et Meunier, visiblement contraints à un tournus durant toute la saison, chacun avec ses qualités, même si celles de Vigier tardent à s’exprimer.

Kolnik et Cie ont souvent allumé la lampe rouge

Régulièrement aligné avec les étrangers, Conz me fait une très belle impression. Si le passage de la LNB à la LNA est difficile, il semble l’avoir effectué assez aisément, et avec un peu de réalisme en plus, il deviendra vite un attaquant très important dans l’effectif. Fedulov reste un tsar, et malgré ses 91 ans, continue à abuser gardiens et défenses avec ses mains magiques.
La ligne Déruns-Trachsler-Cadieux effectue toujours un énorme travail alors que le 4ème bloc doit faire envie à bien d’autres équipes de la ligue.
Vous mettez tout ça dans une grande marmite (les Vernets), donnez la recette à un druide (McSorley) et vous obtenez une place de leader tout à fait méritée après 13 journées. Et si cette saison, le petit devenait grand ?
Photos copyright www.mediasports.ch – Pascal Muller 

Écrit par Bretzeli