
Haaa, l’Argentine, terre d’éleveurs, de vignerons, d’épargnants ruinés, et surtout, terre de Maradona. L’ex-Pibe de Oro est désormais sélectionneur national dans son pays, forcément acquis à sa cause malgré des qualifications on ne peut plus laborieuses et indignes du standing d’un maillot deux fois étoilé. Mais peu importe : tout autre résultat qu’une victoire sonnera comme un échec pour la troupe de Leo Messi, et pourrait signifier la fin de l’histoire d’amour entre la nation et la Main de Dieu…
1. Pourquoi ai-je choisi de présenter l’Argentine ?Parce que, serais-je tenté de dire simplement, mais pour être un peu moins puéril, je dirai qu’à la base, je voulais présenter l’un des deux pays qui me concernent directement, soit l’Espagne ou l’Italie. Mais d’autre rédacteurs de ce glorieux site avaient déjà jeté leur dévolu sur mes équipes de cœur, alors je me rabats sur le plus européen des pays sud-américains, et le plus italien des pays hispanophones : l’Argentine.
2. A quoi sert ce pays ?
Vaste question. La viande et certains Malbecs y sont proprement divins, les femmes y sont fort félines et charmantes, la nature y est d’une innommable beauté, et l’épargne y est aussi aléatoire que le coup droit de Patty Schnyder. Au niveau football, l’Argentine sert à rappeler qu’on peut gagner une Coupe du Monde en l’organisant et que le fait de le faire sous une dictature peut faciliter les choses. Mais aussi que pour y arriver hors de ses propres terres, il vaut mieux pouvoir compter sur un joueur d’exception, et peu importe s’il se sert aussi de ses mains. Les Anglais se rappellent surtout le scandaleux but du moignon divin à Mexico 86, pour ma part je me souviens surtout de l’autre but. La classe.
3. Comment l’Argentine s’est-elle qualifiée, et pourquoi ?
Disons-le franchement car il est très rare que les Gauchos souffrent autant dans le groupe sud-américain : l’Argentine s’est très mal qualifiée. Pénible et long à se dessiner, le sésame pour l’Afrique du Sud s’est concrétisé en toute fin de campagne, alors que sur les rives du Rio de la Plata grondait l’opprobre populaire devant le manque de résultats, et plus grave encore, devant le manque de qualité dans le jeu présenté. On n’est pas passé très loin de la Revolucion ! Sur le pourquoi, disons-le là aussi franchement : parce que la place de l’Argentine est en phase finale de la Coupe du Monde, point.
4. Pourquoi l’Argentine va-t-elle gagner la Coupe du Monde ?
Parce que Maradona va jouer au gourou et galvaniser ses troupes comme seul un gourou pourrait le faire. Parce qu’intrinsèquement, l’Argentine est l’une des toutes meilleures équipes du monde. Et parce qu’elle compte dans ses rangs Leo Messi, le meilleur joueur de la galaxie. Et l’un des majeurs arguments en faveur de l’explosion en juin de la puce du Barça, est justement qu’il a encore tout à prouver en équipe nationale, après une campagne de qualification tout à fait quelconque.
5. Pourquoi va-t-elle se faire éliminer au premier tour ?
Parce qu’il ne suffit pas d’avoir un gourou sur le banc, idéalement il faudrait aussi avoir un coach. Et les capacités de Maradona à ce titre, restent encore à prouver, si tant est qu’il en soit capable. Personnellement, j’en doute, surtout après avoir vu les 23 noms retenus. Se passer, dans un tournoi de ce niveau, de joueurs de la trempe de Cambiasso et de Zanetti, et ne retenir que de purs défenseur ou de vrais offensifs, sans beaucoup de joueurs complets au profil de porteurs d’eau, ça relève de la pure inconscience, ou alors de la folie furieuse. Dans un cas comme dans l’autre, le Pibe a intérêt à réussir, sans quoi il verra se déverser des hectolitres de fiente sur sa tête bouclée. Une épée de Damoclès en forme de fosse à purin.
6. Qui sont les joueurs à surveiller ?
Leo Messi bien sûr, d’autant plus qu’il aura des choses à prouver. Mais aussi Agüero, l’autre petit génie de l’attaque qui se trouve aussi être le gendre de Maradona, et dont l’association avec Messi pourrait bien faire des étincelles, pour autant qu’ils se mettent enfin tous deux au service de l’équipe. Diego Milito aussi, privé de son frangin Gabi non retenu (donc pas de bagarre à l’entraînement, c’est déjà ça de gagné). Le Prince de l’Inter tient la forme de sa vie, et l’occasion unique de briller en Coupe du Monde. On citera aussi ici Cambiasso : il faudra surveiller sa tension, car le pauvre a de quoi être proprement répugné de se voir ainsi snobé, alors même qu’il est l’un des meilleurs au monde à son poste et qu’il vient de tout gagner avec son club. Planquez les couteaux et préparez les anxiolytiques…
7. Qui sont les joueurs à ne pas surveiller, mais dont on peut éventuellement se moquer ?
Comment ne pas citer ici l’ensemble de la défense ? Autant les attaquants sont des artistes, autant les défenseurs sont des bourrins. Dans la pure lignée la tradition argentine : solides, rugueux, chevelus, parfois vicieux, et dotés d’une extraordinaire capacité à se coincer les doigts dans le maillot de leur adversaire direct, doublée d’une théâtralité à toute épreuve et d’une exorbitation oculaire quasi-effrayante. J’vous jure M’sieur l’arbitre, j’ai rien fait, et je ne sais pas comment ces lambeaux de maillot se sont retrouvés dans ma main. Il n’y a qu’une seule défense au monde au sein de laquelle Materazzi ferait figure de fillette pathétique, c’est la défense des Gauchos. Surveillons aussi Heinze, seul véritable latéral gauche de métier retenu. Il faudra qu’il soit balèze pour tenir deux matches d’affilée sans se faire expulser. Mais il paraît qu’il s’est mis au yoga, alors qui sait…
8. Une bonne raison de supporter l’Argentine ?
Au-delà du poncif convenu (quand l’Argentine joue bien, peu de sélections sont capables de produire un jeu aussi chatoyant et spectaculaire), il me vient ici la meilleure des raisons : soutenons l’Argentine, car leur victoire serait la preuve ultime qu’il n’y a absolument nul besoin d’avoir un bon coiffeur pour être fort et couronné de succès au football. Cristiano et cie n’auraient qu’à en prendre de la graine.
9. Une bonne raison de ne pas la supporter ?
Autant j’adorais Maradona comme joueur, autant le personnage d’aujourd’hui, boursouflé et abruti par des années de poudre blanche, ne me semble pas du tout à la hauteur de sa légende. Un parcours tronqué de ses ouailles permettrait d’éviter de le voir entrer dans le club restreint de ceux qui ont gagné comme joueur et comme sélectionneur. Ce qui ne serait pas si mal. Et puis, ne pas supporter l’Argentine quand on n’est pas argentin, quoi de plus normal?
10. Bon d’accord, mais sinon ?
Voir l’Argentine jouer, cela pourrait être une sorte de catharsis pour bien des personnes de petite taille. Imaginez donc : Messi et Agüero, à eux deux, font 3 mètres en talons aiguilles (ce qui est toujours plus que 2 Maradona). Et si par hasard ces deux lascars et leur clique pouvaient aligner 7 matches sans perdre et soulever le trophée doré au final, cela mettrait du baume au coeur à tout une troupe de nains. En Finlande, la dépression guette ceux qui sont au chômage technique depuis qu’une loi soi-disant anti-ségrégation a interdit le lancer de nains, sport ô combien noble et historiquement chargé. Pour eux, et pour bien d’autres, voir gagner l’Argentine serait quelque chose de salutaire… Vamos, chicos !
Écrit par Gian del Mulo
Génial cet article ! Bravo Gian !
Difficile a dire ce que fera l’Argentine, car avoir le meilleur joueur du monde et le pire sélectioneur simultanément, cela veut dire que tout est possible avec cette équipe…
El pibe s est foutu dedans..
pire que Mond…..Ray Mond
un handicap insurmontable ces non sélections
L’Argentine éliminée au 1er tour ??? Ridicule…Avec ou sans Cambiasso ils iront loin malgré toute ton ironie…Occupe-toi de ta gentille squadra azzura, équipe de truceurs chanceux !!!!!!
Merci pour le petit cours d’e9conomie, tre8s pe9dagogique et bien explique9 Ce seirat interressant d’avoir l’opinion de quelqu’un du milieu. Un banquier parmi nous ?mais bon e0 la fin, on arrive toujours e0 la meme chose. badaboum, boum, boum. Depuis le temps que j’vous le dis !/martin le prophe8te