Genève-Servette peine à récolter le budget nécessaire pour tenir la dragée haute aux grosses cylindrées de LNA, tandis que le Lausanne Hockey Club végète en Ligue B depuis des années. Seule une association des deux clubs lémaniques permettra au hockey romand de pouvoir lutter avec les meilleurs. Le parfait fonctionnement du partenariat en est un des premiers heureux présages.
Le Lausanne HC et Genève-Servette étaient ennemis sur le plan sportif du temps des sombres affrontements dans la petite division. Mais le temps passé depuis le dernier derby lémanique a éteint le feu de la rivalité et c’est désormais en parfaite symbiose qu’évoluent les deux organisations au sein de leur ligue respective. Chris McSorley d’un côté et Jim Koleff de l’autre oeuvrent désormais de concert dans l’intérêt des deux équipes sans que le fan le plus virulent n’y trouve à redire.Le prêt de Michael Tobler et de Silvan Lüssy dans un sens a été compensé par le renfort des frères Bonnet, de Florian Conz, Chris Rivera ou encore Laurent Meunier. De la vision à long terme et du pragmatisme des deux clubs romands est née une collaboration fructueuse pour les deux organisations. Les Talibans des deux bords ne trouvent plus d’arguments à opposer à cet accord clairement prolifique.
Conz avait été prêté au LHC par Servette
Lausanne condamné à stagner
Le LHC est victime du format de son championnat. A l’instar du HC Bienne de ces trois dernières années, les Lausannois ont le meilleur contingent de leur ligue. Toutefois, le mode de promotion rend hautement improbable l’accession au niveau supérieur et ce malgré toute la bonne volonté, les moyens et les ambitions du nouveau directoire. Seule une affaire dans la droite lignée du «cas Ablanalp», une faillite en Ligue nationale A ou un imbroglio juridique improbable permettrait aux Vaudois de pouvoir évoluer à l’étage supérieur.
Robert Lei-Ravello, qui s’en est bien vite rendu compte, a lui-même dû revenir sur une promesse faite lors d’un repas de soutien, afin de se rapprocher du voisin genevois. A l’époque, le président lausannois affirmait que, jamais ô grand jamais, le LHC ne nagerait dans les mêmes eaux que Genève-Servette. Mais nécessité fait loi et l’ancien footballeur a compris, avec l’aide (pour ne pas dire sur ordre) des nouveaux investisseurs canadiens, que l’intérêt du club lausannois était de se rapprocher de ce qu’il est convenu aujourd’hui d’appeler son «grand frère».
Malley s’enflammera-t-il pour les Sharks ?
Genève plafonne
Depuis le départ de la maison Anschutz, le GSHC patine en glaces troubles. Le sportif tourne grâce au management agressif de Chris McSorley, mais l’administratif se heurte aux limites d’un environnement au sein duquel le sport fait figure de gentil passe-temps. La faillite du Servette FC a refroidi plus d’un investisseur et ce n’est pas grâce aux entreprises de la République et Canton de Genève que le club va pouvoir atteindre les sommets, à savoir un titre national, qu’il vise ouvertement.
De plus, les imbroglios incessants des élus autour de l’utopique nouvelle patinoire rendent improbable le développement à long terme de l’organisation genevoise. « McS» l’a bien compris et tente depuis bien longtemps d’étendre le champ de rayonnement de son organisation. Ajoutez à cela que depuis son retour en LNA Genève n’a jamais su remplir sa patinoire et surtout que le «nouveau système de décompte» des fans genevois a drastiquement fait chuter la moyenne de fréquentation (ou alors était-ce un stratagème pour rassurer le petit peuple quant à la popularité du club) et vous comprendrez aisément que cette organisation a tout à gagner à se rapprocher de son voisin populaire.
Bezina et Mona bientôt avec le maillot des Requins ?
Le sport romand est la risée des médias helvétiques et des suiveurs du hockey sur glace, du football et j’en passe. Avec cette fusion, les Léman’s Sharks seront enfin capables de rivaliser avec Berne, sa monstrueuse patinoire et son budget de ministre, Lugano et ses mécènes qui finissent dans le lac ou en prison ainsi que Zurich et son budget sorti de nulle part.
Pour cela, il faut absolument lutter contre les éternelles querelles de clocher et vieux réactionnaires des tribunes afin de passer outre la réputation négative qui entoure toutes les organisations sportives francophones et amener le vase bleu au bord du lac genevo-lémanique. Ce rapprochement sera le premier pas vers la rédemption. Oui aux Requins du Léman !
LE COIN POLÉMIQUE
Le Coin polémique est une rubrique consacrée au sport dans son ensemble. Son nom définit parfaitement son aspiration première : créer la polémique. Il y sera ainsi traité de toutes les disciplines, pour autant qu’elles soient d’un intérêt assez général pour toucher un maximum de personnes. Le but de la manoeuvre est simple : évoquer un sujet «brûlant» avec un parti pris extrêmement provocateur. Ainsi, les lignes que vous avez lues ci-dessus ne reflètent pas forcément l’exactitude de la pensée de l’auteur. Elles ont tout simplement pour but de faire réagir et d’ouvrir le débat.
Photos coypright www.mediasports.ch – Pascal Muller
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