
4 sur 5 pour Rodgeur : ce titre peut être doublement interprété. Comme en 2006, le Bâlois a gagné en 2007 quatre des cinq plus importants tournois de l’année ; mieux encore, le maître a empoché dimanche son quatrième Masters en… 5 ans. Enorme.
Alors qu’il avait débuté sa Masters Cup de la pire des manières en s’inclinant face à Gonzalez, Roger Federer a gentiment haussé son niveau, d’abord légèrement face à Davydenko puis en disputant l’un de ses meilleurs matches de l’année face à Nadal. Au final, le Suisse a rassuré tous ses fans et s’adjuge un beau chèque pour passer de belles vacances de Noël.On aura tout entendu sur l’état de forme de ce joueur magnifique qu’est Federer, et ceci même dans les colonnes de CartonRouge. Face à Gonzalez, il faut avouer que votre serviteur était prêt à retourner le canapé du salon tant le Bâlois, qui paraissait si à l’aise face au Chilien dans le premier set, s’effondrait dans la dernière manche et laissait son adversaire passer dans un état euphorique et réussir toutes ses attaques, même celles que seul un R7 chichiteux pense pouvoir réussir. Federer, serein, repoussait toutes les critiques en répétant à qui voulait l’entendre qu’il n’était pas sur le déclin. On le sait, les premiers tours de Federer sont parfois rocambolesques. On se souvient du tournoi de Bâle où il fut mené 0-4 par un joueur classé au-delà de la 50e place mondiale dans le second set avant de se mettre (enfin) à jouer au tennis.
Après un match sans grand suspense face au marathonien Davydenko, le maître retrouvé rencontrait pour la seizième fois Andy Roddick pour une partie qui a encore une fois… tourné court. L’Américain qui se prenait à rêver au début de saison a depuis compris qu’il était encore loin de parvenir au niveau de Rodg, et sa prestation aux Masters l’a une nouvelle fois prouvé. Lors de ce match sans enjeu, Roddick était complètement dépassé par notre Rodg national, même ses services (largement au-dessus des 210 km/h) n’étaient d’aucune utilité tant son adversaire était sur un nuage.
Au terme des matches de poule, la seule surprise était l’incroyable manque de combativité d’un Novak Djokovic littéralement «carbonisé» par une saison exceptionnelle mais très éprouvante. Méconnaissable, le Serbe a fini la saison sur les rotules, incapable de gagner le moindre set à Shanghai. Nul doute que Nalbandian aurait été bien plus spectaculaire et intéressant à voir jouer, mais le Serbe n’allait pas refuser les quelques centaines de milliers de dollars à glaner aux Masters… Malgré tout, on se réjouit de le retrouver l’année prochaine : après avoir conquis la troisième place mondiale, Djoke peut viser la place de dauphin du maître et, pourquoi pas, le sommet du podium s’il arrive à briller en Grand Chelem. Mais soyons honnêtes, la route est très, très longue…
Pour ce qui est du dernier carré, on a véritablement assisté à un tour de force du numéro un mondial. Sortant Nadal après un match incroyable où tout lui réussissait, il n’a fait qu’une bouchée du second Espagnol du tournoi, l’excellent et très logique finaliste Ferrer. Durant la finale, ce dernier était partout, mais Rodg l’était encore plus que lui… Preuve en est la balle de match : sur une attaque le long de ligne parfaite de l’Ibérique, Federer arme en bout de course un passing croisé dont il est le seul à avoir le secret, et le tour était joué.
Le maître remporte donc son quatrième Masters en six participations, il finit également pour la quatrième année consécutive à la première place mondiale et fait taire les rares critiques. Ses succès exceptionnels (huit des dix principaux tournois des deux dernières saisons remportés !) sont le résultat d’une gestion parfaite. Nadal, par exemple, n’a pas encore compris que partir comme un fou et enchaîner tournoi sur tournoi sans pause n’est pas la meilleure chose à faire. Sans vouloir comparer Rodg à une tortue, il est clair que ce sont ces quelques pauses durant la saison qui font qu’il est capable de remporter un tournoi d’un niveau si élevé en fin de saison. Et c’est pour cette raison qu’il sera au rendez-vous l’année prochaine et qu’il sera encore une fois si difficile à aller chercher.
Écrit par Nicolas Jayet
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